Chapitre 2 : Plus de magie

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Alors comme ce chapitre était écrit et que j'avais envie de le publier, je le fais !

Bonne lecture

George se réveilla sous les cris de Coqcigrue. Il dormait dans la chambre de Ron, qui avait prit la leur, à Fred et lui, une fois qu'ils eussent quitté la maison et y avait laissé tout un tas d'affaires en bazar. Elle n'avait pas changé. Elle était toujours orange clair, avec son papier peint miteux recouvert d'affiches des Canons de Chudley et l'aquarium aux têtards, vide. Il avait choisit de ne pas retourner dans son appartement au dessus de la boutique, puisqu’il ne voulait pas retourner à la boutique, c'était trop tôt, trop dur, ça ne faisait même pas un an... Il avait laissé Ron s'en occuper et préférait rester au Terrier, avec sa mère pour s'occuper de tout. Il restait donc au Terrier, passant ses journées à tourner en rond et à ruminer des idées malsaines. 


Lorsqu'il descendit dans la cuisine, Ron était présent, un bol de porridge devant lui.

«  Tu es sûr de ne pas vouloir venir à la boutique 2-3 jours ? lança Ron, j'ai du mal à tout gérer tout seul. Je sais que Harry est censé m'aider, mais il est parti quelques temps à la Chaumière, Bill avait besoin d'un coup de pouce..

- Ron, c'est très gentil de tenir ma boutique en mon absence, et je sais que je te dois beaucoup, mais non, je ne viendrai pas. Tu peux employer quelqu'un si tu as vraiment besoin d'un assistant.

- J'aurais préféré que ce soit toi, les gens sont un peu déçus de ne pas trouver beaucoup de nouveautés, je ne suis pas aussi inventif que toi...

- Te voilà à me flatter, Ronald, sourit George, c'est très touchant, pour peu, je t'embrasserais... Cependant, je n'ai plus rien inventé depuis presque un an, depuis que... enfin, depuis la guerre et pour l'instant, je ne me sens pas capable de reprendre.

- Mais ça fait un an maintenant, tu devrais reprendre du service, ça te changerait les idées, j'en suis sûr.

Ron passait souvent pour encourager George à revenir à la boutique. La gérer seul était pour lui un véritable challenge mais il ne s'en sortait pas trop mal et Harry venait le soutenir de temps en temps. Et puis Hermione aurait bientôt ses ASPICs et viendrait passer l'été à Londres, elle filerait donc un coup de main dans la gestion.

George lança un regard vers l'horloge de la cuisine, l'aiguille de Fred pointant «Perdu ». La sienne aussi d'ailleurs. Il poussa un soupir et passa la porte du jardin. On était mi-Mars et les fleurs dans le jardin du Terrier commençaient à éclore. Ce début de matinée était clair et lumineux, l'air était doux et les gnomes bronzaient sur les cailloux. Avisant des grosses jardinières dégorgeant de terre, de mauvaises herbes et de plantes de toutes les couleurs, George se dirigea vers celles-ci. Malgré son léger rhume des foins, il prit doucement une des fleurs rempotées et la porta à son nez pour la sentir.

-Atchouille!

En plus de le faire éternuer, la plante lui mordit la joue. 

- George, tu as pourtant eu une BUSE en botanique non? C'est un géranium dentu! Rit Molly. Repose donc cette plante et va me chercher du cresson dans l'étang s'il te plaît! Et n'embêtes pas Bénédicte, elle est fatiguée ses derniers jours.

- Bénédicte? Tu as donné un prénom à cette fichue grenouille?

Molly ne répondit pas, haussa les épaules et repartit en cuisine, cuillère en bouche, goûter sa ratatouille sur le feu.

George avait réussit à sortir, enfin. Après tant de semaines à broyer du noir, il respirait enfin l'air frais. Il avait passé près de deux mois à Sainte Mangouste, pour pallier à son état de choc. Il était resté dans un mutisme presque complet et refusait le moindre contact avec le monde extérieur. Seule sa famille arrivait à lui soutirer quelques mots, qu'il daignait lâcher pour ne pas faire souffrir Molly. Quand il avait enfin été autorisé à retourner chez lui, il avait préféré rentrer au terrier pour n'avoir à s'occuper de rien. En effet, il avait choisi de délaisser la magie. Il se souvenait encore de l'effroi dans lequel il avait plongé Molly quand il lui avait tendu sa baguette et qu'il lui avait demandé de l'enterrer avec Fred. Elle avait essayé de le raisonner, mais il s'était montré très décidé. Elle lui avait alors pris la baguette des mains, tremblante et était repartie avec sans insister. George ne voulait plus jamais avoir à faire à la magie. Elle lui semblait dangereuse et dévastatrice. Elle lui faisait peur.

Cependant, ce retour aux sources n'eut pas l'effet d’escompté. En effet, un famille de sorcier utilise toujours de la magie. Et George avait du mal à le supporter. De même que le souvenir de Fred était trop ancré dans cette maison et ne faisait qu'enfoncer de nouveau George dans une torpeur dont il avait du mal à se défaire. Cette léthargie lui faisait perdre la notion du temps et le sens des réalités. Il se réveillait parfois la nuit, sans comprendre où il était et pour quelle raison il se sentait si vide. Quand l'évidence le saisissait, il ne pouvait s'empêcher de hurler dans l'oreiller et ne trouvait parfois plus le sommeil pendant plusieurs jours. Mais il faisait bonne figure, pour ne pas trop inquiéter sa mère qui avait tant souffert. Il ne pouvait se permettre de lui donner l'impression d'avoir perdu un second fils. Il la laissait s'accrocher à des chimères de vie heureuse. Mais George ne l'était pas. Il prit alors une décision importante.

« Je pars. »

Les mots flottèrent un instant dans l'air ambiant de la cuisine, puis ce fut le silence.

Il avait lâché ses mots comme on lâche une bombe, sans préambule ni précaution. Il n'osa pas lever les yeux de son assiette, attendant que quelqu'un brise le mutisme dans lequel la famille Weasley était plongée. Lorsqu'au bout d'une minute personne ne dit rien, George osa un coup d’œil vers Ginny et Ron sur sa gauche. Ils le regardaient sans comprendre, bouches ouvertes, la ratatouille coulant sur le menton de Ron. Quand il tourna la tête vers ses parents, il vit sa mère s'essuyer les yeux avec le coin de la nappe. Arthur demanda alors :

« Où souhaites-tu aller ?

George ne s'attendait pas à cette réponse. Il pensait se faire interroger sur les raisons de son départ.

- Je ne sais pas encore, peut-être à Bristol. Il n'y pas vraiment de sorciers là-bas, je pourrais me reconstruire, appartenir au monde moldu. Je ne veux plus de cette magie.

- Bristol est un bon choix, sourit faiblement Arthur. Mon département peut t'aider à t'intégrer si tu le souhaites.

- C'est gentil, mais je préfère me débrouiller seul. Je veux recommencer de zéro.

- Nous savions que tu allais partir, mais j’espérais au fond de moi que tu ne le fasses pas, sanglota Molly. Tu semblais dépérir dans cette chambre là-haut. Nous nous sommes fait à l'idée mais je ne veux toujours pas l'accepter. »

Et George qui pensait avoir su tromper ses parents. Cette utopie n'avait été bénéfique pour personne mais au moins, il n'aurait pas à se justifier.

Le repas se finit dans une atmosphère quelque peu triste, Ron restant toujours muet, choqué, et George monta préparer le peu d'affaires qu'il emporterait.

Une vie calme et sans histoire l'attendait. Et peut-être que d'ici quelques années, il reviendrait et serait près à pratiquer la magie de nouveau. Mais rien n'était moins sûr. Il portait en lui des cicatrices que le temps de soignerait pas.

George avait assidûment suivi l'affaire Rockwood qui pataugeait. En effet, ils avaient la preuve qu'il était un mangemort mais il avait réussi à supprimer toutes traces de magie noire et s'était auto-proclamé larbin du ministère, rendant des services à tout le monde et montrant patte blanche. Toute cette mascarade avait énervé George au plus haut point, mais lors des accusations, il n'avait pas pu être présent. En effet, il était encore interné à Sainte Mangouste, dans le service des pathologies de sortilèges et bien qu'il ne fusse qu'en état de choc, il lui était impossible de sortir.

Néanmoins, Rockwood avait été incarcéré à cause de son passé, et George en était on ne peut plus reconnaissant. Il pouvait désormais vivre en paix, même si cela signifiait partir loin. Ce qu'il fit.

George emménagea à Bristol au début du mois d'Avril. Il avait trouvé un petit studio en centre-ville et s'était inscrit pour des cours du soir sur les arômes et les parfums. Montrant un talent particulier pour inventer des nouvelles saveurs, il trouva rapidement un apprentissage auprès d'un artisan confiseur. Et devint son associé au bout d'un an, tant la demande pour ses sucreries étaient importantes. George avait l'impression de se libérer doucement de la douleur qui le suivait partout et se sentait revivre. Cela dura 7 ans.

Voilà pour le deuxième chapitre.
Quelles sont vos attentes ? 
Que pensez vous du départ de George ? De son envie de ne plus pratiquer la magie ?
Dites moi tout !

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