Chapitre 3

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 Le lendemain matin, l'invitée est réveillée avant l'hôte. Un long moment de gêne s'ensuit pour Amel, qui débat sur l'éventualité d'aller "provoquer" le réveil, évidemment fortuit, de Jenifer.

L'idée d'aller sauter sur le lit de son amie comme une gosse l'amuse beaucoup, mais si elle dort encore c'est qu'elle doit avoir besoin de sommeil. Alors elle s'abstient et attend patiemment. Elle prend quand-même l'initiative de quitter sa chambre, entre autres pour préparer du café frais pour Jen, dès qu'elle se lèvera.

Vu de l'extérieur, elle est hilarante. Elle sert les dents dès qu'elle touche le moindre objet par peur de faire trop de bruit. Quand elle allume la machine à café, elle agite même les mains, comme pour lui faire signe de se taire. Mission accomplie, le café coule enfin et il semblerait que Jen dorme toujours.

Amel se laisse emporter par les arômes de café qui se répandent dans la pièce et va se poser dans le canapé. Son téléphone lui tient compagnie encore un moment avant que la porte de la chambre de Jen ne grince légèrement..

« Bonjour ! lance Amel en voyant Jen émerger de sa chambre.

— Salut, lui répond la petite voix de Jenifer qui se frotte les yeux.

— Bien dormi ?

— Ça va. Mais si seulement quelqu'un n'avait pas tenté de déménager mon appartement alors que j'essayais de m'endormir hier soir.

— Et ben tiens, ça m'aurait étonné que tu n'm'en parles pas !

— Gneu gneu gneu.

— Oh ça va, je rigole Mademoiselle Barto...

— Stop ! Stop... t'as raison, je t'avais dit de faire comme chez toi ma Amel. Et tu l'as fait. D'ailleurs, tu sais que t'es la bienvenue ici. Juste, passé une certaine heure, silence. J'ai besoin de sommeil certes, mais j'ai des voisins aussi ! »

Et merde, les voisins... Elle les avait oubliés ceux-là.

Attirée par la douce odeur qui plane dans la pièce, Jen se dirige droit vers sa cuisine. Un sincère sourire se forme sur son visage quand elle comprend que son amie a eu la délicatesse de préparer le café pour qu'il soit prêt au moment où elle allait se lever.

Amel, contente d'enfin avoir de la compagnie, suit Jen dans la cuisine et réclame son petit déj' comme une gamine. En lui passant maternellement son doigt sur la joue, Jen lui dit qu'effectivement elle pourrait être sa fille, ce qui ne manque pas de la faire sourire. Elle ne se souvenait pas de la douceur de sa peau, et encore moins de son odeur, celle que Jen abandonne sur ses oreillers quand elle vient dormir chez elle.

« Quoi de prévu aujourd'hui maman ? l'interroge Amel en accentuant chaque syllabe de son dernier mot.

— 'Mel. Chui pas ta mère... se plaint-elle, arrachant un rire à Amel. Arrête de riiiire ! Ajoute Jen, en rigolant, elle aussi. Et pour répondre à ta question, j'ai rien de prévu. Je vais me reposer pour être d'attaque demain soir.

— J'vais te piquer tous les talents ! nargue Amel.

— T'as pas intérêt ou je vais me venger !

— Et alors quoi ? Tu vas me coller une baffe à moi aussi ?

— Pourquoi ? C'est...tendu entre nous ? suggère Jenifer avec un sourire charmeur.

— Jenifer, Jenifer, Jenifer... Qu'est-ce qu'on va bien pouvoir faire de toi ? Rien ne t'arrête ! Pas même les filles ! soupire-t-elle.

— T'imagines même pas tout ce qu'il peut se passer avec une fille...

— Tu veux m'expliquer peut-être, lui propose Amel en soulevant un sourcil.

À trop t'aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant