Chapitre 1

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Alya

Aujourd'hui, c'est le jour où je quitte le nid familial pour entamer mon aventure universitaire. La peur me serre le ventre, mon anxiété est palpable, mon cœur bat la chamade, et mes mains sont moites. Je chérissais mes années lycée, mes amies, nos escapades, et surtout, notre insouciance. Je vérifie méticuleusement si je n'ai rien oublié, mais je suis convaincue qu'une fois là-bas, il me manquera quelque chose, je me connais trop bien.

En bas, ma mère semble encore plus stressée et agitée que moi. On dirait presque que c'est elle qui part à l'université. Mon père fait une entrée dans ma chambre, arborant un sourire qu'il veut apaisant, mais qui ressemble davantage à une grimace.

— Est-ce que je peux prendre tes affaires et les charger dans la voiture ?

— Oui... je crois que je n'ai rien oublié, réponds-je incertaine.

Une fois la voiture chargée, ma mère laisse déjà couler des larmes.

S'il vous plaît, pas ça.

— Cesse de pleurer, maman, s'il te plaît ! Nous avons encore trois longues heures de route devant nous, sans compter le temps nécessaire pour mon installation. Il est trop tôt pour les adieux.

— C'est plus fort que moi, c'est mon dernier bébé qui s'en va.

Elle dit cela, pourtant elle a fait le même cinéma lorsque mon frère est parti il y a deux ans pour l'USC, où il est déjà inscrit. Nous partageons tous les deux une passion pour le cinéma, bien que nos aspirations soient différentes. Lui se tourne vers la réalisation, tandis que mon intérêt se porte principalement sur l'écriture.

— Bien, en route tout le monde !

Mon père bat des mains pour rassembler tout le monde. Mon frère jette son sac dans le coffre avec son habituelle nonchalance. C'est la dernière fois qu'il nous accompagne, étant donné qu'il a économisé suffisamment pour acheter sa propre voiture, mettant ainsi fin à sa dépendance à l'égard de nos parents. Il est ravi, et je le suis tout autant, car avec un peu de chance, il pourra m'emmener de temps en temps. Je nous imagine déjà rentrant à la maison, musique à fond dans l'habitacle.

Nous montons tous en voiture, et ma mère se tourne pour nous regarder tour à tour, son visage mêlant tristesse et fierté. Je lance un sourire en coin à Zach et lève les yeux au ciel. Je sens que des larmes et des étreintes chaleureuses sont à venir.

— Es-tu consciente que je reviendrai pendant les prochaines vacances, maman, et Zach sera là pour Noël, voire peut-être avant.

— Oui, mais ce sera tellement triste sans vous, je me sentirai si seule, se lamente-t-elle.

— Hé, je suis toujours présent, merci... J'existe.

Mon père a sa manière de lui rappeler sa présence, même si elle semble à peine y prêter attention, le pauvre.

— Refaites un enfant, vous n'avez pas oublié comment on fait ?

Je me tourne vers mon frère, choqué par sa remarque. Même ma mère semble outrée. Mon père, au volant, quant à lui, éclate de rire, l'humour masculin, bien entendu.

— Eh bien, chérie, on pourra le faire dans toutes les pièces maintenant.

— Oui, mais évitez ma chambre, c'est dégoûtant.

— Ma chérie, je tiens tout de même à t'avertir au sujet des garçons de l'université.

— Non, maman, pitié, pas ça.

Faites-la taire.

— C'est nécessaire, ton frère ne pourra pas toujours veiller sur toi.

Il la coupe rapidement en ajoutant :

Life, Love, Rage  Tome1 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant