♤ Utopie ♤

Reality check

L'école aussi est une utopie...
Mettre des gens dans des cases qui finiront par les étouffer et les tuer. La moitié d'être eux changeront de voie pour encore recommencer, pour être encore là enchaîné à un boulot de merde, dans une maison de merde.
En même temps ce n'est pas mon problème, je suis riche, non ?
La pauvre, Jamila est au sol à ramasser ses affaires, ses feuilles mouillées.
Elle ne regardait même plus autour d'elle, car elle savait que personne n'allait intervenir...
Les surveillants tournaient les yeux , comme si elle ne valait rien, c'était leur travail pourtant.
Mais ils ne feront rien, tout le monde est témoin mais ne fait rien. Pourquoi, me direz-vous ?
Simplement car mon père est puissant, six lettres qui peuvent tout changer.
Ce n'est pas la première fois que je lui fais subir ça, elle est arrivée cette année. Jamila Rica , une fille belle intelligente, the "Heather" quoi.
Elle avait tout ce que je n'avais pas et était tout ce que je n'étais pas : une boursière, dont le but est d'être chirugienne afin d'aider financièrement sa famille.

Je me rapelle de son premier jour.
Une camionette usée, mais pourant ils souraient d'un sourire sincère, un sourire que n'ai point vu depuis longtemps, un sourire très doux, enchanteur... 
Ils étaient la famille que j'aurais toujours aimé avoir : stable, soudée.
J'étais encore dans mes pensées.
Jamila descendit enfin de la voiture, son père la serra et la regarda avec la fierté en lui, murmurant :"je suis tellement fière de toi, hija. Tu es notre plus grande fierté. Quoi qu'il se passe tu restes une Rica".

Pourquoi je ressens ça ? Pour quelles raisons je la déteste ? Je ne sais même pas pourquoi... elle ne m'a rien fait, et pourtant je refuse qu'elle soit heureuse.

Elle tourne enfin les yeux vers moi, et me regarde avec son putain de regard innocent.
Je détourne les yeux, et m'en vais.
Ce jour là, cette vue de bonheur m'avait coupé l'appétit, et ce n'était pas comme si cette bouffe pouvait m'aider.

Toute l'école sait ce que je lui fais mais il sont muets comme des carpes, seulement l'argent parle et délit les langues sales de notre monde.

Moi, Vicky Angoler, je commence par littérature. J'ouvre cette porte en fer aussi froide que moi, je suis en retard et pourtant, on me fais aucune remarque, on me salue même.
La boursière elle, baisse les yeux et tiens fort son collier, un objet sûrement précieux pour elle. Je me dirige vers ma place.
Mme James nous remets nos copies, je sais plus que tout que je l'ai foiré, comme d'habitude, je vais encore décevoir ma mère, mon père, lui, continuera de nous mépriser.
Mme James s'adresse à nous d'une voix crystaline : Chers élèves, j'ai enfin corrigé vos copies  !
Cette prof était toujours enjouée, ses collègues l'appréciaient pour ça.
Elle nous rend alors nos copies mais cela ne m'interesse pas. Je fixe la fenêtre, perdue dans une rivère de songes. Les minutes passèrent, mais elle me rapella à l'ordre :
- Mme Angoler ... C. Votre méthodologie s'améliore de plus en plus, vous devez juste travailler sur le contexte et le contenu, et ce sera parfait !

Qu'est ce que ça pouvais me foutre d'être forte en litérature... je ne lui adresse même pas un regard, à quoi ça pouvait servir ?

- Mme Rica ... A. Parfait comme d'habitude !

Je cesse enfin de regarder cette fenêtre et je l'observe. Elle commence alors à trembler. Elle était meilleure que moi cette salope. Elle se retourna , et je lui fis mon sourire le plus sinistre.
Ces tremblements redoublèrent de plus belle... elle est pathétique... ils le sont tous.