Au Cœur du CanadaTome 1. Un Nouveau Départ

Chapitre 18

Toujours dans le passé, chez les Jones, Montréal, Canada.

– Pourquoi ? Ce n'était qu'une lampe, a fait remarquer Manon.

– Ne me dis pas que s'est ton père qui lui avait acheté.

– Eh bien non mais presque, pour être exact ils l'ont acheté ensemble, il y a bien une vingtaine d'années.

– Ah oui quand même, bah en soi c'est pas plus mal t'as pu refaire la déco, a constaté Manon.

– Manon s'il te plaît, ce n'est absolument pas le moment. Je sais pas si t'as remarqué, mais on arrive un peu au milieu d'une dispute là, lui ai-je rappelé.

– Attends, parce que vous vous disputiez pour ça ?

Elle n'avait visiblement pas l'air de comprendre, alors que cela semblait pourtant évident. Mais je me suis retenue de lui faire la remarque, pensant que ça ne servirait à rien.

*

À ce moment-là, Judith est revenue dans le salon accompagné de son père. Je me suis levée comprenant que je n'avais absolument rien à faire là, et je suis sortie de la maison. Dehors Manon, Arthur et sa mère attendaient de pouvoir rentrer chez eux.

Arthur nous a dit qu'il nous enverrait des nouvelles quand ça irait mieux, même si d'après lui cela ne serait pas pour de suite. Je trouvais ça vraiment horrible, certes Jordan avait arrêté ses études mais pour autant il avait un travail. Et puis ils ne pouvaient pas rester fâchés comme ça jusqu'à la fin des temps.

Manon n'avait pas non plus l'air d'aller beaucoup mieux. Elle est directement rentrée dans ça chambre, sans même m'adresser la parole. Avant d'aller me coucher, j'ai vérifié qu'elle allait bien, pour ne pas la déranger je lui ai envoyé un message. Au bout de cinq minutes, elle m'a répondu qu'elle n'allait pas vraiment mieux et qu'elle n'avait pas faim. Je suis donc allée me coucher en espérant que la journée de demain ce passe mieux.

Au même moment, je me suis rendu compte qu'Arthur m'avait envoyé un message. Il disait que tout allait bien mais que son frère et son père étaient toujours fâchés et qu'il était vraiment désolé qu'on ait eu à assister à cela. J'ai posé mon téléphone sur ma table de chevet, puis je me suis couché.

J'étais assise dans la voiture de Tony, j'étais trempée et j'avais horriblement froid. Du revers de la main, j'ai essuyé des larmes qui coulées encore sur mes joues. Il était allé m'acheter un chocolat chaud, et je l'attendais depuis déjà cinq minutes dans la voiture.

Soudain, je l'ai vu ressortir de la boulangerie avec un sac, qui devait sans doute contenir bien plus qu'un simple chocolat chaud. Il a ouvert la portière de la voiture puis il s'est assis à l'intérieur et m'a fait passer le sac, que j'ai posé à mes pieds.

– T'as pas acheté tout le magasin quand même ? Ai-je demandé sur un ton ironique.

– Non, mais presque, la vendeuse avait pas de sac plus grand. Et je voulais pas en prendre deux, sinon tu te serais doutée de quelque chose. Mais je t'ai quand même pris un chocolat chaud, m'a-t-il expliqué en me souriant.

– C'est vraiment gentil en tout cas, vraiment merci beaucoup, ai-je répondu en esquissant un sourire.

Une fois chez moi je suis directement allée enfiler des vêtements secs. Puis je me suis rendue dans la salle de bain afin de démaquiller.

Pendant ce temps-là, Tony avait sorti tout ce qui était dans le sac. Quand je suis revenue dans la cuisine, et il n'avait pas menti en disant qu'il avait acheté presque tout le magasin. Je me suis assise sur l'une des chaises haute qui entourait l'îlot central. Il avait posé devant moi mon chocolat chaud et un brownie. Il était vraiment adorable, car il faisait vraiment tout pour que j'aille mieux.

Tout en mangeant, je lui ai raconté tout ce qui faisait que ma journée était horrible. Je m'étais interrompue plusieurs fois pour essuyer les larmes qui coulait sur mes joues, et Tony m'avait d'ailleurs tendu plusieurs fois la boite de mouchoirs.

– Antoine est un idiot, il ne sait pas ce qu'il perd.

– Oui t'as sans doute raison, ai-je dit timidement.

Je me suis levée pour jeter mes mouchoirs et Tony s'est levé à ma suite pour jeter son gobelet. Je me suis remise à pleurer, le simple fait de parler de tout ça me rendait malheureuse. Tony a alors attrapé un mouchoir puis il a essuyé mes larmes, avant de me prendre dans ses bras... Puis tout s'est troublé...

***