Là-Haut dans sa montgolfière :
Là-haut, dans sa montgolfière, un petit garçon de 5 ans rêvait. Il rêvait qu'il était au-dessus des mères déchainées de l'océan Atlantique, observant la tempête emporter les paquebots dans le lit de la mer. Ou alors, il rêvait qu'il se trouvait au-dessus de l'Everest, admirant le crépuscule qui dessinait des ombres rougeoyantes sur ses pics enneigés.
Le plus souvent, il survolait des paysages imaginaires, remplis de créatures toutes plus étranges et surprenantes les unes que les autres. L'herbe était rouge sang, deux Soleil régnait dans un ciel vert pâle où des oiseaux géants frappaient l'air de leurs membres puissants.
Parfois, les couleurs se confondaient entre elles et le garçon n'apercevait qu'un gribouillis de couleurs. Peut-être était-ce rouge ? Ou violet ? Il ne pouvait le savoir, son cerveau n'était ps ait pour comprendre ces touches de couleurs sans sens.
Certaines fois, il n'y avait que des mots. Des mots forts, écrits en majuscule. Des petits mots, qu'on ne distinguait que très peu. Des gros mots, souvent effacés par des mots correcteurs. De mots de joie, d'amour, de tristesse ... Des mots émouvants ou des mots éprouvants. Des mots pour se battre, des mots pour grandir.
D'autres fois, c'était des formes simples, des formes uniques, qui se dessinaient dans le ciel. Elles ne représentaient rien de concret, c'était à lui de mettre de mots, des idées sur ce qu'elles étaient.
De temps en temps, ce n'était que des visages, des esquisses de sourires, des souvenirs. Des inconnus. Des femmes, des enfants, des hommes, des vieux, des maigres, des noirs, des beurres, des grands, des chauves, des petits, des handicapés, des flemmards, des athlètes ... Des Humains sûrement.
À force de voyages, à force de rencontres, le petit garçon devint adolescent, et bientôt tous ces paysages, ces mots, ces gens, il fallut les écrire. Les assembler pour former des phrases, des textes. Pour raconter des histoires.
Là-Haut dans sa montgolfière, il écrivait, jusqu'à en avoir mal au poignet. Il s'enfermait dans un monde fait de pensées sans queue ni tête jusqu'à en oublier la vérité.
De temps en temps, il croisait d'autres montgolfières, avec des gens tout aussi perdu que lui, avec leurs mondes et leurs histoires.C'était rafraichissant de discuter, d'échanger avec eux. Se plonger dans leurs mondes.Un jour, un voix perça l'air, le ciel. Il fallait redescendre, retrouver la réalité.
Peut-être que ce Il n'était en fait qu'un elle. Et qu'il ne s'appelait pas Solal, oh non ... Mais bien Émilie.Après un dernier regard envieux vers ces lieux imaginaires, l'ombre se détourna, retournant dans l'angoissante vérité qu'est l'humanité.
430 mots.
Écrit le 30 octobre 2021.
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Plume - textes aléatoires
Short StoryIci sera posté les écrits que j'ai réalisé en classe ou non, avec consigne ou non.