Les cuissines

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Harry se tenait devant la porte des cuisines, attendant que 18h sonnent. Il s'était douché et avait enfilé les vêtements que Pansy lui avait choisis et avait mis du gel. Il se regarda dans une des armures en chemin, vérifiant ainsi que ses cheveux étaient toujours bien en place, enfin en place... à sa manière.
Quand 18h sonnèrent, Harry passa le tableau à la corbeille de fruits. Il fut surpris d'y trouver Drago, de dos et occupé à faire on ne sait quoi.
- Drago ?
- Ah Harry, je ne t'avais pas entendu arriver. Tiens, installe-toi à la table là, fit Drago en lui montrant une table.
Une table déjà mise, deux bougies y était allumées, une vraie table d'amoureux. Harry ne dit rien, mais son cœur se mit à battre plus vite qu'il n'aurait dû.
- Ça sent bon, fit Harry.
- J'espère que ça sera aussi bon, lui répondit Drago en arrivant vers lui.
Harry fut surpris d'entendre que Drago avait cuisiné, mais après tout... pourquoi pas ? Les enfants lui avaient bien acheté des livres de cuisine, c'est qu'il devait savoir cuisiner. Drago avait placé une petite assiette avec plusieurs toasts entre eux, il lui avait ensuite tendu une Bièraubeurre, que Harry but presque d'une traite.
- Heum, alors, pourquoi tant de mystères ?
- J'avais envie de passer un moment seul avec toi, sans personne autour. Pour qu'on puisse parler.
- Tu sais qu'on se parle tous les jours.
- Oui, mais y a certains sujets que nous n'abordons pas. Et c'est de ceux-là dont je voudrais parler.
- Bah vas-y, je t'écoute.
- Nous n'avons plus reparlé de l'adoption de Teddy depuis qu'on l'a.
- Tu ne voulais pas que nous l'adoptions tous les deux...
- Je sais très bien cela, Harry. Laisse-moi finir. Je souhaite qu'on l'adopte, mais à certaines conditions.
- Quelles conditions ?
- La première, c'est qu'on attende qu'on soit ensemble et installés.
- Drago, souffla Harry.
- Je sais très bien que ça sonne plutôt comme un chantage, mais que ça soit demain ou dans deux ans, ça ne changera rien, je veux juste qu'il y ait une vraie famille.
- D'accord. Et les autres conditions ?
- Qu'il passe un week-end par mois avec ma mère et un week-end avec les Weasley.
- Ça, je ne vois pas en quoi c'est une condition. Madame Weasley est comme une mère pour moi, donc il aurait passé des vacances chez elle. Quoi d'autre ?
- Qu'il ne porte pas nos noms. Je veux qu'il garde son nom, celui de Lupin.
Harry fut surpris d'entendre Drago lui dire ça.
- Ne te méprends pas, j'aurais adoré qu'il porte nos noms, mais il doit garder le nom qu'il a reçu à la naissance.
- Je crois que c'est normal. C'est tout ?
- Je ne vois pas d'autres conditions.
- Moi j'en ai une autre.
- Je t'écoute.
- Quoi qu'il se passe, même si nous devions ne pas nous mettre ensemble et donc l'adopter, je veux que tu sois toujours présent, ainsi que ta mère, dans sa vie.
Drago fut content que Harry lui dise cela, ça montrait que, peu importe ce qui pouvait se passer entre eux, il aurait toujours le droit de voir Teddy. Drago apporta ensuite l'entrée, tout en continuant de parler. Harry lui demanda s'il avait tout préparé tout seul, ce à quoi Drago lui dit qu'Hermione était venue le seconder pour ne pas qu'il rate tout. Il précisa quand même que c'était lui qui avait tout préparé dans les moindres détails.
- C'est vraiment bon Drago, je comprends mieux pourquoi les enfants t'ont donné tous ces livres de recette.
- Merci, j'avais vraiment peur quand j'ai commencé. Mais je trouve que je me suis bien débrouillé. La preuve, tu es toujours là, lui fit Drago avec un sourire charmeur.
- Est-ce que tu crois que tu pourrais en faire ton métier ?
- Je ne sais pas. Ça me tente bien, mais de la à dire que c'est que je veux faire durant le reste de ma vie. J'ai toujours voulu être avocat. Et toi, tu veux toujours être Auror ?
- Je ne sais pas. D'un côté, je me dis que j'ai vu assez d'horreurs pour le restant de ma vie, mais de l'autre... Enfin tu vois.
- Je crois que tu es professeur à leur époque. D'ailleurs, il parait que tu étais plutôt bon en tant que tel en cinquième.
- C'est vrai que je prenais un certain plaisir à apprendre certaine chose aux autres, mais c'était la guerre et Ombrage refusait de nous enseigner quoi que ce soit.
- Je vous ai toujours envié.
- Pourquoi ?
- Tu avais des amis prêts à tout pour toi.
- Tu sais, ça n'était pas si exact que cela. J'avais Hermione et la famille Weasley.
- Neville, Seamus et Dean aussi.
- Neville et moi étions d'une certaine manière liés.
- Comment ça ?
- Ça aurait pu être Neville qui aurait eu à tuer Voldemort et non moi. Il avait le choix, mais c'est moi qu'il a traqué. Quant à Seamus, il lui a fallu de longs mois pour qu'il me croit et me rejoigne dans l'AD.
- Tu avais quand même réussi à rassembler trois des quatre maisons.
- S'il n'y avait pas eu cette rivalité, la maison de Serpentard aussi aurait été la bienvenue, Drago.
- Je sais, mais nous ne pouvions pas tous tourner le dos comme ça. Tu sais, j'ai vraiment pris conscience de l'horreur de la situation qu'en dernière année, quand les Carrow punissaient à tout va. Même des premières qui ne comprenaient pas encore tout.
- Raconte-moi comment tu es passé de notre côté.
- Pas cette fois Harry, je veux passer une bonne soirée et parler de notre septième n'est pas l'une des meilleures façons de la passer.
- Si tu me disais réellement la raison de ton invitation alors ? fit Harry en lui souriant.
- Je crois que c'est assez clair.
Harry rougit sous le regard de Drago mais il ne répondit rien, préférant savourer son dessert : un crumble aux fruits rouges, un régal. Harry, que le silence commençait à mettre mal à l'aise, lança le sujet du bal.
- Tu as raté quelque chose en sortant de Potions.
- Raconte-moi.
- Ron demandant à Hermione d'être sa cavalière au bal de la St Valentin.
- Oui, elle m'a raconté. Il m'étonnera toujours, la Belette. Il parait aussi que Neville a dû s'y reprendre à deux fois pour demander à Pansy.
- Oui, il était aussi rouge qu'une tomate.
- Dis Harry, je ne sais pas si tu as remarqué, mais j'avais l'impression que Narcissa était assez triste se matin.
- Je sais, Seamus mangeait seul ce midi.
- Comment cela se fait-il ? Il mange toujours avec elle.
- Je ne sais pas, ils se sont surement disputés à cause de Stanley.
- Stanley ?
Harry lui raconta l'épisode du midi,ce qu'avaient dit Scorpius et Stanley une fois Seamus parti rejoindre Narcissa.
- Je dois dire que, même si je préférerais qu'elle ne sorte pas avec lui et qu'il arrête de lui tourner autour, si c'est pour qu'elle soit malheureuse, je préfère la voir avec lui que seule et malheureuse.
- Tu devrais peut-être parler avec Stanley, il t'écoutera peut-être.
- Crois-tu qu'ils partiront bientôt ?
- Je ne sais pas, mais je n'y pense pas non plus, je ne sais pas comment ils nous feront oublier leur venue.
- Crois-tu vraiment que Dumbledore va nous supprimer nos souvenirs ?
- Je suppose que c'est une chose possible. Savoir à l'avance comment nous devrions appeler nos enfants, et toutes les étapes qui font qu'on trouve leur nom, enfin je ne sais pas comment t'expliquer.
- Je crois que j'ai compris où tu voulais en venir. J'espère que nos nous futurs ne s'inquiètent pas trop à leur époque. Ne pas savoir où se trouvent ces enfants doit être horrible.
- J'espère aussi que nous avons une idée d'où ils sont, je n'ose imaginer ce que nous pourrions faire comme bêtise pour les retrouver, fit Harry.
- Je te vois bien parcourir le monde entier à la recherche de tes enfants, promettant torture si on ne te les rendait pas entiers et vivants.
- Tu serais pire que moi, Drago !
- C'est vrai, je l'admets.
Drago et Harry rirent face à leurs paroles. Il était certain que ni l'un ni l'autre ne resterait les bras croisés, ne sachant pas où leurs enfants se trouvent. Ils espéraient vraiment qu'ils garderaient une partie de souvenirs, ce qu'ils leurs permettraient de ne pas devenir fous.
Le repas approchant sa fin, Drago fit venir deux tasses de thé. Son cœur commençait à battre à toute vitesse, il avait passé tellement bonne soirée qu'il ne voulait pas la gâcher en demandant à Harry de l'accompagner au bal. Mais bon, pas comme pour le bal d'Halloween, mais comme étant son cavalier. Drago, prenant sa respiration, se lança néanmoins.
- Je me demandais si tu accepterais de venir au bal avec moi ?
- Pardon ?
- Pas comme pour Halloween, je voudrais que tu sois mon cavalier. Enfin, je comprendrais que tu ne vuille pas, nous ne sommes pas ensemble et...
- J'accepte, fit Harry.
Drago était tellement dans son monologue qu'il ne percuta pas immédiatement quand Harry accepta.
- J'accepte d'être ton cavalier officiel, même si nous ne sommes pas ensemble.
- C'est vrai ?
- Tu as l'air un peu surpris, Drago.
- Disons que je pensais que tu me dirais que tu y réfléchirais, que c'était pas vraiment ton truc les bals de St Valentin et tout ça. Enfin, ce que tu disais aux filles qui venaient te le demander.
- Je n'avais aucune envie d'y aller avec des filles avec qui je n'ai jamais parlé et j'avoue que j'espérais que tu me le demandes.
- Ah bon ?
- Drago... Je t'apprécie, vraiment. Je peux pas dire que ce que je ressens pour toi est de l'amour, du vrai, le genre de truc que tu vois au cinéma moldu ou que tu lis dans les bouquins...
- C'est quoi le cinéma ?
- Je t'y emmènerai un jour... Mais comme je te le disais, tu ne me laisses pas indifférent, sauf que...
- Tu veux savoir si c'est vraiment ce que tu ressens et pas un faux sentiment dû aux enfants.
- Exactement. Comment as-tu su ?
- Je me suis posé les questions avant toi.
- Et comment as-tu su ?
- Je le sens au plus profond de moi, je ne saurais pas te l'expliquer Harry. Nous devrions remonter maintenant. J'ai promis à Hermione que nous serions rentrés pour 22h30 maximum.
Harry et Drago étaient remontés en silence, même s'ils avaient parfaitement le droit d'être encore dehors étant donné que leur couvre feu n'était pas à 22h, mais à minuit pour la maison de l'AD. Mais ils n'avaient pas envie de rencontrer le concierge et sa maudite chatte. En arrivant devant le tableau menant à leur salle commune, ils s'arrêtèrent tous les deux.
- Était-ce un vrai rencart ? fit Drago peu sûr d'avoir réussi son coup.
- Un vrai de vrai, tu m'as vraiment épaté, monsieur Malfoy.
- Merci, monsieur Potter.
Ils rentrèrent dans la salle commune quasiment vide. Quelques élèves y étaient encore, dont Narcissa et Seamus, mais elle à une table et lui dans un des fauteuils devant le feu, mais on pouvait voir qu'ils s'observaient à la dérobée, un sourire triste sur le visage. Et Stanley et Scorpius étaient visiblement en train de se disputer. Drago s'avança vers eux pour en savoir la cause : Narcissa et Seamus. Harry, de son côté, était allé voir si tout se passait bien pour Hermione et Ron qui gardaient Teddy.
Harry toqua à la porte de la chambre de Ron et ce fut Hermione qui ouvrit. Elle en sortit et ferma la porte derrière elle.
- Ça s'est bien passé ?
- Nickel, mais je te raconterai demain. Ça a été avec Teddy ?
- Très bien, il dort. Où est Drago ?
- En bas, il est avec Scorpius et Stanley.
- Ils se disputent depuis le repas.
- Qu'est-ce qui s'est passé ?
- Narcissa est arrivée en pleurent au diner et Stanley est allé mettre son poing dans le figure de Seamus.
- Pourquoi ?
- Je ne sais pas, ils refusent tous deux de dire ce qu'il se passe.
- Je devrais aller parler avec Narcissa.
- Laisse Teddy dormir ici, tu risquerais de le réveiller en venant le prendre.
- D'accord, Mione.
Harry embrassa Hermione sur le front et redescendit. Visiblement, Drago était lui aussi en train de se disputer avec Stanley et Scorpius. Il préféra le laisser régler ça et alla voir Narcissa. Harry s'assit en face d'elle et la regarda. Visiblement, elle n'avait même pas fait attention à Harry se mettant en face d'elle.
- Narcissa, fit Harry en la secouant un peu.
- Papa.
- Qu'est-ce qu'il se passe, fit-il en montrant Stanley et Scorpius et ensuite Seamus avachi dans le divan.
- Rien.
- Hermione m'a dit que tu avais pleuré et que Stanley s'est battu avec Seamus.
- Seamus n'a rien fait.
- Narcissa, je ne l'accuse de rien. Drago et moi avons remarqué qu'il se passait quelque chose entre vous et que ce matin vous aviez l'air triste. Tu veux bien me raconter ?
- Nous nous aimons, papa.
- Je crois que tout le monde l'avait remarqué.
- Mais c'est impossible, nous sommes de deux époques différentes.
- Si vous vous aimez, vivez votre amour. Peu importe ce que pourrait penser les autres.
- Je ne peux pas.
- Pourquoi ?
- Nous allons repartir bientôt, comment pourrais-je vivre quelque chose avec lui et une fois partie, il attendra dix-huit ans, en attendant que je sache que je l'aime. Et s'il refaisait sa vie en attendant, qu'il m'oublie ? Pour lui, ça fera dix-huit ans qu'il ne m'aura pas vue, mais moi ça sera la veille.
- Je comprends Narcissa, mais pourras-tu vivre avec des regrets ? Regrets de ne pas avoir suivi ton cœur ?
Du côté de Drago, Stanley et Scorpius, tous trois se disputaient, n'étant visiblement pas d'accord.
- Laisse-la tranquille Stanley, tu n'es pas son père, fit Scorpius.
- Tu ne l'es pas non plus et tu n'as pas à me dire ce que j'ai à faire.
- Tu l'a frappé alors qu'il n'avait rien fait et tu le sais !
- Tu l'a frappé ? fit Drago.
- Oui et je ne le regrette pas. Elle est malheureuse.
- Peut-être que si tu n'étais pas toujours sur son dos...
- Scorpius, tu devrais monter, je dois parler avec Stanley.
Scorpius n'avait visiblement pas très envie, mais écouta quand même Drago.
- Ecoute, bien que je sois en partie d'accord avec toi, les empêcher de se voir n'est pas la meilleur des solutions. Laisse les vivre ce qui doit être vécu.
- Mais elle souffrira en rentrant.
- Laissons le destin décider de ce qui doit se passer entre eux, nous n'avons pas notre mot à dire. Comment crois-tu que tu réagirais si elle te disait que tu ne peux plus le revoir ?
- Pardon ?
- Tu sais très bien de quoi je parle, tu es exactement dans le même cas qu'elle.
- Absolument pas, ce n'est pas la même chose !
- Stanley ! Tu nies avoir une relation avec, alors que j'ai supris une de vos conversations ?
- Tu m'espionnes ?
- Non. Laisse Narcissa tranquille, et Seamus aussi ! Tu vois bien qu'il est réellement amoureux d'elle. Que crois-tu qu'il se passera quand vous partirez ? Nos souvenirs nous serons surement effacés, si il peut ne fusse qu'aimer comme toi et moi. Ne l'en empêche pas.
Sur ces paroles, il laissa Stanley et monta les escaliers menant au dortoir, ayant vu Harry le faire deux minutes plus tôt.
- Où est Teddy ?
- Hermione le garde pour la nuit.
- D'accord. Comment va Narcissa ?
- Elle l'aime, mais a peur.
- Nous devrions les laisser régler ça seuls.
- Je suis du même avis que toi.
Tous deux étaient dans la salle de bain. Drago, qui n'avait que le bas de son pyjama, était entré dans la salle de bain, visiblement pour y chercher quelque chose. Harry, lui, était en train de se brosser les dents.
- Hey, c'est mon T-shirt que tu as encore une fois sur toi !
- J'aime bien le mettre.
- T'abuses quand même. Après je cherche partout après mes T-shirts, mais en fait c'est toi qui les mets pour dormir.
- Allez, fais pas ton rabat-joie, fit Drago qui avait commencé à se brosser les dents.
Tous les deux s'étaient mis dans leur lit mais un silence s'était installé.
- Tu es bien dans mon lit, toi, fit Drago au bout d'un moment.
- Et alors ?
- Si tu crois que je ne remarque pas quand tu changes nos coussins aussi.
- Tu ne le remarques que maintenant ? fit Harry en pouffant.
- Disons que mon coussin sent un peu trop le savon pour bébé.
Harry lui lança son oreiller en guise de réponse, oreiller que Drago évita de peu. Harry se redressa pour récupérer son bien et, avant de se réinstaller, il embrassa Drago sur la joue.

- Pour cette belle soirée en ta compagnie.

Les enfants de l'avenir. Tome 1: Rencontre avec les héros.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant