Après une année de terminale riche en émotions, Délia décide de changer de continent pour poursuivre ses études universitaires. Un peu trop sûre d'elle et un poil hautaine, elle compte mener cette nouvelle vie comme elle l'entend, dans les règles de...
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— Fais gaffe, tu t'attaches. C'est mauvais signe.
Enfoncé dans le canapé, PC posé sur les jambes, mon meilleur pote s'attèle à exécuter des retouches de ses dernières prises de vue tandis qu'accroupi au-dessus de la table basse, j'emballe le prochain cadeau de Délia. La télé, en fond sonore, retransmet le premier volet de du Seigneur des Anneaux. Nous étions censés aller à une soirée mais je n'ai pas la tête à faire la fête. Ce n'est pas que j'ai un mauvais pressentiment, mais disons que je ne suis pas serein sur le déroulement du gala des Humbert. D'habitude, je n'en ai rien à carrer mais cette fois-ci, Léa y est. Et surtout Délia y est. Et je veux être prêt à aller chercher l'une ou l'autre si ça tourne au vinaigre.
Mais ce n'est pas la raison officielle que j'ai donnée à Hugo pour rester à la maison ce soir. J'ai officiellement la flemme d'aller faire la fête ce soir. Mais mon meilleur ami n'est pas dupe. Je n'ai jamais eu la flemme d'aller boire un coup et sauter des meufs bourrées au passage. Lui non plus d'ailleurs. Lui, travaille à convaincre Léa de le choisir comme photographe pour le maudit événement que mon père et elle organisent dans quelques mois. Ce serait son vrai premier contrat professionnel et l'opportunité pour lui de se lancer dans la photographie professionnelle alors il veut mettre toutes les chances de son côté en trainant le plus possible à la maison avec son portfolio. Connaissant ma position sur cet événement, il est au fait qu'il n'a même pas intérêt à le mentionner en ma présence et encore moins à me demander de l'aider à avoir ce contrat.
— Jusqu'à quand comptes-tu continuer ce petit cirque ? insiste-t-il face à mon silence.
Je l'ignore et continue mon emballage.
— T'écoutes quand je te parle ?
Oui.
— Non.
J'attrape un dernier bout de scotch et termine en beauté la préparation du dernier cadeau de cette semaine.
— Je vais commander une pizza. Tu sais ce que tu veux ? continué-je d'un air désinvolte, me levant pour aller chercher le téléphone fixe.
— Une calzone. Ça n'a pas l'air de plus te déranger que ça qu'elle ait ton numéro privé.
C'est vrai.
— Tu veux une boisson avec ? m'entêté-je.
— Non. Tu...
Décidément, si je ne joue pas le jeu, il me tiendra la grappe toute la soirée.
— Que veux-tu que je te dise exactement ? Parce que visiblement mépriser tes questions ne fonctionne pas.
Il me jette un prompt regard noir et se reconcentre sur son activité.
— Je trouve que pour quelqu'un qui veut juste sauter une chair fraiche, tu t'investis un peu trop avec tes cadeaux et tes lettres quotidiens. Du coup, c'est quoi le projet ?
