~Chapitre 1~

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- Voilà, vous pouvez signer ici.

Sa main vient prendre le stylo avant de faire un geste précis pour marquer la feuille.

Ce geste venait de donner une nouvelle dimension à ma vie.

Ma tutrice, étant aussi ma tante, venait de signer les derniers papiers pour ma famille adoptive : la famille Rausart.

Composée de Marianne et Hector Rausart, et de deux enfants, Alexis et Kylie. J'ai déjà rencontré Marianne et Hector, mais pas leurs enfants.

Ça ne m'enchante vraiment pas, mais je n'ai pas mon mot à dire.

Ma tante et moi n'entretenons aucune relation, nous sommes simplement liée par le sang.

Même si elle se comporte normalement avec moi, je sais qu'elle ne me porte pas dans son cœur.

- On y va, Leia, prononce-t-elle en se levant de ce fauteuil pas du tout confortable.

Je la suis en sortant de ce bureau sans dire un mot à la dame. Arrivée près de la voiture, j'y entre à l'arrière et attache la ceinture.

- Je suis sûr que tu vas t'y faire chez les Rausart, ils ont l'air très sympas, me confie-t-elle en se plaçant derrière le volant.

Elle me sourit faussement, voulant être rassurante. Je ne dis rien et observe à travers la vitre de la voiture. Je l'entend souffler puis démarrer le véhicule sans rien dire de plus.

Chez ma tante, je monte directement dans la chambre d'amis et cours vers le lit en m'y effondrant. Toute la pression redescend d'un coup me sachant enfin seule avec mes pensées.

J'ai des tas de questions qui fusent dans ma tête, tous plus angoissantes les unes des autres. Mon appréhension se décuplait à mesure où je réfléchissais sur beaucoup d'aspects de cette vie qui allait être la mienne pour le restant de mon existence.

Allais-je vraiment m'y faire dans cette famille ? Est-ce qu'ils sont sympas ? Quel âge ont leurs enfants ?

Je pars demain dès l'aube chez ma famille adoptive et je commence vraiment à stresser.

Je m'installe mieux sur mon lit et regarde par la fenêtre cette rue vide. Le ciel peine à s'assombrir malgré l'heure tardive en ce début d'août.

Mon esprit divague vers d'autres pensées, des pensées beaucoup plus sombre et que je n'arrive pas à contrôler.

J'en ai des frissons sur tout le corps. Je me sens soudainement mal, très mal.

J'ai essayé de chasser ces pensées morose, en vain.

C'est avec la respiration saccadée et le cœur qui bat à cent à l'heure que je me lève et que mes jambes me mènent par automatisme vers la salle de bain.

La douleur est horrible, je la sens monter petit à petit en même temps que ces images qui frappent ma tête.

Je retire mes vêtements, me retrouvant en sous-vêtements, puis me regarde face au miroir.

Je détourne rapidement le regard.

Très rapidement ensuite, une lame de rasoir se trouve entre mes doigts.

Comment ? Comment une fillette âgée d'à peine onze ans aurait pus les intéresser ?

Une larme coule le long de ma joue. Je regarde la forme de la lame, sa couleur puis la sensation qu'elle va me procurer lors du contact avec ma peau.

L'arme entre en contact avec mon bras, d'un mouvement sec et rapide.

La couleur rouge du sang s'échappe rapidement de ma plaie, et je regarde ce que j'ai fait sans rien dire.

Je vois floue à cause de mes larmes, je suffoque à cause des bouffées de chaleur et de ma peur grandissante.

Qu'est-ce que j'ai fait ?

Mais putain que c'est une douce sensation. Je me concentre plus sur ma douleur intérieur, mais sur la douleur qu'a causé la lame.

Ça fait du bien de sentir une autre douleur que celle dans mon cœur.

Putain, mais qu'est-ce que j'ai foutu ??

Je m'empresse de prendre un coton et l'imbibe d'alcool avant de le poser sur la plaie. Ça pique, mais c'est toujours mieux que ce mal-être épouvantable que je ressens chaque putain de secondes.

Plus j'observe ce que j'ai fait, plus un sentiment de culpabilité me prend.

Ma psychologue serait tellement déçu de moi si elle voyait ça.

Je m'étais promis de ne plus jamais recommencer.

Oublie, ça t'as fait du bien.

Quelques instant plus tard, je retourne dans ma chambre et commence a préparé ma valise.

Il n'y a pas beaucoup de choses à mettre. Quelques hauts et quelques pantalons que m'a donné ma tante et qui proviennent probablement d'une de mes cousines.

Après avoir bouclé ma valise, je place des vêtements que je mettrais demain puis me prépare pour dormir.

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I know, ça fait très longtemps, mais mieux vaut tard que jamais.
Voici le premier chapitre corrigé !

Sauvée [En réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant