L'écran braillait encore, sous les fenêtres ouvertes ; sorte d'état d'âme vrombissant des étendues tokyoïtes.
Les yeux lassés d'un spectacle sans saveur, Souta divaguait tendrement, la tête échouée sur l'épaule de son frère, aussi somnolant que lui.
Dix-huitième jour d'un mois sans pluie ; les responsabilités commençaient à peser lourd et l'ennui durait depuis trop longtemps.
Les deux frères étaient hâpés dans l'entretien de leur restaurant, pourtant si amusant au départ mais qui, avec le temps, avait su être usant et monotone.
Alors, Nahoya faisait défiler les chaînes, vertes, rouges et bleues, dans un ballet infernal qui faisait mal aux yeux.
Quand soudain... On avait toqué.
Toc, toc.
La tête des deux jeunes hommes se redressèrent dans le même temps, surpris d'une visite à cette heure-ci.
— T'as encore commandé d'la bouffe sans me le dire ?, accusa le plus grand avec un sourire, qui dissimulait bien son ennui.
— Nan', le resto d'en bas est fermé pour la semaine, se dédouana l'autre en secouant fermement la tête.
Alors, ils se levèrent tous les deux pour s'avancer vers l'entrée, qui s'était tue après les premières sommations.
Intrigué, Nahoya posa son front contre la porte et jeta un regard dans l'oeillet.
La lumière automatique du couloir n'éclairait rien, dans sa silhouette la plus parfaite.
Ils n'étaient pas fous, pourtant. La lumière était bel et bien allumée, et ça avait bien toqué à leur porte.
— Alors ? C'est qui ?, s'enquit Souta, qui attendait bien sagement derrière son frère.
Un peu inquiet, le plus grand déglutit un grand coup avant d'ajouter :
— On va le découvrir tout de suite.
Et il tira un grand coup sur la porte, qui s'ouvrit vers l'intérieur, faisant reculer de surprise le garçon aux cheveux bleus.
Balayant les environs, ils ne trouvèrent toujours rien, mis à part les portes voisines et le cadi, oublié par le voisin.
Nahoya, haïssant les mauvaises blagues quand elles lui étaient destinées, sortit de l'appartement d'un pas hargneux, prêt à péter les dents au premier venu.
Cependant, dans sa marche, son pied vint se heurter à un obstacle innatendu ; celui-ci se cogna sur le mur d'en face, dans un grand bruit.
Manquant de se ramasser par terre, le plus grand se concentra d'abord sur la douleur de la collision, et se massa frénétiquement son orteil endolori.
Souta, intrigué, s'approcha de l'objet échoué, qui avait commencé à doucement gigoter. Il posa tout d'abord un genou à terre, pour observer de plus près son contenu, puis tomba soudain à la renverse, en l'ayant juste devant ses yeux.
La bouche tordu dans tous les sens, Souta avait la panique facile et tenta maladroitement d'aligner quelques mots :
— Bé-bé-bé...
— Beignet ?
— Bé... Bé-bé-bé-
— Bécane ?
Le plus jeune sembla soudain sortir de son bégaiement prompt, et s'écria avec aplomb :
— Mais, non ! C'est un bébé.
➢
VOUS LISEZ
grimoire partagé | tokyo revengers
FanfictionIls disent qu'être parents, ça se fait à 2. Pas sûr qu'ils pensaient à Soya et Nahoya pour ce rôle. Eux, non plus d'ailleurs. L'arrivée de ce bébé devant la porte de l'appartement, tandis que la télé hurlait, avait été plus que surprenante. Davantag...