Le Party

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Dès que les filles ont arrêtées de licher la fenêtre, j'étais déjà prête, assise à table, bouteille de champagne en main et POP! ... Wouhou! Le bouchon est allé directement ricocher sur une porte d'armoire, la faisant tomber au passage. On n'a pas vraiment réagit parce qu'on savait très bien que ce n'était qu'une question de temps avant que les buffets pourris ne tombent en morceaux. Tout ce à quoi je pensais dans le moment, c'était ma précieuse boisson. Maryse, quant-à-elle, pensait encore aux hommes et au fait que nous aurions dû réserver cette bouteille festive pour célébrer le retour de nos gars. « Allez juste un verre, lui ai-je dit, il y a pleins d'autres bouteilles dans la remise dehors. »

- Ah ben coudonc ! qu'elle m'a répondu.

J'ai demandé à Johanne de nous sortir les coupes. Elle s'est arrêté devant l'armoire sans porte, en a ouvert une autre pour finalement sortir une tasse et deux verres dépareillés, en disant :

- C'est tout ce qu'on a.

Elle nous a remis nos verres et je n'ai pas pu me retenir de pouffer de rire en regardant mon gobelet.

- Seigneur que c'est laid ! Je ne savais pas que ton mari faisait de la poterie Johanne. J'ai dit.

Elle s'est mise à rire avec moi tandis que Maryse se pâmait littéralement sur son verre.

- Ah moi j'trouve ça tellement romantique, de la poterie. Qu'elle a dit.

On s'est remise à rire un bon coup Johanne et moi. Ça commence bien, je vous rappelle que nous n'avons toujours pas bu une gorgée. Maryse, toujours sur son nuage, a continué dans sa lancé :

- C'est vrai ! Mon chum pis moi, une fois, après avoir écouté « Ghost », on s'est dit qu'on devrait essayer ça. Bon, on n'avait rien pour poter mais...

Pour faire de la poterie Maryse, je devais préciser, parce que du peu que je connais Justin, je serais surprise qu'il y ait eu un moment où il n'avait rien pour poter. Elle a continué son histoire, précisant qu'au lieu de «poter», nos deux tourtereaux s'étaient fait des tartes. Ils avaient modelé la pâte ensemble, les mains dans la farine puis dans la graisse, sensuellement. J'essayais de me jouer la chanson thème du film en tête pour m'imprégner de son ambiance, mais tout ce qu'y me venait à l'esprit était «Moi j'mange» d'Angèle Arsenault. Rien à faire, ça restait ridicule et pathétique. Jusqu'à la fameuse scène du rouleau à pâte. Là Maryse commençait à être beaucoup trop nostalgique, on pouvait voir beaucoup trop d'expressions dans son visage. Il a fallu que Johanne la sorte de ses fantasmes.

- Épargne-nous les détails. On veut savoir... Les avez-vous mangées, les tartes ?

Bon, la grosse Johanne qui pense seulement à manger.

- Ah non, pas toute ! Hey, y'en avait beaucoup ! On en a gardé 2-3, pis on vous a donné le reste...

Johanne m'a regardé une seconde. J'ai vu la panique dans ses yeux.

- T'sais, les tartes à la citrouille?

Oh mon dieu! C'était mon tour de paniquer silencieusement. Les fameuses tartes à la citrouille, c'est moi qui les ai mangés. Je trouvais qu'elles avaient un petit quelque chose d'authentique. Je n'arrivais pas à mettre le doigt sur l'ingrédient secret et tout ce que Maryse avait trouvé à me dire à l'époque était : Elles sont faite avec amour! Maintenant je comprenais.

On a bu un peu pour chasser les images de nos têtes, du moins, Johanne et moi. Maryse, elle qui était toujours enlisé dans ses fantasmes, a proposé de profiter de l'absence de nos hommes pour se « caller » un danseur sexy. Je dois avouer que cette idée nous a souri. Surtout que si on voulait célébrer notre « Girl Power » et se montrer égale à l'homme, il fallait se rabaisser un peu à leur niveau et mettre quelques billets dans un string. On a ri un temps à l'idée, mais il fallait revenir sur terre et expliqué à Maryse que son idée était irréalisable. Tu penses qu'ils se rendent sur des îles privées les gogos boys ? Maryse, toujours convaincu d'avoir eu l'idée du siècle, a proposé d'appeler et de leur demander directement.

Abandonnés ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant