Dear mom

83 4 0
                                    

Notes de l'auteure :

Bonjour à tous ceux qui sont encore là malgré les mois d'absence. Je n'avais ni l'inspi, ni le temps de me concentrer dessus. En effet, je commençais une nouvelle étape dans ma vie toute l'année dernière (vivre seule), et c'était assez compliqué de gérer les cours dans une nouvelle filière, les tâches ménagères, et mes autres activités à côté. Je reviens néanmoins avec un nouveau chapitre (en espérant que vous n'ayez pas tout oublié). Et j'essaierai (malgré que le je répète sans cesse), d'être plus régulière dans la publication. 

J'espère que vous allez tous bien, plus que jamais. Bonne lecture xoxo

***


Point de vue Ava

J'étais misérable, roulée dans mon lit, les yeux bouffis, le nez rouge. Et pour couronner le tout, j'avais un mal de tête atroce. Mon téléphone n'arrêtait pas de buzzer, m'indiquant chaque seconde que quelqu'un m'avait mentionnée sur une photo ou dans un publication. Le hashtag #teamAva était en top trend Twitter. Comme si j'avais besoin de ça.

Je ne me suis jamais habituée à la notoriété de Cameron. Mais à l'époque, où il était encore quelqu'un de respectable, j'arrivai à la supporter. Pour lui. Je savais que ce qu'il faisait le passionnait et si des gens du monde entier pouvait le supporter dans ses projets, j'étais très contente.

Je me rappelle, la première fois qu'il avait atteint ses premières 100 vues sur Vine. On était dans son salon, en train de jouer à Call Of, et puis il les a vu... Les chiffres monter... Il était tellement content qu'il m'a prise dans ses bras et s'est mit à crier dans toute la maison. Je paris qu'il a encore le screen de ce moment historique. En tout cas, moi, je l'ai toujours. La bonne vieille époque où on était encore meilleurs amis. Tout se passait bien entre nous. C'était facile. Peut-être que nous mettre ensemble n'était pas une si bonne idée que ça. Ou alors, la célébrité l'avait aveuglé... Je n'en sais rien. Mais ce dont je suis sûre, c'est que là, tout de suite, je ne la supportais pas. Je voulais oublier, toute seule. Sans qu'on me rappelle constamment que j'avais été la dinde dans cette histoire. Certes, je n'étais plus avec lui, mais quand même ! Est-ce que tout ça n'avait pas compté pour lui ? Tellement de questions qui passaient dans ma tête et je n'arrivai pas à faire en sorte de les arrêter. 

« Toc, toc » je levais les yeux pour découvrir une belle blonde à ma porte. « Hey, je t'ai amené un kit 'surpasser sa rupture'. T'as de la glace menthe-choco, parce que c'est vraiment la meilleure, un coussin, pour crier dessus sans te faire engueuler par le vieux, des tonnes et des tonnes de mouchoir, une playlist girl power pour reprendre des forces. Et surtout, un stylo, une feuille et un briquet » Ces derniers items étaient sans doute les plus importants. C'était un rituel qu'on avait instauré, avec Avery.

« T'es la meilleure... Et... Je suis désolée de t'avoir cachée pour Cameron. »

« T'en fais pas. C'est un salaud et t'as pas besoin de lui » un long silence suivit cette dernière phrase. On savait toutes les deux que j'avais besoin de lui. Mais faut croire qu'en tant que meilleure amie, elle se devait de me dire des choses comme ça pour m'aider à surmonter la douleur. A mon avis, il était encore trop tôt pour affirmer quoi que ce soit. « On commence ? » finis-je par demander.

« Avec plaisir ! » Avery sauta alors de mon lit et se dirigea vers mon bureau. Je la suivis, la feuille et le stylo dans ma main droite, et ma glace dans l'autre. Avant d'écrire quelque chose, je pris une grande inspiration et observa la photo de ma mère sur ma table de chevet... Avery comprit et la saisit pour la poser à côté de moi. Elle me fit ensuite un sourire d'encouragement.

D'un simple contact avec la feuille, ma main commença à bouger toute seule, entraînant le stylo avec elle. Il fallait que je me livre dans cette lettre. C'était la première étape du rituel.

« Dear mom, 

J'ai passé une horrible journée. Je ne sais pas pourquoi, mais on s'est disputé avec Cameron. Enfin si, je sais pourquoi, mais crois-moi, c'était rien du tout. Juste une petite dispute, comme je suis sûre qu'il y en a eut des centaines avec papa. Sauf que je lui ai dit que je voulais faire un break. 

Oui, c'est quelque chose que tu ne dois sûrement pas connaître. Entre jeunes, on utilise ce terme quand on n'est plus sûr de notre relation, et qu'on a besoin de temps pour réfléchir. Généralement, ça signifie qu'on se laisse de l'espace sans non plus côtoyer qui ce soit d'autre.

Sauf que voilà, Jake m'a montré une vidéo hier soir (tu sais, je t'ai déjà parlé de Jake. Tu vas trouver ça bizarre mais on se reparle, pour un projet d'école disons nous. Je t'en parlerai plus tard). Bref, je disais, Jake m'a montré une vidéo de Cameron avec une autre fille. Son identité importe peu. C'est l'acte qui m'a fait mal. Bien sûr, il a le droit d'avoir des amies. Mais tu ne les a pas vu dans cette vidéo. Ils étaient si proches... si complices.

Je ne sais pas quoi faire. Apparemment, Seth est déjà parti lui fracasser le nez. Je sais que la violence en résout rien, mais j'étais trop brisée et épuisée pour l'en empêcher. Cela dit, tu n'auras pas besoin d'aller hanter le garçon qui a brisé le cœur de ta petite fille.

Si seulement tu étais là pour me prendre dans tes bras. Là tout de suite, j'ai vraiment besoin de ça. Du réconfort d'une mère. Du sentiment de sécurité absolu. De ta bienveillance. Que tu me redonnes du courage pour me lever demain et affronter la vie. Affronter Cameron et toute sa communauté.

Tu dois me regarder de là-haut et penser que ma vie est un vrai mess. Et c'est le cas. Je ne sais pas ce qui cloche chez moi mais l'univers a décidé de me faire vivre les pires épreuves. 

Tu me manques.

Bisous, ta fille qui t'aime »

Je m'arrêtai là. C'est la première fois que je n'arrivai plus à sortir les mots pour exprimer ce que je ressentais. Et sans m'en rendre compte, j'avais trempé la feuille de papier. Les larmes ne faisaient que de couler. Avery me prit dans ses bras et encore une fois, je m'effondrai. C'est à se demander comment un si petit corps pouvait contenir autant d'eau. Je me dégoutais à pleurer autant. A être si faible. Mais je n'arrivai pas à arrêter.

« Laisse couler. Une femme forte doit savoir pleurer pour relâcher la pression. Demain sera un autre jour. »

Et on resta ainsi toute la nuit. Le pire dans tout ça, c'est qu'on n'avait même pas fini le rituel.

Just Figuring OutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant