Je m'appelle Katherine Swan, ou peut-être Yelena Salvatrucha. Oui, cela sonne russe. Le pourquoi de cette dualité est compliqué, mais vous le comprendrez au fil de mon histoire — si l'on peut vraiment dire qu'il s'agit de la mienne.
À dix-sept ans, je me trouve actuellement dans un avion, en route pour rejoindre mon père. Ma sœur cadette, avec qui j'ai onze mois de différence, est dans la même classe que moi au lycée. Mais aujourd'hui, c'est seule que je pars pour retrouver mon père, car je suis enceinte. C'est un secret que seuls mes parents, ma sœur et moi connaissons. Le père de l'enfant le savait aussi, mais il est mort il y a deux semaines dans un accident de voiture.
— Я попрошу вас пристегнуть ремни безопасности, когда мы скоро приземлимся. (Veuillez attacher vos ceintures de sécurité, nous allons bientôt atterrir.)
Je m'attache, l'avion atterrit, puis je récupère mes bagages avant de chercher mon père dans la foule. Bientôt, une voix familière s'élève :
— Katherine !!
Je cours presque vers lui et me jette dans ses bras.
— Papa ! m'exclamé-je avec un léger accent russe. Tu m'as tellement manqué !
— Toi aussi, ma chérie. Je suis vraiment désolé pour Arthur, c'était un homme bien, il aurait été un super papa, dit-il en me serrant un peu plus fort.
— Merci, papa... Il était tellement heureux quand il a appris la nouvelle. Il avait littéralement sauté de joie, lui dis-je, les larmes aux yeux.
— Bon, je te ramène à la maison. Bella sera contente de te revoir ; cela fait longtemps que vous ne vous êtes pas vues.
Nous nous dirigeons vers sa voiture, qui est aussi son véhicule de patrouille. Durant le trajet, nous parlons de tout et de rien jusqu'à notre arrivée à la maison. Je monte rapidement dans ma chambre, restée inchangée depuis mon dernier passage, il y a deux ans et demi. En sept ans, je n'ai passé que trois étés chez mon père.
— Papa, est-ce que le studio de danse est toujours ouvert ? J'aimerais y aller
— Oui, mais ce n'est peut-être pas l'idéal pour toi en ce moment.
— Je suis danseuse professionnelle, papa. Ça fait plus de dix ans que je danse, j'ai même été en Russie pour ça. Je ne vais pas arrêter maintenant, même enceinte. La danse est tout ce qu'il me reste, dis-je en reniflant.
— D'accord, tu peux y aller, mais dès que tu es fatiguée, tu t'arrêtes, promis ?
— Oui, promis. Au fait, où est Bella ?
— Elle est au lycée, elle finit dans une heure. Pourquoi ?
— Je vais aller la chercher, ma voiture est arrivée. Je vais lui faire une surprise.
— D'accord, mais sois prudente.
Après notre discussion, il descend au salon pendant que je range mes affaires dans ma chambre. Une fois prête, je prends ma voiture et me dirige vers le lycée. En arrivant, je me poste contre ma voiture en attendant ma petite sœur. Lorsque la sonnerie retentit, je vois des regards curieux se tourner vers moi. Bientôt, un groupe d'élèves sort du lycée, et j'aperçois Bella. Elle ne m'a pas encore vue, alors je crie avec mon accent russe bien prononcé :
— ISABELLA ROSE-MARIE SWAN !!
Elle se retourne et ouvre de grands yeux en me voyant. Ses amis la regardent, perplexes, avant de me fixer comme si j'étais une apparition. Je leur adresse un regard glacial avant que Bella ne s'approche.
— KATHERINE ! s'écrie-t-elle en me prenant dans ses bras.
— Что ты выросла, беллина ! (Que tu as grandi, Belina !) lui dis-je en la serrant.
— Je te rappelle que je n'ai pas passé sept ans en Russie, alors traduction, Katherine, répond-elle en levant les yeux au ciel.
— Que tu as grandi, Belina. Et parle autrement à ta grande sœur. Allez, viens, je suis venue te chercher pour qu'on rentre. On doit parler.
Elle fait un signe de tête à ses amis, puis me suit jusqu'à la voiture. Sur le trajet, nous parlons du lycée et de son petit ami dont elle semble follement amoureuse. Je lui raconte aussi que j'irai au lycée demain avec elle, pour l'accompagner. Nous passons ensuite la soirée en famille.
********
Le lendemain matin, je suis réveillée par le son de mon réveil infernal. Je me lève et choisis avec soin ma tenue : un collier ras-du-cou noir, discret mais élégant, qui encadre délicatement mon cou ; un haut noir, court et ajusté, laissant mes épaules nues avec une encolure en cœur ; une jupe plissée à carreaux rouges et noirs, pièce maîtresse de l'ensemble, apportant un style affirmé et moderne. Je complète le tout avec des collants noirs transparents et des bottines à talons carrés. Ce look sophistiqué et audacieux est parfait pour cette nouvelle journée.
Je descends prendre mon petit-déjeuner, salue ma sœur et mon père, et avale rapidement quelques biscottes avec un thé aux fruits rouges. Alors que je débarrasse, une soudaine nausée m'envahit et je cours aux toilettes pour vomir. Mon père vient tenir mes cheveux et me caresse doucement le dos. Après m'être brossé les dents, je le remercie, puis, voyant l'heure, je prends mon sac et monte dans ma voiture pour me rendre au lycée.
Une fois sur place, tous les regards semblent rivés sur moi. Je les ignore et vais récupérer mon emploi du temps avant de rejoindre mon premier cours d'histoire. Après m'être présentée au professeur, il me demande de me présenter à la classe.
— Bonjour, je m'appelle Katherine Swan, j'ai dix-sept ans et je reviens de Russie, dis-je simplement.
Le professeur propose à la classe de poser des questions, et une élève lève la main.
— Pourquoi étais-tu en Russie ? demande-t-elle.
— J'étais dans une école de danse pendant sept ans, réponds-je sous le regard étonné des autres élèves.
Je m'assois à côté de Hale, l'un des rares sièges libres. Durant toute la matinée, je reste dans mon coin, jusqu'à l'heure du déjeuner. À la cafétéria, je prends un plateau mais la nausée revient avant même que je n'aie pu manger. Je reste seule, plongée dans mon livre, jusqu'à ce que Bella vienne me rejoindre.
— Il faut que tu manges, me dit-elle.
— J'ai essayé, mais la nausée m'a rattrapée, dis-je en souriant faiblement.
— Ça va se voir bientôt...
— Je sais, dis-je en soupirant.
— Que feras-tu quand ton ventre commencera à se voir ? demande-t-elle.
— Je n'en sais rien... Arrête de poser des questions, ça m'énerve. Va rejoindre ton copain avant que je lui mette mon poing dans la figure. Il m'énerve, lui et sa famille qui me fixent !
— Tu es toujours aussi dure que quand nous étions petites ! dit-elle en riant.
— Je suis une Salvatrucha, lui dis-je, exaspérée.
— Non, tu es Katherine Swan, pas Salvatrucha, réplique-t-elle.
— Non, je suis aussi Yelena Salvatrucha, femme d'Arthur Salvatrucha, le plus jeune chef de la Brava ! crie-je en me levant, partant furieuse.
Je laisse derrière moi le tumulte de mes émotions, consciente que mon passé en Russie et mon amour perdu continuent de hanter chaque aspect de ma vie, malgré mes efforts pour aller de l'avant.
VOUS LISEZ
Le Vilain Petit Canard De La Famille Swan
RomanceEt si Isabella avec une grande sœur de quelques mois de plus qu'elle ? Et que c'est le vilain petit canard de la famille Swan PAS DE PLAGIAT , C'EST PUNIE PAR LA LOI L'article L122-4 du Code de la propriété