lubie, stupre, disgrâce

71 11 12
                                        

lubie

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.


lubie

La cadence lente miroitait l'indolence d'un homme aux joues où rougissait l'ivresse exaltante de la nuit, et la concupiscence latente tapissait dans l'ombre un parfum d'envie, la fringale explosive qui perlait à ses lèvres. Il avait le ventre nu, ses jambes glissaient dans un tissu opalin, et ses épaules frémissantes se drapaient d'un voile d'érubescence sous les baisers argentés de la lune. Jisung aspirait à la tentation, il serpentait entre les désirs de son amant en laissant le théâtre de son corps trembler de chaleur, endolorissant l'impatience d'un damné des songes.

Voyeur des formes sous les rideaux, le doigt trémulant à l'envie de toucher les courbes cachées, Minho était enchanté de la lascivité effervescente qui le bousculait. Il souffrait pourtant de sa propre splendeur à la nudité luisant de sombre, son épiderme s'embrasait de l'amertume amoureuse. L'impatience tissait à leur ventre le nœud d'un désir profond, et sous leurs cuisses se traçaient les porte d'un temple où dansaient couleurs et luxure.

Il se rapprochèrent un peu, passant sur leur langue la forme brouillée d'un ciel liquide qui s'en va glisser jusqu'au fond de leur gorge, puis leurs dents s'emmêlèrent quand leurs lèvres s'obscurcissait de la satisfaction qui plongea sous leur bouche. Ils épongèrent le mal ardent de leur corps tremblant, comme des fous sous les étoiles maladives de l'ivre sensualité. L'impatience les ligota à leurs envies, les draps commencèrent à user leur peau, et le frottement de leur lubricité fit rougir le plaisir de leur esprit déshabillé.

Ils se faisaient l'amour à l'aube d'un nouvel envol, leurs touchés éthyliques couvrant l'attente des merveilleuses sensations. Les regards s'animaient d'amour, cachés au fond de leurs yeux crevés ni de douceur ni d'amertume, où ils ne laissaient rien se révéler sinon la froideur léthargique précédant la renaissance ; ils vivaient d'un amour indéchiffrable. Minho et Jisung le savaient ; ils ne planeraient qu'une fois morts des mains de l'autre.

Les battements transpercèrent les cœurs, une déchirure caustique d'où fondaient les flots de vins célestes, parsemés des étoiles fantastiques. La paresse culminante libéra les dernières envies, trouvant en sa main le paroxysme alangui de la sensibilité des deux amants. Les échos se couchèrent sur les tables devant les pupilles grandissantes, les pigments de leur peau vibrant sur leur souffle rompu. La vie se séparait à leurs pieds, tombant lentement entre les abysses sensationnelles que formaient l'irréalité de leur cerveau.

Il en était fini des passions monotones, ils aspiraient leur voix, touchaient à leur tendresse, écoutaient la vulgarité de leur nudité, ils devenaient les divinités d'un nouveau monde grandiose. L'éthanol ne se versait pas sur leur corps, et les fumées épaisses avaient su les épargner, voilà qu'ils goûtaient à la drogue de l'extase mystique.

MINHO
Lubie.

Un éclat de rire, craqué d'un autre, et ils s'embrassèrent follement en souriant. Un calepin tomba aux cuisses de Jisung, ses doigts dansant contre un stylo, l'air se creva d'un hurlement euphorique ;

MINHO
La lubie, c'est le mal irrépressible ! Note, note ce que je dis de suite. La lubie s'étale le long des jambes pâles d'une femme. C'est ça qu'elle voit, c'est la douleur de l'insatisfaction, elle ne s'est pas penchée aux péchés qui brûlent son âme. La tentation lui crève le cœur, je t'assure ! Maintenant elle appelle désespéramment le serpent qui pourrait la tuer de plaisir.

Les mots décousus perle le long des lèvres rouges, et sont épongés des baisers échangés dans le soir. Jisung pense, et pense, et dit quand il pense ;

JISUNG
Tu as l'esprit lubrique, tu es la lubie, ton propre mal irrépressible.

stupre

L'innocence faisait semblant de les combler, les deux homme ne pensaient plus à ce désir qui irradiait leur corps, ils tremblaient parce qu'ils était heureux. L'excitation synesthésique dans laquelle ils plongeaient secouait leur cœur, ils s'envolaient dans leurs draps enroulés à leur corps faussement candides, méditant dans le silence fallacieux de leur pièce mouvante.

Minho se redressa, dessinant dans l'ombre des bougies brunies son torses empreint des rougeurs d'amour, il pointa le plafond lumineux, bruyant de couleurs dans leurs motifs moirés, répétant dans un murmure « entends-tu, entends-tu... ». Les yeux de Jisung se brouillèrent des poussières argentées et elles firent briller le dos de son amant, alors nageant contre son épiderme à travers ses doigts, un frisson courut vers la luxure. Un œillade croisée d'or et de fer leur insuffla langoureusement les pensées irradiantes, et coupa son sentiment infantile par son rire, une voix cria à nouveau :

MINHO
Ah ! Tu vois ! le stupre revient. Écris s'il te plaît, je n'en aurais pas pour longtemps.

Un sourire chavira le long de son cou, et les feuilles se mélangèrent à ses mains rosies d'un nouveau désir. Jisung cherchait les mots entre la pénombre, guidé par la bouche experte de l'autre homme.

MINHO
C'est le stupre natif de l'ingénue, qui glisse ses doigts hâtifs sur mon corps nu.

JISUNG
Pourquoi une ingénue ? Tu aurais pu me décrire.

MINHO
Tu ne sais pas ce qu'il y a après le stupre ?

disgrâce

Les picotements devenaient plus faible quand les rayons du soleil soufflaient sur leur peau, le temps se distordait en une courbe plus uniforme, lissée par l'aube naissant contre les draps salis. Enfin la débauche se taisait, et caressait leur corps cet air de lucidité, privée des couleurs vives et assourdissantes, effacées de son goût d'immoralité. Le ciel étoilé n'existait plus que dans leur cœur, et dans un sourire, on eut soufflé à la pièce ;

JISUNG
Qu'y a-t-il après le stupre ?

L'amant sourit, touchant l'épiderme déshabillée de chaleur qui se dressait tout près de lui. Il ne savait plus que murmurer dans toutes ces sensations :

MINHO
La disgrâce. À la fin, c'est la lubie qui serpente la disgrâce.

Trois petites lettres coulaient encore le long de ses lèvres, le serpent dansant à sa bouche en léchant sa gorge du mal exquis. LSD.

🎉 Vous avez fini de lire 𝐋𝐄 𝐒𝐄𝐑𝐏𝐄𝐍𝐓 𝐐𝐔𝐈 𝐃𝐀𝐍𝐒𝐄 🎉
𝐋𝐄 𝐒𝐄𝐑𝐏𝐄𝐍𝐓 𝐐𝐔𝐈 𝐃𝐀𝐍𝐒𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant