Chapitre 1 : La fin

37 1 0
                                    

Voici donc le premier chapitre. 
Une grande partie a déjà été lue dans mon recueil "Les fictions, c'est comme une boîte de dragées surprises... " lors du concours "A vos claviers" de cet été.

Bonne lecture !

2 mai 1998

- Percy, que tu peux être stupide, hahaha.

- Nous sommes en guerre Fred, ce n'est pas le moment de rire, crois moi.

- Et moi, je pense que tu prends ça trop au sérieux. Regarde, avec George on rig...

Un explosion retentit et Fred fut expulsé contre le mur d'en face. Rockwood passa a travers l'ouverture qu'il venait de se créer.

- Oh, zut, pardonnez moi, je n'ai eu qu'un Weasley sur trois, mais on va régler ça... AVADA KE...

- STUPEFIX, hurla Abelforth.


Rockwood s'écrasa sur le sol et George se lança en avant, s'approchant de Fred aussi vite qu'il put.


- Fred ? Freddy ? Comment vas tu ? Fred … Réponds moi, ce n'est pas drôle !

Percy s'avança avec précaution tandis qu'Abelforth repartit vers la tour Nord.

- Comment va-t-il, est-ce qu'il peut se lev..., commença Percy, avant de notifier l'expression de George. Oh non, non, non... George, dis-moi que c'est encore une de vos stupides blagues, je t'en prie.

George ne répondit pas, resta pétrifié, le regard fixé sur le sang qui coulait le long des tempes de son jumeau. Non, ça ne pouvait pas être possible, Fred ne pouvait pas être m... Il ne pouvait pas ne plus être là, avec lui. George ne pouvait pas être seul. C'était impossible... Et pourtant, pourtant c'était bien le corps sans vie de Fred qu'il serrait contre lui. L'ahurissement l’empêchait de réaliser, l'empêchait de pleurer. Fred était mort et George l'était aussi, du moins à l'intérieur. Plus rien n'avait d'importance désormais...

George ne sut combien de temps il était resté là, les yeux dans le vide, mais la Guerre était terminée quand on le secoua. Terminée. Et il n'en éprouvait aucun soulagement. Pour lui, tout était terminé. Il ne pleura pas quand sa mère agrippa son col en déversant un flot de larmes, ni même quand on emmena le corps de Fred. Plus rien n'avait d'importance. Son jumeau était mort et il ne pouvait plus rien y faire. A part haïr Rockwood et sa baguette. Haïr la magie.

Ils avaient gagné la guerre. Le seigneur des ténèbres avait été anéanti et malgré les pertes nombreuses, ils sortaient victorieux de cette terrible épreuve. Les gens se jetaient dans les bras les uns des autres, pleuraient leurs morts et se félicitaient. Les derniers mangemorts essayaient de transplaner ou étaient stupéfixés. Tout se terminait bien pour le monde des sorciers.

Mais la famille Weasley ne pouvait se réjouir. Ils étaient en deuil. Ils se réunirent dans la Grande Salle, là où étaient déposés les corps des défunts. Au milieu des gens en larmes, toute la famille semblait exténuée et à bout de souffle. Molly et Arthur serraient étroitement le corps sans vie de Fred. Les enfants de la famille étaient à genoux auprès d'eux et regardaient dans le vide. Seul George manquait à l'appel. Il avait disparu depuis que la victoire avait été annoncée. La famille l'avait cherché quelques temps puis s'était résolue à le laisser faire son deuil à sa manière et s'était rendue dans la Grande Salle.

George avançait d'un pas aléatoire, ne sachant ce qu'il faisait ni où il se rendait. Il oscillait entre les gravas et les débris tombés du mur et se retrouva à faire les cent pas devant la tapisserie de Barnabas le Follet. Il ne s'en rendit compte que lorsque la porte de la Salle sur Demande apparut devant lui. Curieux de savoir ce qu'elle lui réservait dans un moment pareil, il y entra.

Ce n'était qu'un placard à balai. Un placard à balai plein de suie. George ne comprit pas cette manifestation, ne sachant pas la destruction récente de la pièce. Il entra donc en songeant qu'il avait juste besoin d'être seul et s'agit sur un seau renversé en songeant, comme par magie, à ce qu'aurait été sa vie sans Fred.

Il se vit étant plus jeune, au bord de leur étang. Mais il ne se reconnut pas. Il crut d'abord que c'était Percy, puis il avisa le G sur le pull rouge et or tricoté par sa mère.Il devait avoir une dizaine d'année, il avait les cheveux bien peignés et la figure propre, chose complètement improbable à l'âge où Fred et lui passaient leur temps à creuser dans le jardin pour attraper les gnomes et les lancer dans le champ d'à coté. Mais George se voyait assis en tailleur, un livre sur les genoux. Un vrai livre. Pas l'une de ces BD ou livre pour enfant. C'était son Manuel de Métamorphose à l'Usage des débutants. Il n'était ni froissé, ni corné et semblait même neuf. Il sortit sa baguette et transforma une touffe d'herbe en une poignée d'allumettes. George ne se rappelait pasd'avoir un jour réussi ce sort, ni avoir lu autre choses que ses magazines et BD. Puis le songe se brouilla.


Il se vit à 13 ans, sur un balai au dessus du terrain de Quidditch. Il était apparemment poursuiveur, d'après les gants de protection qu'il portait. Il était un peu plus grand et plus musclé qu'il n'était vraiment à cet âge. Il récupéra le souaffle, qu'il repassa à Angelina qui marqua. Il lui fit un grand sourire et elle lui répondit d'un clin d’œil. George plus jeune rougit et partit dans un hurlement de joie quand son ami Lee annonça que Potter venait d'attraper le vif d'or et qu'ainsi, Gryffondor gagnait le match et la coupe de Quidditch, de surcroît. Atterrissant sur le sol meuble, George plus jeune entama une danse de la joie, enlaçant Harry qui tenait toujours le vif d'or dans son point, puis se tourna vers Angelina qui l'étreignit. McGonagall riait à pleine gorge devant l'air renfrogné de Rogue et madame Bibine apporta l'énorme coupe que toute l'équipe brandit avec force. Puis le songe se troubla.

Il avait 15 ans et était assis en compagnie de Percy au bord du petit étang. On entendait les cris et les rires des autres sur le terrain vague où ils devaient probablement jouer au Quidditch. Mais George et Percy étaient mécontents du bruit qu'il faisaient. Ils étaient en train d'admirer quelque chose dans leurs mains, des enveloppes décachetées devant eux. George adulte eut un hoquet de surprise en observant ce qu'ils tenaient. Que Percy ait eu l'insigne de Préfet-en-chef semblait normal, mais que lui, George eut une insigne de Préfet était on ne peut plus aberrant ! Quelle personne saine d'esprit le choisirait lui, le farceur fou, pour faire respecter l'autorité ? Sûrement pas Dumbledore et McGonagall. Ce songe est vraiment idiot, pensa-t-il.


La vision se brouilla une fois encore et cette fois, George, âgé de 17 ans, arborait l'insigne de Préfet-en-Chef. Là, s'en est trop, dit à voix forte George. D'autant plus qu'il était dans la salle commune de Gryffondor, des fiches de révisions devant lui. George adulte jeta un œil sur les copies éparpillées sur la table et eut un mouvement de recul. Ce songe était vraiment irréaliste. Comment aurait-il pu jamais prétendre à une note meilleure qu'un A ? Pourtant, sur les copies qu'il venait de regarder, étaient encerclés plus de O et de E que Fred, Ron et lui n'aurait pu prétendre à obtenir ensemble. Un O en métamorphose, un O en sortilège et même un E tracé d'une main énervée sur un parchemin de potion. Décidément, George restait atterré par ce songe si bizarre.

En imaginant ainsi sa vie, il se dit qu'il avait été terriblement chanceux d'avoir eu Fred. Sa vie n'aurait pas été moins bonne, seulement moins joyeuse. Mais la joie de vivre que possédait son frère et lui valait plus que toutes les insignes, les bonnes notes et la sagesse qu'il aurait pu avoir. Rien ne valait ce qu'il venait de perdre. Son enfance aurait été des plus ternes et plates. George refusa de penser une seconde de plus à cette vie alternative, ni au creux que cette vision avait creusé dans sa poitrine. Puis il se mit à pleurer.

Lorsque ses yeux furent secs et ses vêtements trempés, il se redressa et sortit du placard. Il descendit rejoindre les autres avec pour seule crainte que le corps de Fred soit encore là. Il espérait qu'il avait déjà été transporté car il lui serait impossible de le voir, sans quoi il perdrait probablement la tête. Alors qu'il entrait dans ce qui restait de la Grande Salle, il vit toute sa famille autour de son jumeau et ne put avancer plus. Il tomba en état de choc et s'évanouit.

Voilà pour le premier chapitre :B

J'espère qu'il vous a plu et vous donne envie de lire la suite !

N'hésitez pas à commenter !

Etre celui qui a survécu...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant