Vis [KNJ]

Chapitre 9

Après cette soirée foireuse, pire que foireuse, c'était un désastre, je ne l'ai pas revu, elle n'est pas revenu travailler et selon Eun-Ae elle est en arrêt maladie. Mes messages restent sans réponses tout comme mes appels. J'arrive à gérer mais j'ai besoin du soutien de l'équipe et je n'ai pas sa maîtrise du métier ce qui fait que personne ne compte ses heures mais tout le monde est compréhensif, ils savent que c'est nécessaire. Les jours passent, la première semaine passe puis la seconde et la troisième, je sais que mon assistant me ment quand il me dit qu'il n'a pas de nouvelles parce que je sais qu'il l'appelle dès que je suis au bout du rouleau, je sais que même si elle n'est pas sensé le faire elle nous aide comme elle peut parce que sa conscience professionnelle fait qu'elle ne nous laissera pas tomber.

Un soir on a fini à une heure décente du coup j'ai payé ma tournée, on a tous besoin de décompresser, je réserve une table dans un restaurant du coin, certains rentrent chez eux, bien trop contents de pouvoir profiter de leur famille pour la première fois du mois. Pendant la soirée je vois Eun-Ae prendre son téléphone, regarder qui l'appelle, me lancer un regard et s'éloigner de notre table, je m'excuse et le suis silencieusement.

- Oh grande déesse de la luxure, où es-tu ? Ton congé maladie s'est terminé depuis 4 jours, tu fou quoi ? .... Hm... Tu vas quand-même nous aider... Tu sais qu'on travaille sur toutes les opérations de fin d'année, Namjoon est au bout de sa vie tous les jours, en plus il fait 15 000°C... Non mais il est toujours aussi canon ça c'est pas une question, mais il est fatigué. Reviens... S'il te plaît... Juste une semaine, pense à nous, on termine tard tous les soirs. ... Et comment ça va, pour tu sais quoi ? Hun hun... Je suis fier de toi. Reviens vite, je t'aime pétasse.

Il raccroche et sursaute en me voyant.

- Ah... Monsieur Kim.
- C'était elle ?
- Oui...
- Elle va bien ?
- Elle fait en sorte oui.
- Bien, retournons boire.

Il acquiesce et me suis jusqu'à notre table.

Le reste de la semaine est passé, le vendredi Eun-Ae était tout excité, je n'ai pas compris pourquoi mais il a fait ses heures supp sans discuter et nous a aidé comme il le pouvait. Puis le week-end est passé, j'ai pu dormir dimanche mais j'ai bossé tout le samedi.

Lundi matin je me suis arrêté devant la porte du bureau et j'ai frotté mes yeux en la voyant, lunettes sur le nez, un gobelet de café glacé plein à ra-bord d'un côté et un autre vide de l'autre côté, elle grignote dans un paquet de chips à la patate douce et tapote sur son clavier comme si tout était normal. Elle prend une gorgée de son café et écrit quelque chose dans son carnet.

- Tu compte me regarder comme ça pendant longtemps ou tu vas te mettre à bosser ?
- Je.. Tu..
- Je suis là oui, bonjour Namjoon.
- Bonjour Soo-Mee... Je suis content de te revoir.
- On m'a fait comprendre que c'était difficile en ce moment alors je suis là pour aider.
- C'est très gentil à toi.
- J'ai organisé la semaine de telle sorte à ce que personne n'ai besoin de faire des heures supp à part les gens dont c'est nécessaire. Mais on devrait pouvoir rattraper le retard assez rapidement.
- Comment ?
- On fait le maximum dans les heures demandées, pas plus, pas moins. On classe par urgent et important, juste urgent, juste important.
- C'est ce qu'on a fait, mais pas possible dans les temps impartis.
- Tu y étais presque, mais tes autres tâches te stressent alors fais ce que tu as à faire avec la Direction, je m'occupe du reste.
- Je vais t'aider.
- J'espère bien mais déjà tu vas aller faire ta réunion hebdo avec toutes les grosses têtes pendant que j'appelle tout le monde.
- Je fais au plus vite.
- Hum hum, va.

Je pose mes affaires, prends ce qu'il faut et file à ma réunion, à mon retour elle est toujours là, je n'ai donc pas rêvé, tout le monde travaille avec un ferveur différente que ces dernières semaines. Quand j'entre dans le bureau elle est au téléphone et vu la façon dont elle parle ce n'est pas avec un client en tout cas j'espère. Elle parle si froidement que j'ai de la peine pour l'interlocuteur, elle s'approche du tableau blanc dans l'open space, efface la deadline d'un dossier qui est pour demain et y ajoute une semaine, en change une autre pour la mettre à aujourd'hui. Elle raccroche, check ses mails et modifie d'autres dates, elle demande aux équipes concernées de se concentrer sur les nouvelles dates et annule la réunion de cet après-midi pour qu'ils puissent travailler, à la place elle demande des points par équipe.