Chapitre 5

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Maël :

Maman, papa ? Vous êtes où ?

Dans le salon, répondit une voix sèche et cassante.

Pourquoi avez-vous fait ma valise, dis-je essayant de cacher ma colère.

Nous avons une proposition à te faire, soit tu décides de rester avec nous et tes amis ici en échange de travailler avec ton père.

Hors de question...

Alors tu prends ta valise et tu pars à l'internat.

Heu, vous êtes sérieux là?

Plus que jamais, me dit mon père droit dans les yeux.

Mais pourquoi ne pas demander à Léa de travailler et reprendre ton travail, elle en a peut être envie !

Ta sœur ne veut pas travailler avec ton père, elle n'aime pas la comptabilité.

Mais moi non plus ! C'est du chantage... JE suis obligée mais ELLE fait comme bon lui semble. C'est dégueulasse.

Ta sœur a plus d'ambition que toi dans la vie, elle ira loin. Ce n'est pas avec ton projet ridicule que tu vas gagner ta vie, nous ne voulons pas d'échec dans la famille. Et puis c'est comme ça et point c'est tout. Tu as une semaine pour te décider.

Je suis montée dans ma chambre toujours en colère. Mes parents étaient des snobes avec des amis tout aussi vaniteux et hautains qu'eux, n'acceptent pas un fils comme moi. Ma mère est une juge renommée et mon père un expert comptable très connu et demandé, ce qui nous vaut la grande maison avec piscine et l'école privée de ma sœur où je n'ai jamais voulu y pointer le bout de mon nez, refusant catégoriquement de me retrouver avec des enfants modèles en uniformes. Ils n'ont jamais voulu vraiment me montrer en publique depuis que j'ai refusé d'être leur toutou bien dressé qui respectait toutes leurs règles, mais le sommet a été l'annonce de mon projet. J'étais fan de musique et avec mon groupe qui devenait de plus en plus connu nous avions postulé à un grand concours il y a quelques mois, la seule chose que je leur avais demandé sur ma vie était leur maudite signature sur un papier pour avoir leur accord mais ils n'ont jamais voulu le faire et ils ont revendu tous mes instruments de musique, faisant de ma sale de répétition une sale de danse pour ma sœur. Depuis je ne fais que leur pourrir la vie comme ils l'avaient fait, mon groupe n'a pas pu jouer car j'étais l'élément essentiel, nous aurions pu gagner un contrat et une tournée et je sais que nous avions nos chances. Mais je ne faisais pas bonne figure dans la famille, expert comptable c'est beaucoup mieux..

La sonnerie de mon téléphone me sort de mes pensées, qui pouvait bien me sonner en pleine nuit ? Quand je lis Nora, je ne me fis pas prier pour répondre. Elle était au bord des larmes me parlant d'une dispute avec son frère elle me demanda de venir la rejoindre chez elle, si ça ne me dérangeait pas. J'acceptai sur le champs. C'est donc au milieu de la nuit que je me retrouvai dans sa chambre à l'écouter parler d'une minuscule partie de ses problèmes pour la première fois. En rentrant chez moi j'avais ma réponse, je ne pouvais pas l'abandonner, elle avait besoin de moi, je décidai donc de m'associer avec mon père, le plus mal possible pour qu'il en ait marre de moi...

Nora :

Deux mois sont maintenant passés, deux mois calmes et normaux. Après la dispute avec mon frère il y avait beaucoup de tension entre nous, il avait présenté ses excuses mais je n'arrivais pas à oublier. Une fois la parole retrouvée, la relation avec les autres élèves avait vachement évoluée. Je m'étais fait une bande d'amis formidables. Jessica, jolie rousse un peu trop bavarde mais attachante. Lucie, grande brune à fort caractère. Lucas, blond typé et musclé. Et Raphaël, cheveux noir, toujours prêt à faire rire les autres. Je restais évidemment toujours très proche de Maël qui avait gagné ma confiance, nous deux étions devenus inséparables. On nous appelait la bande des six et nous passions aussi du temps avec des autres gens et étions invités à d’innombrables fêtes et sorties. Ce n'était pas trop mon genre, donc je n'y allais pas très souvent. Maël restait parfois avec ses anciens copains, ils étaient abondants et pourtant sans raison, il les délaissait de plus en plus, préférant notre compagnie. Mais ce calme et ces moments de détente et de bien-être commençaient à m'inquiéter et un mauvais pressentiment se faisait ressentir.

Nora... M'interrompit intérieurement Lucie.

Tu es encore perdue dans tes pensées, rajouta Lucas.

Oh désolé, je pensais à autre chose. Que voulez-vous savoir ?

On te demandait pour la troisième fois si tu voulais qu'on aille à la soirée de Marc demain soir.

Heu, pourquoi pas, répondis-je sans conviction.

Les gars, vous pouvez nous laisser un peu j'aimerais parler seule à Nora si ça ne vous dérange pas, intervint Maël.

Pas de soucis, on vous laisse les tourtereaux, rigola Raphaël.

Ce qui lui fît gagner un regard noir de la part de Maël et moi, et fît glousser le reste du groupe mais nous laissant quand même seule. Il y eût un gros vent embarrassant, ce qui arrivait très rarement.

Qu'est-ce qu'il se passe Nora ? Tu vas bien ?

Tout va très bien, pourquoi ?

Non Nora, tu ne me la fais pas à moi. Tu ne suis plus aucune discussion, tu es sans cesse sur les nerfs et dans la lune, et puis... Des flics sont venus me parler hier...... De toi.

QUOI ? M'étranglai-je presque.

Ils m'ont posé des questions sur toi, tu ne veux toujours pas me parler je suppose. Tu sais que je suis là pour toi, alors n'hésite surtout pas...

Il m'a pris dans ses bras mais je l'ai repoussé et me suis mise à courir jusque chez moi, séchant encore les cours de l'après midi.

Chérie c'est toi ? Me demanda Marie.

Ne me dis pas que tu as encore séché les cours, Nora on avait été bien clairs sur ce sujet il me semble !

J'ai un truc important à vous dire...

Mais en arrivant dans le salon je remarquai qu'ils n'étaient pas seul. J'avais un genre de talent pour reconnaître les gens de la justice et voyant l'allure de la femme qui se trouvait à côté d'eux je sus directement qui elle était.

Nora, je te présente madame Miraillé, elle est...

Avocate, je sais. C'était donc vrai ...

Je suis montée dans ma chambre les larmes aux yeux, ne me retournant pas aux plusieurs appels de Léon qui avait soit disant des choses à m'annoncer. Je pensais déjà les connaître mais hélas la vie me détestait vraiment. Je n'en avais pas fini avec les ennuis. En rentrant dans ma chambre, une lettre était soigneusement déposée sur mon lit, me laissant envisager le pire...

« Ma Nora,

Je voudrais tout d'abord te dire à quel point je suis heureux de te voir enfin profiter de la vie. Ce week-end quand tu es partie en camping avec tes amis, comme une adolescente normale et heureuse, j'étais en quelque sorte soulagé et ça m'a permis de réfléchir. Il y a de ça deux mois, notre mère est venue me voir, nous avons passé l'après midi ensemble, comme avant. Depuis, je passais beaucoup de temps avec elle, sans que tu ne le saches. Ces après midis agréables passaient à une vitesse folle, me changeant les idées. Puis il y a quelque temps elle m'a proposé de venir habiter avec elle, tu le sais autant que moi, je l'ai toujours voulu et j'en ai vraiment besoin. La peur de t'abandonner, te laissant encore seule m'en a empêché mais maintenant tu es entourée de tes bons amis, surtout de Maël, c'est un chouette gars, je pars le cœur un peu moins lourd... Tu me prends sûrement pour un lâche car je n'ai pas le courage de te le dire en face, mais je n'aurais pas supporté revoir pour la énième fois ton visage désespéré et tu risquais de m'en dissuader alors que je n'ai plus le courage de vivre ici, ces villes m'angoisses me rappelant le passé. Et surtout, j'ai besoin de ma mère, je sais qu'elle a prévu d'emménager à l'autre bout du pays mais il y aura toujours l'avion pour se revoir. Je sais aussi que notre mère t'as fait souffrir mais une voix dans ma tête m'a convaincu de l'aimer, et puis je sais également qu'un procès va sûrement être ouvert d'ici quelques temps mais je ferai mon possible pour venir te soutenir. Je t'aime toujours comme un dingue, tu restes ma sœur, ma moitié. J'espère que tu auras la force de me pardonner...

Je t'adore, Tomas.»

Above all loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant