Chapitre 26 - Explosion

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Blaise marchait depuis de longues minutes dans les plaines enneigées de la campagne anglaise qui entouraient le manoir des Parkinson. Lorsqu'ils étaient plus petits, lui et Drago arpentaient ces contrées désertes pour fuir les longues réunions de sorciers qui leurs étaient imposées. Depuis toujours, ces lieux étaient attachés à des souvenirs d'enfance et, sans savoir réellement pourquoi, Blaise espérait y trouver son ami.

Il s'était d'abord demandé où il irait, s'il devait s'isoler. Ce paysage lui revint en mémoire. La plénitude de l'endroit associé à des souvenirs d'enfance lui semblait être un bon choix. Ils avaient construit une cabane, entre deux arbres. Peut-être que Drago s'y trouverait.

Arrivé devant la petite hutte, Blaise sentit une douce chaleur caresser ses narines. Quelqu'un faisait un feu, il venait de l'intérieur. Bingo ! Malgré tous les petits secrets, son meilleur ami restait prévisible.

"Drago ?" lança-t-il.

Pas de réponse. Blaise grimpa la première branche avec moins d'agilité que lorsqu'il était enfant, mais parvint à passer la trappe qui avait servi de porte d'entrée par le passé.

"Drago ?" répéta-t-il en passant la tête, puis son corps à l'intérieur de la cabane.

Un feu trônait au centre de la petite pièce. Drago, les jambes recroquevillées près de la source de chaleur, était assis là. Comme un géant dans une boîte de chaussure, il semblait disproportionné dans cette cabane construite avec des yeux d'enfants.

"Mais qu'est-ce que tu fais ici ? Je te cherche depuis des jours !"

Drago daigna poser les yeux sur lui, son regard était las et éteint.

"Je pensais que tu me trouverais plus tôt ! As-tu trouvé la photo dans ma chambre ?"

Blaise prit place près du feu à son tour et tendit les mains pour capter un peu plus de chaleur. Ses doigts étaient glacés par sa longue marche.

"Oui. Pourquoi Nott en a-t-il après Granger ?"

"Parce qu'il cherche un moyen de pression sur moi."

"Granger est un moyen de pression pour toi ?" ajouta Blaise, feignant de ne pas déjà connaître la réponse à cette question.

"Il faut croire, oui."

"Je l'ai vu, aujourd'hui."

Le ventre de Drago se serra. Il l'avait vu. Une pointe de jalousie naissait en lui.

"Pourquoi es- tu allé la voir ?" demanda-t-il avec plus de hargne qu'il n'aurait voulu.

"J'étais inquiet de ne plus avoir de tes nouvelles, et puis avec cette photo, je me suis dit qu'il était temps de dire la vérité à Granger. Tu aurais vu sa tête..."

"Tu lui as dit ?!" s'énerva aussitôt Drago.

"Non ! Potter a insisté pour qu'on s'en tienne au plan."

"Alors pourquoi tu dis "tu aurais vu sa tête"" s'agaça le blond.

"Parce que si Nott pense qu'elle est un moyen de pression pour toi, il est évident que c'est réciproque. Déjà à Poudlard elle avait l'air au bout du rouleau, mais là, quand elle m'a vu entrer, j'ai cru qu'elle avait vu Voldemort en personne."

Bizarrement, cette réponse satisfaisait le plus jeune des Malefoy. Si Hermione n'était pas indifférente à la situation, c'est qu'elle partageait son désarroi. Au moins, ils étaient deux à souffrir de cette situation.

"Je dois me rendre chez eux ce soir. Je compte bien tout dire à Granger. Ils pourraient nous aider à tirer cette histoire au clair. Sauf si tu me donnes une bonne raison de ne pas le faire.."

Jamais deux sans toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant