2-Louis

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Je griffonne quelque chose dans mon cahier quand la porte s'ouvre, la CPE avec un nouvel élève.
Il est grand, avec de jolies bouclettes brunes qui tombent sur le début de son cou. Il est imposant mais sans paraître méchant. Il a des yeux si vert et brillant qu'on pourrait s'y fondre si on les regardaient un peu trop longtemps. Mais... mon visage se stupéfie. Attends. C'est monsieur je-crois-que-les-toilettes-sont-à-moi. Étrange coïncidence. Qu'est ce qu'il fait là. Je me demande si il va me reconnaitre, ce qui est à mon avis très peu probable car on s'est croisé à peine 30secondes. Mais bon, comment oublier mon prestigieux visage ?

Tous les regards sont posés sur lui.

Elle se racle la gorge et attend le silence. Il est debout, les mains derrières le dos. Il a l'air en même temps gêné et confiant. Il porte un jean slim noir avec un tee-shirt noir. L'originalité n'est pas au rendez-vous.

"Bonjour les élèves, je viens vous présenter votre nouveau camarade de classe. Il s'appelle Harry Styles. Oui ; ça fait un moment qu'on a commencer l'année mais il a dû changer de classe par rapport à ses options. Il étudie et joue de la musique et cette classe à les horaires les plus aménagées pour lui. Je vous prie de bien l'accueillir."

Elle se dirige vers la porte avec un léger clin d'œil.

Alors comme ça cet inconnu, enfin, demi-inconnu pour moi, se ramène dans la classe au beau milieu de l'année pour la musique. Intéressant, agaçant. C'est assez rare. Musicien, comme moi. Je me demande de quel instrument il joue. Il a pas une tête a jouer du piano. Je sais pas trop. Il m'a l'air plutôt sympa à vrai dire. Mais il a aussi l'air d'être le mec que tout le monde aime, que tout le monde invite aux soirées ou que tout le monde a envie de se taper. Je préfère les gens simples. On ne m'a pas demandé mon avis. Certes. Mais je m'empresse déjà de raconter cette étrange surprise de bon matin à Casey, ma fidèle coéquipière de potins.

Il se met au fond de la classe, il a aussi plutôt l'air serin pour un mec qui débarque en milieu d'année. Un peu trop même. Sympa, sympa, je sais pas trop au final. Les filles sont déjà toutes à ses pieds. Elles lui posent des questions en se touchant les cheveux d'une manière de pétasses qui me donne envie de les gifler.  Ça va quoi, c'est pas Leonardo Di Caprio. C'est Harry Styles le gars que personne connaissait il y'a deux minutes. Puis moi aussi je suis dans cette classe pour la musique. Pourtant j'ai pas eu le même accueil. Enfin bon. Il commence déjà a m'énerver.

J'entends Félice, une fille de la classe, se retourner pour lui parler.

"Je fais une soirée vendredi soir, ça te dirais de venir ? Tu peux amener tes potes bien sur, tu fais comme tu veux"

Elle le mange des yeux après lui avoir souri à pleine dents, en même temps si j'avais des dents aussi blanche et scintillante qu'elle, je me gênerais pas. Et son rouge à lèvres rouge foncé fait ressortir tous les traits de son visage.

Je croyais qu'elle avait un mec. Mais je cherche pas à comprendre sachant que c'est un nouveau chaque semaine. Elle a réussit a en garder un 2semaines. C'est son record. La fidélité de nos jours, c'est pas un des poins forts. C'est pas comme si ça me faisait quelque chose. Personnellement, je suis très bien tout seul.

"Non, je suis désolé, j'ai déjà quelque chose de prévu. Mais t'es super cool ! T'aurais un numéro de téléphone ? Tu vois, on sait jamais" répond-t-il d'un air dragueur et enjoué. Il commence déjà. Ce qu'il m'insupporte.

Dommage, moi j'y vais à cette soirée, il aurait pu avoir l'honneur de, peut-être avoir une conversation en dehors du bahut avec Louis William Tomlinson et avoir la chance de me voir dans une tenue qui met en valeur ma belle taille. Enfin bon..., il aurait surtout vu Louis William Tomlinson complétement arraché. Mais on va éviter d'aborder le sujet.

Il est 12h00. Mon ventre me donne des coups. J'ai l'impression de ne pas avoir manger depuis 3jours. J'ai tellement envie d'un burger. Un bon steak à point mélangé d'une sauce fondante accompagné d'une salade croustillante, quelques oignons bien cuit et des tomates bien comme il faut.
Mais aujourd'hui, je vais me contenter de mon sandwich jambon-beurre.

Je rejoins Liam, mon meilleur pote. Je l'adore. On se connait depuis petit. Je l'ai rencontré en maternelle et on est tout de suite devenu les meilleurs amis du monde. En CE1, on avait même acheté un collier "bestfriend" Il était rose et violet, et quand on l'a ramené a l'école, on s'est tout de suite fait insulter. Comme quoi on se prenait pour des filles. Enfin, les insultes de gamins de 8ans... Mais ça faisait mal. J'ai pleuré pendant tout une semaine. Bien évidemment, on l'a plus jamais reporté. Il est toujours dans mon tiroir de table de nuit. Maintenant ça me fait rire, mais j'en ai quand même un sale souvenir.

Quand il m'aperçoit au loin devant le lycée, il court comme un enfant qui voit pour la première fois son héros préféré, enfin, "la personne déguisée en son héros préféré". Peut-être que je suis le sien, mais je pense c'est plus lui le mien. En y pensant, on nous ment tellement quand on est gosse, que la réalité nous tombe dessus et nous détruit encore plus.

On se croise tout les jours mais il est toujours aussi heureux de me voir. Et c'est évidemment reciproque. Je sais pas ce que je ferais sans lui.

"Heyy mec ! Comment tu vas ? Pas trop chiant les cours ? C'est une question bête, bien sur que c'était chiant"

"Ça irait mieux si on se barrerait" Une de mes idées pas toujours très raisonnable vient de me passer par la tête.

"T'insinues quoi ? Tu veux sécher ?"

"Bien vu, t'es long a la détente, faut juste que je sois à l'heure à mon cours de piano. Ça devrait le faire"

Liam est un bon élève, on pourrait même le classer dans la case intello. Mais il me suit toujours. Faut bien se lâcher parfois, malheureusement. Le temps est précieux. Bien trop précieux.

Puis il me connait, j'irais jamais trop loin dans les conneries. Je veux dire, on aura jamais de problèmes, de gros problèmes.

On décide d'aller chez moi, ma mère travaille et mon beau père rentre toujours tard. Je le vois rarement la semaine. C'est comme ça depuis toujours alors je suis habitué, même si il me manque parfois, je le considère vraiment comme mon père.

Avantage, je peux inviter des gens chez moi sans que personne s'en rende compte.

Après quelques bières, des jeux vidéos et du foot dans le jardin, il est 17h. J'arrive à mon école de musique, qui est à une trentaine de minute de chez moi. C'est un de mes moments preféré de la journée. Le piano me fait vivre. Sans ça je sais pas ce que je ferais, vraiment.
Mais quand je veux me rendre dans la pièce où mes cours habituels se déroulent, mes yeux se bloquent et mon ventre m'irrite comme si quelqu'un appuyait dessus. Je n'en crois pas mes yeux, ce mec est dans ma classe et maintenant dans mon école de musique.

"Décidément, tu me suis suis partout"

[L.S] La clé de ton coeur Où les histoires vivent. Découvrez maintenant