Chapitre 5 - Carter Corp.

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J'ai les yeux ouverts depuis cinq bonnes minutes, j'ai encore fait ce putain de cauchemar cette nuit. Fais chier... Je mets mon oreiller sur le visage pour hurler dedans. Ça a l'air con mais ça fait du bien.

Je regarde l'heure sur mon réveil : 5h45. Bon je sais ce qu'il me reste à faire... Je sors du lit enfile un legging noir, ma brassière de sport, mes baskets et file courir à Central Park. Rien de mieux qu'un footing matinal pour remettre les idées en place...

***

Une fois douché, habillé, maquillé et mon café avalé, j'attrape mon casque, mon blouson en cuir, mon sac à dos et part pour Carter Corp.

Je gare ma moto sur le trottoir en face du building, j'inspire profondément en regardant le bâtiment tout en verre se dresser devant moi. Je fais tache avec mon jean noir déchiré, mon sweet à capuche et mes boots. Comparé à tous les gens bien habillés et en costard qui rentrent à l'intérieur.

Instinctivement je resserre l'anse de mon sac à dos tout en râlant contre moi-même.

- Aller Billie, tu entre et tu dis que M. Carter t'attend. C'est pas compliqué, c'est lui qui t'a demandé de venir. Bon c'est vrai que j'ai pas vraiment le choix, marmonnais-je devant les portes.

- Tu le fais comme tu le sens ma belle, mais si tu veux entrer il faut tirer la porte ! Ris quelqu'un dans mon dos pendant que je sursaute.

Il attrape la poignée et tire la porte en s'inclinant pour que je passe en faisant un clin d'œil. Je remarque qu'il porte un bonnet noir sur la tête, un casque de moto sous le bras, une veste en cuir et une chemise blanche sortie de son pantalon noir déchiré aux genoux.

- Alors beauté tu entre ? Pas que je ne sois pas bien en ta compagnie, mais j'ai du boulot qui m'attend... Sourit l'individu et je me réveille enfin.

J'entre dans le bâtiment en courant presque vers l'accueil. Une jolie blonde tirée à quatre épingles m'accueille avec un grand sourire.

- Bonjour, mademoiselle. Puis-je vous aider ?

- J'ai rendez-vous avec Monsieur Carter.

- Votre nom s'il vous plaît !

- Billie Hart.

Elle attrape son téléphone et j'inspire profondément en essayant de calmer mes tremblements. Elle parle rapidement avec la secrétaire qui la fait patienter et je laisse mon regard se perdre dans l'immense hall. Cela fait une éternité que je n'ai pas vu autant de monde autour de moi. J'en ai presque le tournis.

La jolie blonde raccroche et fait le tour du comptoir, ses yeux scrutent ma tenue et elle me fait un petit sourire en me demandant de la suivre. Je lui emboite le pas, heureuse d'avoir un guide dans ce monde hostile. Nous empruntons une des cabines d'ascenseur qui desservent les soixante étages de la tour. Je suis surprise que nous ne montons seulement qu'au trentième étage.

- On ne va pas au dernier étage ? m'étonné-je.

- Non, mademoiselle. Le bureau de Monsieur Carter se situe ici. Il nous répète souvent qu'il préfère se trouver au milieu de ses collaborateurs plutôt que seul au sommet.

A l'évidence, cette hôtesse d'accueil aime bien son boss - en témoigne son sourire - même si elle en parle avec respect.

- Moi qui pensais que tous les milliardaires voulaient avoir leur bureau au dernier étage !

- Vous êtes déçus ?

- Un peu...

La jolie blonde se force vraiment pour ne pas rire avant de passer le relais à l'assistante personnelle de M. Carter. Là encore je suis surprise : il ne s'agit pas d'une grande femme à forte poitrine, comme j'aurais pu l'imaginer, mais d'une femme d'âge mure en tailleur bleu pâle.

Ꭿмσυя Ƈσɗє́ | ǀǀƖ ƇσƖιηOù les histoires vivent. Découvrez maintenant