Eau trouble : Moi

Abysses

J'ai décidé d'écrire aujourd'hui car j'en ai marre. Marre de toute cette pression qui pèse sur moi comme si je portais toute les souffrance du monde. Fatiguée tout les matins de devoir me lever pour une journée dans laquelle je ne suis même pas sure de me sentir à ma place. Epuisée par la débilité de l'être humain, qui pour un vêtement, une posture ou un genre te fait croire qu'il existe toujours meilleur que toi et qui te fait sentir en dessous des autres. Je suis fatiguée de devoir sourire à longueur de journée pour montrer à mon entourage que je vais bien.

C'est pour cela que je tiens à m'excuser. M'excuser car je suis humaine. M'excuser car je me sens fatiguée. M'excuser car je ne suis pas à la hauteur des autres. Je m'excuse pour les erreurs que j'ai pu faire et pour celle que je ferai. Je m'excuse de ne pas me sentir à ma place.

Je m'excuse aussi car je crois j'ai touché le fond. Enfin je crois. Je ne suis pas en train de sombrer dans les des eau troubles sans fond, mais je crois que je n'en suis plus très loin, alors je me suis accrochée une première fois. Je me suis accrochée à ce que j'ai pu. Pour le moment ce qui me permet de me maintenir la tête hors de l'eau c'est ma famille. Mais une fois de plus deux gros bras me maintiennent la dans tête sous l'eau. Par moment j'arrive à reprendre une bouffée d'air, mais pas suffisamment longtemps. Je ne sais pas combien de temps encore je vais tenir, mais je m'accroche quand même. Il me semble apercevoir un premier rondin de bois qui flotte. Je pensais pouvoir m'accrocher à lui, ou du moins à elle mais mes mains ont glissé et je me suis sentie aspirée par quelque chose dans le fond. Quelque chose ou du moins quelqu'un a plongé pour me récupérer, me hisser hors de l'eau, elle a essayé mais en vain. Mes mains glissées trop tellement elles étaient mouillées ; alors cette personne a tout simplement abandonné. Alors une bonne fois pour toute, j'ai rassemblé les dernières force qui me restaient et je suis remontée à la surface et j'ai nagé jusqu'à la rive. Un bras après l'autre, mes mouvements de jambes semblaient n'apporter aucune aide dans mon ascension. Elles semblaient tellement lourdes. Mais j'ai persévéré. J'ai cru en moi jusqu'au bout ; mais sans que je ne la vois arriver, une branche est venue me frapper le visage attrapant au passage mon pull, et me tirant vers le large une nouvelle fois. Il ne me restait pourtant que quelque mètre pour atteindre et mettre pied sur le sol. Alors je me laisse flotter voir jusqu'où m'emmènera le courant. Je suis à la dérive totale.