sous la fenêtre du salon.

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Le voile noir de la nuit s'était abattu sur Tokyo et l'enveloppait comme pour protéger ses habitants de dangers qu'ils ne pouvaient voir. Au milieu de cette immensité ténébreuse seulement apaisée par les lumières de la ville, Hotaru sillonnait les rues qu'elle salissait de ses bottines à talons la tête haute. Le clic-clac qui la suivait partout faisait se retourner les habitants de la capitale sur son passage, à elle qui ne semblait même pas avoir conscience de cela.

Le cliquetis que provoquaient ses chaussures l'accompagna jusqu'à l'immeuble où elle avait été conviée, la colla comme sa propre ombre lorsqu'elle emprunta les escaliers qui la mèneraient au septième étage. Il ne cessa que lorsque son corps eut fini de se mouvoir, enfin face à l'appartement 707 auquel elle avait été conviée.

Le visage de celle qui lui ouvrit avait beau être plus fatigué qu'à l'accoutumée, ce ne fut pas ce qui sauta aux yeux d'Hotaru. Ce furent son sourire qui avait l'air faux ainsi que la lueur d'espoir dans ses yeux qui était partie aussi vite qu'elle était apparue qui la marquèrent plus que de raison. La jeune femme n'eut même pas besoin de jeter un coup d'œil à travers la porte pour se rendre que l'endroit était vide de toute autre personne que l'une de ses propriétaires.

— Où sont les autres?

— Ils ne sont pas venus.

Malgré sa déception évidente, Hachi se décala et laissa entrer sa convive dans sa demeure qu'elle affectionnait tant. L'odeur des ingrédients et des plats divers qui provenait de la cuisine frappa l'invitée, mais elle n'osa pas mentionner toute cette nourriture qui semblait avoir été préparée partiellement en vain.

— Le concert a peut-être pris du retard. Je ne pense pas qu'ils t'auraient oubliée de la sorte.

— C'est pas ça. Ils ont rencontré quelqu'un de chez Gaia Music pour parler affaires, et ils dînent avec lui. Je ne leur en veux pas.

— Tant mieux pour eux, je suppose.

Comme si elle était chez elle, Hotaru s'installa à la table près de la fenêtre sans se faire prier. Elle ferma les yeux une seconde et poussa un soupir qu'elle tenta de ne pas exagérer, loin d'elle le désir d'être impolie. Malgré tout, ces longues minutes passées à déambuler dans la capitale nippone l'avaient trop fatiguée pour qu'elle se limite à ne pas le faire remarquer.

Quand elle vit que Nana se contenta de disposer devant elle de nombreux plateaux recouverts de mets tous plus beaux les uns que les autres sans dire un mot, elle décida de ne pas insister. Elle n'avait en rien l'intention d'appeler Shin ou encore Yasu pour savoir s'ils allaient tout de même passer à l'appart' plus tard dans la soirée, car ce n'étaient pas ses affaires. Tout ce qui lui restait était savoir qu'elle était là, elle, et que noircir encore plus le moral de son amie était la dernière chose qu'elle souhaitait.

— Il semblerait que ce soit que toi et moi, alors. Tu veux jouer au Shichinarabe?

— J'aimerais bien, mais je n'ai pas les cartes. Mangeons, tu veux?

Hotaru ne répondit rien, bien qu'elle n'omit pas d'accorder à son amie un regard qui trahissait sa confusion tandis qu'elle s'installait en face d'elle.

Cela faisait des années qu'elle la connaissait, et pas une fois elle ne l'avait vue aussi silencieuse. Elle avait été témoin de ses pleurs intarissables, de sa colère la plus ardente, de ses élans de jalousie qui la rendaient méconnaissable. Mais pour ce qui semblait être la première fois depuis le début de leur amitié, la jeune femme n'avait rien à dire à sa confidente. Ses yeux chocolats étaient rivés à cette nourriture dont elle n'avait pas envie, consciente que sa colocataire et les autres membres de BLAST étaient eux aussi censés les savourer.

𝐒𝐈 𝐓𝐔 𝐄𝐓𝐀𝐈𝐒 𝐌𝐈𝐄𝐍𝐍𝐄. | nana komatsuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant