Prologue

23 2 0
                                    


  2018, la nuit tombe sur Détroit. Les bruits se taisent, les lumières s'éteignent peu à peu, seuls quelques lampadaires solitaires éclairent le quartier tranquille de Greektown. Des épiciers s'apprêtent à fermer leurs magasins et des hommes d'affaire sortant des hautes tours marchent à toute hâte pour ne pas rater le dernier bus de la soirée. Des femmes et hommes habillés avec classe attendent devant la grande porte luxueuse du Casino, prêts à gaspiller leur argent illimité toute la soirée. Quelques enfants en train de s'amuser dans un parc sont appelés par leurs parents, et d'autres, plus âgés, veillent encore près d'un arbre, un nuage de fumée nocif s'échappant de leurs lèvres. Un groupe de filles sortent d'un magasin fermant tout juste ses portes en riant ensemble, des sacs à la main.

Un peu plus loin, un homme sort de chez lui, il porte un long manteau noir, aussi noir que la nuit, et on peu à peine discerner son visage caché par la capuche de son sweat. Il marche tranquillement, une mallette à la main, ses pas résonnent dans le silence de l'obscurité. L'homme traverse des ruelles, sombres, étroites, il connaît son chemin. Après quelques minutes de marche, ce dernier se trouve face à une petite porte, menant à un immeuble, délabré, ancien, des tags ornent les murs qui menacent de s'écrouler à tout instant. C'est inhabité, depuis longtemps.

L'inconnu pousse la porte qui s'ouvre en un grincement strident. A l'intérieur, c'est sombre, lugubre. De la poussière s'échappe du plafond, les murs sont abîmés, le sol fragile. Il continue son chemin, parcourt les appartements déserts, avant d'arriver devant une porte en bois, fermée. Le numéro « 17 » est gravé en lettres argentés, mais il leur manque un morceau, et les lettres ont perdu de leur couleur. Il toque à la porte, une, deux, trois, quatre fois.

Un bruit de pas se fait entendre, et puis la porte s'ouvre lentement, avant qu'un adolescent d'à peine quinze ans n'apparaisse sur le pas de la porte. Sa lèvre inférieure est abîmée, des cernes décident des yeux, ses cheveux bruns sont ébouriffés et il a des bleus sur le visage. Son regard est sombre, froid comme de la glace. Ce n'est pas un enfant qui se trouve là. Il observe l'homme en silence, attendant un mot de sa part. Ce dernier pose sa mallette noire au sol, relève la tête puis tend sa main habillée d'un gant en cuir noir au jeune homme face à lui.

— Bonsoir, Hunter.

Jusqu'à la mort Où les histoires vivent. Découvrez maintenant