Mon cœur s'est noyé dans tes pleurs

Chapitre 3 : Sortilège

Harry toussa plusieurs fois avant de profiter de pouvoir sentir ses poumons se remplir d'oxygène. Il regardait autour de lui et vit que Gabrielle venait juste de poser les pieds au sol. Harry chercha Draco et il vit son corps, toujours en train de flotter sur l'eau du lac. Il nagea jusqu'à lui avant de passer un bras dans son dos et il tira Draco contre lui, toujours inconscient. Harry utilisa ses dernières forces pour nager jusqu'à la terre ferme.

Quand Harry arriva sur la passerelle où il avait sauté, une heure plus tôt. Il poussa tout le monde pour avoir de l'espace. Il posait Draco le plus doucement possible, sur le dos. Harry leva la tête, pour regarder les personnes autour de lui, mais personne ne semblait réagir au fait que Draco ne se soit pas réveillé. Harry baissa les yeux vers le corps allongé face à lui. Il semblait sans vie, alors Harry prit le pouls de Draco, qui était très faible sous ses doigts, mais bien présent.

Il regardait de nouveau autour de lui, attendant que les élèves ou les professeurs réagissent, mais personne ne bougeait. Il croisa le regard de Colin, qui le félicita pour son épreuve, il semblait toujours aussi heureux de voir Harry et rempli d'énergie. Harry était énervé par la présence de Colin, qui ne voyait que lui. Pourquoi personne ne semblait remarquer la présence de Draco ? Et surtout, pourquoi était-il le seul à s'inquiéter de ne pas le voir se réveiller.

Il tourna la tête et vit Dumbledore qui parlait avec les sirènes. Il semblait prendre un compte-rendu de ce qui c'était passé sous l'eau. Harry perdit patience sous toute cette indifférence et se mit à crier.

- Pourquoi il ne se réveille pas ?!

Les professeurs le regardèrent étonnés, puis ils posèrent leurs regards sur le corps de Draco, comme s'ils venaient de se rendre compte qu'il était allongé là.

- POURQUOI IL NE SE RÉVEILLE PAS ?!

Un grand silence s'abattit autour d'eux et Dumbledore arriva près de Harry. Il demanda à McGonagall d'envoyer Draco à l'infirmerie et dit à Harry de le suivre. Harry ne parlait pas, mais il s'exécuta. Il évita le regard de tout le monde et se mit à marcher aux côtés du directeur, sous les murmures des élèves autour de lui.

Il était peut-être sorti de l'eau, mais le froid ne l'avait pas quitté. Harry sentait son corps trembler malgré son pas rapide. Mais ce n'était plus à cause de la température. Ses vêtements étaient mouillés, mais ce n'était pas ce qui causait ce froid et ce vide intérieur. Voir Draco ainsi, Harry crut un instant qu'il était... Harry avala difficilement sa salive avant de se forcer à regarder les choses qui l'entouraient pour éviter de se perdre dans ses pensées.

Harry se concentra alors sur le sol graveleux sous ses pieds, faisant du bruit à chacun de ses pas, ne le laissant pas dans un silence complet. Il sentit une brise qui semblait couper sa peau toujours humide. Il passa ses mains sur ses bras essayant de se protéger de la douleur que lui provoquait le froid. Une fois le lac loin derrière eux, et ses pensées légèrement plus apaisées, Harry finit par demander calmement à Dumbledore.

- Pourquoi ne s'est-il pas réveillé ?

- Ça doit être une erreur de sortilège de ma part. Je comprends que le voir inanimé ainsi peut être angoissant, mais il va bien. Severus va lui donner une potion et il sera remis sur pied en rien de temps, ne t'en fais pas.

Harry resta silencieux, mais il bouillonnait de l'intérieur.

- Tu sais, j'ai été véritablement surpris quand les sirènes m'ont demandé de leur ramener Draco Malfoy pour ton épreuve. J'aurais pensé à Ron ou Hermione, mais sûrement pas à Draco.

Harry ne le regardait même pas, et il n'allait sûrement pas lui répondre. Il continuait de marcher en direction du château pour se rendre à l'infirmerie et veiller sur Draco. Il se sentait coupable. C'était en partie sa faute s'il était dans cet état. Bien que ce ne soit pas lui qui ait lancé le sortilège, ni mis son nom dans la coupe de feu. Il était coupable de ces sentiments. Il sortait avec Draco depuis plusieurs mois maintenant, et voilà que cela mettait sa vie en danger.