Plus rien n'aura plus d'importance

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"Plus rien n'aura d'importance"
Non, plus rien.
J'avais raison, plus rien n'avais d'importance maintenant.
Courir.
Courir et se sentir libre.
Libre.
Enfin libre.
Oui, j'étais enfin libre.
S'enfuir.
S'enfuir loin des problèmes, très loin.

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Plusieurs heures avant :

Je m'appelle Noah et j'ai 16 ans, je vis avec mes deux parents dans un tout petit appartement insalubre d'un quartier qui a sombré il y a déjà plusieurs années, ce n'est plus qu'un repère de dealeurs. Je rentrais de mon lycée, en essayant d'esquiver les mecs defoncés et les sdf puis suis arriver devant le bâtiment de mon appartement. J'ai machinalement appuyé sur le bouton de l'ascenseur en sachant très bien qu'il ne marchait toujours pas, j'ai attendu dix secondes puis me suis dirigé vers les escaliers.

En ouvrant la porte de mon appartement, j'ai vu quelque chose qui clochait, il y avait la vieille veste en cuir de mon père sur le porte manteau, or mon père finissait habituellement très tard le soir, il travaillait dur de sept heure à vingt deux heure, pour subvenir à notre alimentation, rien de plus. Pas de loisir, pas de vêtements. Mais de la nourriture convenait très bien et je me fichais pas mal à quoi je ressemblait, j'avais personne à qui plaire dans tout les cas.

Je me suis dirigé vers ma mère et, depuis très longtemps, la cuisine dégageait une bonne odeur. Et j'avais peur, qu'est ce qui se tramait ?

Père : Ahhh, regardez qui vient d'arriver !
Mère : c'est notre grand fiston !
Ma mère s'approchait de moi, habillé d'un tablier plusieurs fois recousu, mal recousu.
Mère : Et bien ! Comment c'est passé ta journée ?
J'ai par réflexe répondu :
Noah : Très bien maman ! Comme d'habitude !
Mon père s'est rapproché aussi et me dit :
Père : Viens, viens, assis toi, on doit t'annoncer quelque chose...
J'ai avancé jusqu'au canapé lit de mes parents puis me suit assis sans arrêter de les regarder.

Ma mère a regardé mon père comme pour qu'il lui donne l'autorisation de parler puis commença :
Mère : donc voilà on voulait te dire que ton père et moi, on allais avoir un enfant ! C'est génial non ?
Je suis resté bouche bée. Plus de son ne sortait de ma bouche, et heureusement parce que j'aurais voulu crier très fort. Après un blanc, ma mère, gênée, m'a dit :
Mère : t'es pas excité à l'idée d'avoir un petit frère ou une petite sœur ?
Tandis que mon père ne savais pas comment réagir non plus.
J'ai réussi à décrocher deux mots :
"Ah cool"
Toujours sous le choc, je suis parti dans mon seul espace privé, ma chambre.
Puis à ce moment là, j'ai commencé à réfléchir très très vite, mais la pensée qui revenait le plus c'était :
"Mes parents sont totalement cons, ils peuvent même pas s'acheter leurs propres vies, comment ils se sont dit que c'était une bonne idée ??"
Puis dans mon lit j'ai pleuré, pleuré,pleuré.
Et ça m'a étonné, pourquoi je pleurais ?
Comme si l'amour de mes parents m'importait encore ?
Ah oui, c'est vrai, c'était pas l'amour de mes parents, mais me dire que j'aurais encore moins de liberté, plus de responsabilités.

Et ce soir, à ce moment là, j'ai décidé que je m'échapperais. J'y avais déjà pensé oui, plusieurs fois, mais je n'avais pas vraiment de raisons valables pour mes parents, ils n'auraient pas compris. Ils ne comprendront pas même maintenant. Mais ce n'est pas grave.
Ou partir ? Ou me réfugier ? Je ne sais pas, nul part. Je n'ai nul part où aller, même ici ce n'est pas chez moi. Je n'ai pas de "chez moi".

Je préparais mes affaires, et un fois fini je suis sorti. Ma mère avait entendu la porte s'ouvrir et m'a dit :
Mère : tu reste pas pour le dîner ?
J'ai juste répondu "non"
Ma mère pensait que j'allais chez un de mes amis, comme presque tout les soirs.
Oui, d'après ma mère j'avais beaucoup d'amis.
Mais bon, c'était toujours une bonne excuse pour ne pas rester dans cet appartement, vivre la nuit était la seule chose qui me faisait frissonner.

Une fois dehors, j'ai marchais, longtemps marché, jusqu'à arriver en ville. Mauvaise idée, très mauvaise idée.Trop de gens, trop de monde, trop de bruit. Et c'était pas ça le pire, je traversait la foule quand j'ai aperçu une famille qui avait l'air heureuse, avec la mère, le père, le fils et un bébé. Bien sûr, les parents n'avais de yeux que pour le bébé. Et la c'était la goutte de trop. J'ai commencé à courir.

Courir.
Courir.
Courir.
Courir en bousculant des gens.
Ça non plus j'en avais plus rien à foutre.
Je voulais juste vider mon esprit.
Alors j'ai couru.
Hors de la foule.
Hors de ce quartier.
Hors de cette ville.
Je me suis retrouvé dans la banlieue opposé de celle de mon appartement.
Et je courrais toujours.
Je voyais les gens me regardait du coin de l'œil.
Il pleuvait je crois.
Je sentais des gouttes tombées sur mon visage.
Et je continuais à courir.
Je venais d'arriver dans un champ de blés.
Loin, très loin de la ville maintenant.
Et la,
J'ai trébuché sur un caillou.
Je courrais toujours alors je me suis fracassé par terre.
J'étais sur le dos.
Mes paupières se fermait doucement quand je me suis rendu compte qu'il n'y avait enfait aucun nuages dans le ciel.

Puis trou noir.

Et je me suis réveillé.
C'était le matin.
J'étais toujours dans le champ et les rayons du soleil me chatouillait gentiment.

Je me suis levé.
Trop vite.
J'avais mal à la tête.
Je me la suis grattait et j'ai senti un liquide chaud.
J'ai regardais ma main.
Je saignais.
J'en avais rien à faire.
Je me suis dit :
"Plus rien n'aura d'importance"
Non, plus rien.
J'avais raison, plus rien n'avais d'importance maintenant.
Courir.
Courir et se sentir libre.
Libre.
Enfin libre.
Oui, j'étais enfin libre.
S'enfuir.
S'enfuir loin des problèmes, très loin.

Et d'un coup.
Je me suis senti tombé.
Être lourd.
Très lourd.

Et je me suis réveillé,préparé et je suis reparti sur le chemin du collège.

Et le plus étonnant, c'est que je sentais encore la bonne odeur de la cuisine...

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C'est fini, merci d'avoir lu j'espère que ça vous a plu :)

Plus rien n'aura d'importance.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant