Chapitre 23 - Au fond du fun

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Bonjour les loulouurs ! J'espère que vous allez bien !

Anecdote : j'ai évité de très peu des points de suture à cause d'un coup de cutter très mal maîtrisé au travail, ça pissait le sang x) L'infirmière avait juste trop la flemme de m'en faire- Pour le coup, j'aurais vraiment voulu avoir le pouvoir de Kassandra pour arrêter le massacre jpp

Merci encore une fois à Ketsi0512 pour ton gentil mot, ça m'a mis du baume au cœur !

Merci pour votre patience. Bonne lecture !
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Chapitre 23 - Au fond du fun

Kassandra, chancelante, déambulait fièrement au milieu de la grand-rue, une bouteille de rhum à la main, chantant faussement à la lune. Sa démarche était lente et non-assurée à cause des nombreux grammes d'alcool cumulés dans son sang, et le chemin fait de pavement irrégulier la faisait trébucher tous les trois pas. Ses cheveux, en bataille, gênaient ses yeux et comptaient sans aucun doute un nombre incalculable de nœuds qu'elle allait peiner à démêler le matin. Ses vêtements, en lambeaux, étaient couverts de poussière et de sueur. Sa main, enroulée dans un bandage mal serré et imbibé de sang, lui causait une constante désagréable douleur. Elle la regarda avec désapprobation, secouant la tête, avant de verser de l'alcool dessus pour désinfecter la vilaine blessure.

– Putaiin, ça fait un mal de chien, se plaigna-t-elle en laissant échapper un râle rauque.

Comme pour reprendre son souffle, elle s'affala sur un banc et ses poches lui parurent bien lourdes. La jeune femme esquissa un air d'incompréhension, avant de les fouiller pour les vider.

Le poing fermement serré, elle sortit un paquet débordant de bricoles sans intérêt. Des tickets du bar qu'elle venait d'assécher et duquel on l'avait chassée. Des mégots, qui dégageaient une odeur nauséabonde, et des allumettes cassées. Des notes déplacées écrites par ses voisins de comptoir. Des bouchons de bouteilles de vin et de bière. Des dés de plateau. Des cartes de jeu froissées et une multitude de jetons, armes de son crime contre l'honneur de ses adversaires, à qui elle avait cassé le nez après qu'ils l'aient accusée de tricherie au poker.

– 'tain d'connards... Pas b'soin d'tricher pour battre des débiles com'vous...

La jeune femme, chancelante, déversa toutes ses babioles sur le banc, non sans avoir récupéré les quelques pauvres billets de Berrys qu'elle avait gagné aux cartes. Soupirante, elle regarda le ciel nocturne, et ne sut si les nuages bougeaient à cause du vent, ou de l'alcool.

– Orf, sans doute les deux...

Retenant un hoquet, Kassandra continua son chemin dénué de but, le regard perdu, ne parvenant pas à faire le focus sur une chose. Les hautes maisons du centre-ville, toutes collées les unes aux autres, entouraient la tortueuse rue et faisaient croire à la jeune femme qu'elle était enfermée, condamnée à marcher pour l'éternité.

Dans sa tête, tout était confus et elle n'arrivait pas à trier ses pensées, pour la plupart parasites. Trafalgar était parti il y a plusieurs heures déjà, et elle, elle n'avait rien trouvé de mieux à faire que de noyer sa fatigue dans tout ce que le barman lui servait, de détourner son amertume dans des jeux de comptoir avec des perdants aussi mauvais qu'elle et de dissimuler ses sentiments avec un voile de frivolités bien éphémères. En somme, elle continuait sur la même lancée qu'avec ce qu'il s'était passé avec Law. D'ailleurs, elle se détestait pour ça. Mais elle avait choisi de ne rien y faire.

La froide peur de faire face à ses responsabilités et aux conséquences de ses actes s'insinuait comme une seringue dans ses veines, et dès qu'elle y prêtait de l'attention, l'immobilisait comme la morphine. Alors, elle redirigeait cette drogue vers son cerveau, pour arrêter de se prendre la tête, et vers son cœur, pour faire taire la culpabilité.

La maison des tarés - L'histoire de l'entraînement de ZoroOù les histoires vivent. Découvrez maintenant