Prologue

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PROLOGUE
Dix années plus tôt


(Heaven_FINNEAS)

Louis.

-« Louis! » M'appelle ma mère alors que je me lève de table.

-« Louis, nous étions en train de te parler. » Gronde mon père.

Je me retiens de soupirer et me retourne pour les regarder, ma main toujours accrochée à la chaise que je viens de quitter. Le regard de ma mère est inquiet, celui de mon père est plus dur. Au bout de la table, mon grand-frère de vingt ans ne semble pas savoir comment réagir. De toute façon, je sais qu'on ne se comprend pas, lui et moi. Que nous sommes complètement différents. Papa et maman n'auraient jamais imaginé que cinq ans après l'arrivée de Eliott, leur second fils soit, à leur grand malheur, autant à l'opposé du premier.

Je le vois dans leurs yeux. A cet instant, je suis seulement l'adolescent de quinze ans qui pète une nouvelle crise. Qui n'est jamais content. Qui veut toujours plus. Qui ne veut pas se faire d'amis. Qui ne travaille que dans les matières qui lui plaisent et qui n'en fait qu'à sa tête pour les autres. Qui ne parle pas assez. Qui ne fait pas d'efforts pour s'intéresser à la passion commune de son père et de son frère qui est le foot.

Non, moi j'ai choisi la lecture, le calme, le silence. J'ai choisi tous ces mondes cachés dans les pages d'un livre plutôt que le monde qui m'entoure à chaque fois que je relève la tête.

-« Nous te proposons seulement une soirée avec ton frère. » Reprend mon père. « Tu devrais être content de l'accompagner.

-J'ai quinze ans, il en a vingt. » Je réponds simplement.

-« Et? Lorsque j'avais quinze ans j'aurais rêvé que ton grand-père me propose de sortir. Tu as l'âge de t'amuser, de rencontrer du monde, de jolies filles aussi! »

Je me retiens de grimacer, sentant la colère couler lentement dans mes veines. Je déteste cette sensation. Celle qui me donne l'impression d'être un parfait étranger alors que je suis pourtant chez moi.

Lorsque mon père me parle, même parfois ma mère, j'ai l'impression qu'ils ne me connaissent pas. Et je sais que je ne fais rien pour arranger ça. Mais eux non plus. Ils pensent m'aider en voulant me faire sortir de ma coquille. Alors qu'ils devraient peut-être commencer à comprendre la raison de cette coquille.

Ils la connaissent, c'est ça le pire. Mais ça fait longtemps que nous n'en parlons plus, comme si c'était réglé. Ou comme si ça n'avait rien à voir avec mon état d'aujourd'hui. Peut-être que c'est le cas, peut-être pas. J'en ai aucune idée. Je sais seulement que ça me ronge de l'intérieur.

-« Je ne veux pas sortir. » Je répète pour la énième fois de la soirée.

-« Il n'est pas obligé s'il n'en a pas envie.. » Tente d'intervenir Eliott.

-« Alors qu'il ne dise pas qu'on ne fait pas d'efforts pour le sortir de sa chambre! » S'énerve mon père.

-« Je ne demande pas à sortir de ma chambre. » Je lui répond, pour ma défense.

-« Je ne te comprends pas, Louis. » Soupire mon père en passant ses mains sur son front.

Mon coeur se serre légèrement alors que je lance un regard à ma mère qui baisse la tête pour regarder ses mains jointes sur la table. Mes yeux s'attardent un peu plus sur son collier qui pend à son cou. Un pendentif dans lequel se cache une photo. Je déglutis difficilement et, sans réfléchir, je leur lance cette phrase que je regretterais la seconde d'après:

ASTRE [L.S] ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant