Il était une fois, il y a fort longtemps, vivait un Roi. Ce Roi, orgueilleux et solitaire, avait été abandonné par son peuple. Tous avaient fait bagages. Tous étaient partis dans d'autres terres plus clémentes. Et tous, avaient laissé seul leur unique Roi. Laissés ce Souverain sur son trône doré, à ses tristes pensées. Il régnait désormais sur un Royaume entier qui l'avait déserté.
Les monarchies alentour tentèrent maintes et maintes fois de faire de cet endroit leur territoire. Mais c'était sans compter sur ce Roi, seul, qui protégeait sa nation aussi fantomatique soit-elle.
Pensait-t-il que son peuple reviendrait s'il défendait ces terres ?
Désirais-t-il plutôt s'assurer que personne ne lui prêtait allégeance avant de déserter à son tour ?
Malgré tout, les années passèrent.
Il continuait de régner sur des terres sans peuple, n'étant même plus convoités : Il remarqua de lui-même les grandes murailles qui se construisaient autour de son palais. La capitale fut condamnée. De hauts murs faisant plus de dix, non, quinze mètres de haut, entourait désormais celle-ci.
C'est alors que ce roi fut oublié. Le temps emporta son règne et son royaume, et les seuls êtres traversant la frontière, quelle qu'en soit la raison, finissaient par ne jamais revenir...
D'un point de vue extérieur, ce roi semblait puéril, peut-être même prétentieux.
De son point de vue à lui, il se sentait seul. Très seul. Mais pourquoi plaindre un homme qui a lui-même choisi d'être isolé ? Après tout, c'était ses décisions qui l'avait mené là. Hors il n'en pensait pas moins : Il savait que ses actions avaient mené à cette fin, pour autant, il n'aurait pas changé de comportement même en sachant le futur à l'avance. Ce n'est pas d'un peuple dont il avait besoin, mais d'une oreille attentive et bienveillante à ses côtés. Quelqu'un qui serait là pour lui, pour la personne qu'il est vraiment, qui pourrait l'écouter et le soutenir. Mais ça, ce sont des illusions qu'il avait abandonné il y a bien longtemps...
En outre, ce roi solitaire avait fini par disparaître des bouches, et il resterait seul à jamais dans ce monde de pierre. Mais était-ce vraiment raisonnable de le laisser ainsi à son funeste sort ? Dites-moi qui serait assez cruel pour abandonner un homme voulant seulement une compagnie de confiance ?
Ce territoire avec le temps avait fini par s'assombrir. Une épaisse brume noire, semblable à du charbon en milliers de cendres, avait bloqué chacune des entrées du royaume. À aucun endroit, pas même au-dessus de la muraille, ne pouvait y traverser quelqu'un. Et si tant est qu'une personne parvenait à passer, il lui faudrait le moyen de ressortir ; la muraille, entourée par cette brume sombre, donnait sur un gouffre. Par ailleurs, il n'y avait aucun moyen d'y voir au-delà de celle-ci à cause de la noirceur du paysage... Cependant, la ville n'était pas en reste non plus : elle semblait entièrement figée dans le temps, et elle était si vide en même temps. Le sol fait de pierre, les bâtiments construits de la même matière, aussi étoffés qu'ils étaient, n'avaient pas suffi à retenir la population fuyante. Mais son défaut est qu'elle était grande, et qu'il y était aisé de s'y perdre. En d'autres termes, si tant est que quelqu'un parvenait à s'introduire dans cette forteresse, il lui faudrait se frayer un chemin à l'intérieur de la cité qui lui assurerait de ne pas se perdre, et en plus de cela, trouver le chemin de la sortie. En outre, c'était une mission impossible. Mais la question n'était pas là : comment expliquer tout cela à une personne qui ne savait même pas quel était cet endroit ?
Le temps déterminait l'histoire, mais lorsqu'un pays entier sombre dans l'oubli, était-ce vraiment nécessaire de s'en souvenir ?
C'est pourquoi ces rumeurs se sont formées : « Un pied dans la forteresse de la mort, il te sera alors impossible d'y réchapper... »
« Un souverain déchu hanterait cet endroit, il ne laissera quiconque lui échapper. »
Mais tous ne croyaient pas cette rumeur, certains se convaincant que ce n'était que des sornettes, et qu'il n'y avait qu'une multitude de trésors cachés dans cet endroit. D'ailleurs, de nombreux pilleurs de trésors depuis des siècles avaient tenté d'y chercher de l'or, sans jamais pouvoir revenir. Tous moururent de faim, de froid en hiver, mais la cause de mortalité la plus grande était inconnue, quelque chose ou quelqu'un d'une force incroyable les exterminait avant de disparaître à nouveau. Un instant bref et rapide, sans étalage ni effusion de sang. Seulement une suffocation courte et la mort.
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Loneliness King
FantasyUne jeune femme pleine de fougue s'aventurant hors de sa prison de luxe finie par être prise au piège... Dans son malheur, elle fait la rencontre d'un homme maudit, un Roi même, mais pourquoi l'a-t-il donc épargnée ? Quitter sa prison n'était qu'un...