Ce feu qui te consumme

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-⚠️TW : suicide et drogue -

Un bruit de porte, puis les ricanements d'une femme. Tu lèves les yeux de ton téléphone pour observer Dabi et une magnifique inconnue à ses côtés. Les rires cessent quand la parfaite poupée blonde dévie son attention sur toi. « Bonsoir, bonsoir .» Sa voix est aussi insupportable que son rire.

Dabi place une main dans le bas de son dos pour l'inviter à entrer sans crainte dans la pièce obscure. Tu souris faiblement pour la saluer en retour. Pure hypocrisie.
«C'est (t/p), pas besoin de gratter l'amitié avec elle, tu l'aimerais pas, elle t'aimerait pas » s'exclame Dabi, le visage enfoui dans la nuque de la jeune fille.

Un rictus doublé d'un hochement de tête constitue ta réponse. Tu reportes aussitôt ton attention sur ton téléphone, seule source de lumière dans ce salon inondé par l'obscurité de la nuit. Enfin, l'obscurité permise par l'activité incessante de la ville. Dabi saisit sa proie par les hanches pour la guider vers leur prochaine étape. Il te jette un dernier regard avant de s'enfoncer dans le couloir qui mène à la chambre. Tu ne le remarques pas.

Ce soir là, tu es seule dans cet appartement des quartiers pauvres de la ville, repère temporaire de la ligue. Shigaraki t'autorise à y passer la nuit quelques fois. Il ne sait pas vraiment pourquoi, et n'a pas cherché à comprendre quand tu lui as demandé. Etrange de vouloir passer la nuit seule dans un lieu sale et loin d'être placé dans un quartier recommandable. Mais bon, tu es assez grande pour savoir ce que tu veux et ce que tu fais. La seule règle est d'être discrète. Et sur ce point, ton boss n'a pas trop à s'en faire. Personne ne te remarque jamais. Les seuls qui ne t'ont jamais remarquée c'était eux, la ligue. One for all plus précisément qui avait insisté auprès de Shigaraki pour te recruter, avant qu'il ne se fasse arrêter par All Might. Détail que tu ignores.

Lassée par ce flot d'informations toutes aussi futiles les unes que les autres, tu verrouilles ton téléphone et t'allonges sur le canapé usé. Les mains sur ta poitrine, tu auscultes la peinture écaillée du plafond.

Au bout de cinq minutes de gémissements et de rires insupportables provenant de la chambre, tu décides de prendre l'air sur le balcon.

Le vent frais et le vrombissement sourd de la ville t'évadent de cette réalité qui est la tienne. Tu te mets à t'imaginer toi à la place de cette pétasse entre les cuisses de Dabi. Tu te mets à imaginer que c'est toi que l'on remarque, que c'est vers toi que l'on vient pour passer du bon temps, même pour une nuit. C'est vrai après tout. Personne ne te remarque.
Accoudée à la rambarde du balcon, ton visage en coupe dans tes mains, tu te demandes ce qu'il se passerait si tu sautais là, maintenant. A cette hauteur tu aurais de forte chance de ne pas t'en sortir. Est-ce qu'ils le remarqueraient ?

«Qu'est ce que t'as ce soir ? la voix de Dabi vient trancher l'air.

Tu ne l'as pas vu s'adosser à la rambarde à tes côtés. Sans prendre la peine de répondre à sa question, tu dis :
- C'est déjà fini avec l'autre ?

- Nan j'ai laissé ma bite là-bas, elle est en train de me sucer.

Sa réponse t'arrache un sourire, un de ces sourires faibles comme tu sais faire.

- Tu m'as pas répondu, qu'est ce que t'as ce soir ?
Son ton se veut plus tranchant encore.

- J'ai l'air d'être différente des autres soirs ? Ironises-tu.

Il se redresse comme si son ton menaçant seul ne suffisait pas. Désormais, en plus de transpercer l'air de ses mots aiguisés, il transperce ton être de ses pupilles turquoises. Tu sens ses aiguilles dans ton dos. Pour autant, tu ne lui fais pas le plaisir de lui faire face.

Le Soleil pleureur [Dabi x Reader]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant