~Chapitre 2

9 0 0
                                    

Des échos de voix commencent à retentir dans toute la maison et des tas de rires qui sonnent faux résonnent entre les murs. J'entends quelqu'un toquer à ma porte et ouvrir quelques secondes après. Eli fait donc apparition, cachée par l'ombre du couloir.

-"Bobbi, tes parents te demandent au rez-de-chaussée." me dit-elle plantée au pas de ma porte, les mains jointes devant elle.

-"Oui, oui, j'arrive." répondis-je en faisant quelques dernières retouches à mon article avant de le publier au grand jour.

J'entre dans le salon, bondé de monde. Les hommes sont vêtus de smokings et de chaussures en cuir noir, ainsi que les femmes portent des robes extravagantes et à peu près toute leur collection de diamants sur elles. Je me dirige vers le buffet que la moitié des domestiques de la maison a minutieusement préparé ces deux derniers jours. J'attrape un cupcake au chocolat couvert d'un glaçage rose et de petites décorations, puis un autre, et encore un troisième, jusqu'à ce qu'Eli se montre face à moi, le regard vicieux.

-"Jolies chaussures. Tu as prévu d'aller quelque part dis moi?" me demanda Eli avec un regard accusateur.

Je baisse mon regard le sol pour voir le bout de mes chaussures dépassant du bas de ma robe. Oups. J'essuie le glaçage au-dessus de ma lèvre avec ma main, puis j'avale difficilement ma grosse bouchée de cupcake que je venais de prendre.

-"Hmm...non...c'est juste pour...que ce soit plus confortable. Tu comprends? Les talons c'est l'horreur!" répondis-je avec un grand sourire alors qu'Eli me fusille du regard avec un sourire narquois qui se dessine petit à petit sur son visage.

-"En tout cas, je ne veux pas de problème avec tes parents."

-"Mais non, ne t'inquiète pas, tu n'en auras pas.". Je prends un dernier cupcake avant d'aller retrouver mon père qui discute très ouvertement avec deux hommes assez imposants. Je le vois tourner le regard vers moi avant de s'exclamer.

-"Ah, voilà ma fille préférée! Bobbi, viens par ici veux-tu?" s'exclama-t-il en ouvrant grand les bras, un verre de champagne à la main. Je m'avance vers lui puis il pose son bras sur mes épaules.

-"Je vous présente ma fille, Bobbi. Je dois vous dire qu'elle a d'incroyables qualités. Ce serait un atout de l'avoir à nos côtés. Mais il y a encore du travail du côté de la discipline. N'est-ce-pas Bobbi?" dit-il avant de tourner son regard vers moi.

-"De toute façon cela ne m'intéresse pas. Je suis bien trop compétente pour travailler aux côtés de ce genre de personne." répondis-je d'un air moqueur. Je vois le visage de l'homme face à moi se décomposer, ce qui, intérieurement, me fait légèrement rire.

-"C'est bien ce que je disais. Tu peux disposer ma chérie." annonça-t-il en feignant une toux montrant sa gêne, tout en défaisant son bras de mes épaules avant de me donner un léger coup pour me faire signe de partir.

Je parcours le reste du rez-de-chaussée pour voir s'il y avait quelqu'un que je connaissais. Les seules personnes que j'aperçois sont ma mère avec toutes ses amies, et mon frère accompagné d'Olivia et son père. Je décide alors de remonter à l'étage. J'ouvre la porte de mon dressing puis je m'empare d'une banale veste en jean sans manches. J'entre ensuite dans ma salle de bain puis ouvre la fenêtre donnant sur la cour de la demeure. Je me défais de la robe et la pose sur le rebord de la baignoire. Et ensuite je passe à travers la fenêtre et escalade les murs, abîmés par le temps, jusqu'à ce que je me retrouve à un mètre du sol pour sauter sur la petite parcelle d'herbe se trouvant sous mes pieds. Je cours assez vite en dehors des grilles avant que l'on puisse me voir par les fenêtres. Je rejoins ensuite ma voiture, c'est une vieille Mustang rouge que j'affectionne tout particulièrement. 

Love's MiseryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant