Chapitre 2

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Fin du retour en arrière.

Il me sourit de ses dents blanches. Puis me lança de nouveau la discussion :

Salut, on se connaît, tu te souviens de moi ? Je le regardai mais ne répondis pas. Merci pour le vent... rajouta-t-il.

Maël Lento, je ne te dérange pas j'espère, le coupa le prof.

Non pas du tout, continuez.

Mademoiselle Nora Valence, je pense, il faudrait que vous choisissiez mieux vos amis, je vous déconseille fortement ce jeune homme. Je lui lançai un regard noir mais il continua. Comme tu m'as interrompu, je suppose que tu connais la réponse à ma question Maël.

Absolument pas.

Et vous, mademoiselle Valence ?

Je frissonnai en entendant mon nom de famille, je le regardai dans les yeux mais ne répondis pas. Il reposa sa question mais je haussai les épaules toujours sans un mot. Il demanda que je dise quelque chose, n'importe quoi. Mais aucun son ne vint. Comment répondre, réagir si je ne parlais plus depuis trois mois. Alors pour la plus grande surprise de tous, je me levai, pris mes affaires et me dirigeai avec élégance jusqu'à la sortie. Devant la porte, je me retournai vers le prof, lui lançai un sourire forcé et sortis en jetant un dernier coup d’œil au garçon à côté de moi. J'avais passé la journée dehors comme à mon habitude, comme un vagabond. Puis j'en ai eu marre et vers 22H je me suis décidée à rentrer chez moi ou plutôt dans le foyer qui m'est provisoirement destiné. Je ne suis pas rentrée assez tard, ils m'attendent.

Où étais tu ?

...

Tu ne veux toujours pas parler ? L'école nous a téléphoné, tu es partie sans rien dire. Tu ne vas pas recommencer Nora... Tu as le droit d'être triste ou dégoûtée mais ne te gâche pas la vie.

Je leur ai lancé un regard froid, rempli de haine. Je détestais ce même refrain comme quoi il fallait que je passe à autre chose, j'aimerais bien les voir à ma place. Ils ne savent pas ce qu'il s'est passé. Je me suis assise sur mon lit et j'ai joué de le guitare à m'en scier les doigts. Ça me défoulait, puis mon frère jumeau est entré et m'a pris dans ses bras, essayant de me calmer. Nous sommes dans une sorte de famille d’accueil depuis trois mois, depuis « l'accident ». Ce couple est tellement heureux et patient que ça me rend dingue. Alors pour ne pas les croiser, leur parler je pars tôt le matin et je reviens la nuit. J'en ai marre d'entendre tout le temps les même discours, les même questions, les même regards remplis de pitié. Je pense que j'ai surtout peur qu'ils nous annoncent que nous devons quitter ce lieu calme et en sécurité parce qu'ils ont retrouvé notre mère. Maman, cette femme qui n'a jamais vraiment été une maman. C'était plutôt une femme glaciale qui nous avait mis malencontreusement au monde. Après ce ... Fin, il y a trois mois, elle nous a abandonnés comme une lâche, sans prendre ma défense sans se soucier de nous. Mais si un jour elle revenait nous chercher de force et me faire payer ce que j'avais fait ? Il n'y aura plus personne pour m'aider, en fait il n'y a jamais eu personne. Je m'endors à côté de mon frère, toujours d'un sommeil agité et loin d'être reposant. Le lendemain je ne voulais pas aller à l'école, comment suivre des cours sans parler ? Mais on m'y obligea, Jessica avait préparé un bon petit déjeuner que j'engloutis en vitesse. Mon frère Tomas parlait de tout et de rien, il avait toujours eu horreur du silence et donc le comblait comme il pouvait. Nous priment le bus jusqu’à l'école. Il s'était déjà fait pleins d'amis, il était très sociable. Il hésita à aller les rejoindre et je lui fis signe d'y aller. Je m’asseyais près d'un arbre, seule quand Maël est venu à côté de moi.

T'as fait fort hier, moi c'est Maël mais je pense que tu le sais déjà...

Il me sourit amicalement et commença à me parler. Nous rentrâmes ensemble en cours et il m'accompagna jusque chez moi, continuant ses monologues.

Above all loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant