Just Figuring Out

At Peace

Point de vue Ava :

« À vos marques, prêts, partez ! » La première course opposait Avery, Savannah, Natasha et Emily. C'était clairement les quatre filles les plus douées en athlétisme dans la classe. Chacun des autres élèves en supportait une. Et c'est finalement Natasha qui franchit la ligne d'arrivée la première.

« Bien joué Nat ! » félicita ma meilleure amie. « Fais chier ! Elle arrive toujours avant moi ! » me confia-t-elle. J'éclatais de rire, sachant que la belle brune n'avait rien à envier à Natasha au corps de rêve. Elle la battait à plate couture au volley ball. Et dans certains autres sports aussi. Quoi que...

« Tu feras mieux la prochaine fois ! » lui dis-je pour plaisanter. Elle leva les yeux au ciel et s'assit sur la piste en caoutchouc pour reprendre son souffle. Elle-même savait que se serait impossible. On avait l'impression que sa concurrente volait sur le terrain.

Ma matinée s'était passée sans encombres. Après ma discussion avec Cameron, j'ai décidé d'aller me resourcer dans un parc. Et puis j'ai vite repris mes esprits. Ce n'est pas parce que je ne suis plus avec lui que je dois me laisser aller. Et surtout rater mon éducation. C'est vrai ça. Si j'ai décidé de rompre, c'est avant tout pour me concentrer sur moi, et être plus concentrée sur les cours. Je n'allais pas laisser cet événement me distraire.

Pourtant, je dois reconnaître que cette discussion était bien nécessaire. Parce qu'elle a déclenché un déclic. Et aujourd'hui, je savais ce que je devais faire. Alors je suis retournée en cours dans l'après-midi. Ce qui se résumait à deux heures de sport et rien d'autre. Autant vous dire que ça ne demandait pas un niveau de concentration maximal, et en plus, ça permettait de me défouler. 

Je passais dans le troisième groupe de filles. En effet, j'avais un niveau plutôt moyen en sport. Mais j'étais toujours motivée. C'est juste que je n'avais pas les capacités physiques pour endurer tout ces efforts. Quoique je me débrouillais super bien en danse. De manière générale, j'étais forte dans tout ce qui touchait de près ou de loin à l'art. 

***

Après deux heures de course, on se dirigeait tous vers les vestiaires.

« Super course les filles ! Je vous attends à la soirée demain soir, n'est-ce pas ? »

« Ouais Brandon ! » j'écarquillais les yeux face à la réponse si prompt d'Avery. 

« Quoi ? C'est pas parce que tu n'es plus en couple qu'on doit se morfondre ! C'est notre dernière année de lycée, et James y sera aussi. » 

James... je comprenais mieux maintenant. Son super crush, volleyeur. Le fameux 9,5/10. Je me demandais s'il serait aussi beau en vrai qu'en photo ? Je confirmais donc à la belle brune qu'on ira à cette fête, si elle insistait tant. Une décision qu'elle me gratifia de son plus beau sourire. Et elle se mit à faire un monologue sur ce mystérieux jeune homme. 

Elle me parla tout d'abord de son corps à tomber par terre. De son bronzage qui était toujours présent, de sa musculature et de son sourire. Oh son magnifique sourire. Apparemment, il sentait aussi extrêmement bon. Elle soupçonnait qu'il utilisait le Invictus de Paco Rabanne. Ca commençait à faire un peu psychopathe, si vous voulez mon avis.

On se mit à marcher en direction de chez elle. Et sur tout le trajet, elle ne fit que mentionner les autres attraits de sa personnalité qui la fascinaient tant. Notamment, sa vivacité d'esprit, son sens du fair-play et le fait qu'il soit bénévole à la SPA. C'était autant de qualités qui la faisait craquer. Mais il y avait quelques nuages noirs à l'horizon. Comme par exemple, le fait qu'il soit courtiser par deux autres filles.

Avery détestait la compétition. Non pas parce qu'elle avait peur de perdre, mais parce qu'elle était très féministe dans l'âme. Et elle croyait dur comme fer que les filles ne devaient jamais se battre pour un mec. Et qu'elles devaient être soudées en toutes circonstances.

À mon plus grand bonheur, on était arrivé devant chez elle. Et ça l'interrompit dans son discours. Pour être sûre qu'elle ne surenchérisse pas sur James, je lui demandais de l'eau. Non pas que je ne m'intéressais pas au discours de ma volleyeuse préférée. Mais je n'étais pas du tout intéressée par James. Et je commençais à me sentir mal de connaître autant de détails sur sa vie. Je le connaissais presque même mieux que certains de mes amis, alors que je ne lui avais jamais parlé.

« On commence par notre dissert en histoire ? » lui demandais-je.

« Oui, tu as raison. Surtout qu'on n'aura certainement pas le temps de la faire ce week-end. »

Au programme de cette dissertation : la seconde guerre mondiale. De quoi nous redonner le sourire (super) ! Après plusieurs brouillons jeter au sol, deux heures de casse-tête à naviguer entre nos livres, Wikipédia, Instagram, Twitter, et parler entre nous des derniers potins, on décidait de changer de matière. 

« Je commence vraiment à saturer » lançais-je. « Et si on passait à la bio ? »

« Bonne idée, étudier les grenouilles sera sûrement plus intéressant. Tu as- » on fut interrompu par mon portable qui se mit à retentir. Sur l'écran, je vis le nom de mon grand frère apparaître.

J'aperçus aussi un peu de panique dans les yeux de mon amie d'enfance, comme si c'était à elle de répondre. Alors que pas du tout.

« Ca te dérange si je prends l'appel ? »

« Oui... Euh non ! Pas du tout, vas-y. Tu veux que je reste, ou que je vous laisse un peu d'intimité ? » elle était... stressée par la situation ? 

« Avery, respire. Tu sais que tu peux rester. Comme ça, en plus, je n'aurai pas à te raconter ce qu'on s'est dit. » dis-je, un poil amusée de la situation.

« Ok... »

« Allô, Seth ? (...) Oui, je suis au courant. Papa m'a demandé d'aller faire les courses, mais j'ai un peu la flemme. Je me commanderai à manger ce soir. Ou alors j'irai au resto avec Avery. » dis-je, jetant un œil à la dite personne, qui commença à s'empourprer à l'entente de son prénom.

« Quoi ?! Vous avez rompu vous aussi ? Quelle famille de loosers, sérieux. (...) D'accord, je te laisse. À plus ! » et je raccrochai.

« Comment ça, il a rompu avec Julianne ? » me demanda Avery.

« Apparemment oui. Et pourquoi ça t'intéresse tant ? Tu n'es pas supposée avoir des vues sur un certain James ? »

« Pff... Tu dis ça comme si je m'intéressais à ton frère. Pas du tout ! Je me posais simplement la question. »

« Mais bien sûr... » et on finit la soirée ensemble, à faire nos devoirs et discuter de tout et de rien.