Peut t-on réapprendre à vivre ?

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Je vais vous expliquer. Commençons par le commencement ; je m'appelle Elena, et j'ai 14 ans. J'étais en 3e, au collège, à quelques kilomètres de la frontière allemande,et tout s'est passé il y a 2mois. Je venais d'arriver au collège avec une heure de retard car j'avais rendez-vous chez l'orthodontiste de de 9h30 à 10h. Donc je suis arrivé pendant la récréation : tu me semblait normal, mais je ne voyais pas Léo. Léo, c'est mon petit ami. Je sais que quand il a envie d'être seul, il va souvent derrière le bâtiment qui sert de débarras. Alors je me dirige, et quand j'arrive je le vois, en train de l'embrasser. Il me trompe. Le pire c'est que c'est avec elle.
Elle. Ma sœur jumelle. Je suis paralysée. Puis, je me retourne, cours, escalade le portail. Je cours,cours encore sans pouvoir m'arrêter. Je ne sais pas où je vais. Je ne sais même pas qui je suis. Je sens les larmes qui ruissellent sur mes joues. Je tombe à genoux et je hurle. Je hurle mon dégoût, ma colère, mon chagrin.
Peu t-on réapprendre à vivre alors que c'est inné? Comment ?
Je me relève et cours, cours encore plus vite, encore plus loin. Je sens le vent, je vois la Lune. J'entends les bruits de la nuit.
Je m'arrête. Je me tourne encore et encore. Autour de moi, juste des arbres. Je commence à paniquer. Oh non pas maintenant ! Je prends ma Ventoline dans mon sac.
Je me sens mieux. Alors. Je réfléchis.  Je suis perdue. Je n'ai qu'une pomme dans mon sac. J'ai ma gourde. Je n'ai pas mon téléphone. J'ai juste ma montre et mes cahiers. Je me couche sur le sol, me sers de mon sac comme oreiller.  Mes cahiers sont ma couverture.

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J'ouvre les yeux, il fait jour, je peux voir le soleil au-dessus de moi. Je me lève, rassemble mes affaires, boit une gorgée d'eau, coupe un petit morceau de pomme, le mange, puis repart.
Je marche droit. Je vois la fin de la forêt a une centaine de mètres. Je cours jusqu'à elle.  Je tombe et me tord la cheville. Génial. Une entorse. J'enroule ma veste au tour de ma cheville, comme une attelle improvisée. Je marche. J'arrive à la lisière de la forêt. A perte de vu, des champs. J'aperçois une colline proche. Elle doit être a environ 2Km. Je marche, encore. Je monte la colline. Je suis presque arrivé en haut, je regarde ma montre, il est déjà 16h.
Quand j'arrive au sommet, je peux regarder les alentours, je vois, enfin la civilisation ! Je vois un petit village, tout petit, à environ une dizaine de kilomètres je dirais j'y serai demain je pense.  Je me ré improvise une couverture et un oreiller, puis je m'allonge sous un arbre, puis je me laisse m'endormir.

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Je me réveille, instinctivement, je regarde ma montre. Il est 8h 30. Je range mes affaires, reprends un petit bout de pomme, une gorgée d'eau, puis je me remets en chemin.  Au bout de environ 3h, vers 11h, de nouveau une colline, je l'escalade voir mieux me diriger et pour être sûre de ma direction. Le village est dans une vallée à environ 2 km. Je descends la colline, je marche marche marche, puis je vois à 50 mètres un petit village. J'arrive, je veux une dame en train d'étendre son linge.
Je l'interpelle, je lui dis que je me suis perdue il y a 2 jours, puis je m'évanouis.

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Je me réveille, j'ouvre les yeux, au-dessus de moi, un plafond blanc. Je suis à l'hôpital, toute ma famille est là. Même ma peste de sœur.

Mes parents me regardent, l'air déconfit , ma sœur pleure, (bien fait pour elle) tu es ma mère regarde dans ma direction, et se rend compte que je suis réveillée
- Elle est réveillée !
Elle se précipite vers moi et me serre dans ses bras.

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Cela fait 3 semaines que je suis rétablie, je suis sortie il y a une semaine, et nous sommes dimanche. Ce matin, ma mère est venue me voir et elle m'a dit
- Elena tu vas au collège demain
Comment vais-je faire ? Sûrement que ma peste de sœur et mon ex se sont déjà afficher en couple devant tout le collège.

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Je suis devant le portail, je me pointe du doigt, on chuchote sur mon passage, moi qui n'aime pas attirer l'attention, c'est raté.


Je suis dans le premier cours de la journée, il est 8h03, et je suis en mathématiques. Je me suis mise tout au fond, la table dans le coin, le plus éloigné de la fenêtre. Après le cours, je vais déposer mes affaires à mon casier, j'ouvre la porte de mon casier, et je me rends compte qu'il est rempli de petits mots ! Le premier que je déplie il y a écrit
"La petite a fugué, tout le monde la croit morte j'espère que c'est vrai ""j'espère que tu vas bien, où que tu soit""j'espère que tu es morte ""ton ex a niqu* ta soeur dans les chiottes""tu es une personne horrible"

Je vais laisser tomber mes cahiers à terre, je courus le plus vite possible (quand on a une entorse c'est pas facile de courir vite) au toilette, je m'enfermai dans une cabine. Je pleurais, pleurait pleurait, j'entendais la cloche qui sonne et, j'ai entendu toutes les élèves sortir des toilettes pour aller en cours. Mais moi je suis restée ici. C'était mon havre de paix.

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Les insultes envers moi continuaient, mais ni ma sœur ni moi n'avions en parler à un adulte.
Un jour, la goutte de trop arriva. Je savais qu'elle arriverait, mais j'espérais me tromper. Je me sentais pas très bien donc, en cours de maths, j'ai levé la main et j'ai pu aller aux toilettes. En arrivant au toilette, j'ai vu ma sœur et Léo qui s'embrassaient. Mon cœur se déchirer à cette vision, je suis tentée de repartir de ressauter la grille et de courir sans m'arrêter.

Au lieu de ça, je suis allée à l'infirmerie, j'ai dit que je me sentais pas très bien, et mes parents sont venus me chercher. Puis après, ma mère a décrété que je devais faire une sieste, donc je me suis enfermée dans ma chambre, je me suis allongée sur mon lit, et j'ai réfléchi. Quel sens avait ma vie maintenant ?

Après environ 20 minutes de réflexion, je me suis rendu compte de l'horrible vérité. Ma vie n'avait plus aucun sens, elle n'était d'aucune utilité pour personne, elle ne servait plus à rien.

J'ai entrebâillé ma porte, entendit la télé, et ma mère qui faisait à manger. Je suis sortie donc de ma chambre, je suis allée à la salle de bain, j'ai pris le rasoir de mon père, je me suis ouvert les veines. Pendant que le sang coulait, étrangement, je me sentais mieux que depuis plusieurs mois. Et puis, soudain prise d'une inspiration, avec mon sang, je traçait les mots au revoir je vous déteste sur le mur immaculé.

Voilà, c'était il y a 3 semaines. Maintenant, je flotte dans les airs, sans but. J'ai rencontré une fille de mon âge, Lucy qui m'a appris que toutes les personnes qui se sucident  rester en suspension dans l'air jusqu'à la fin des temps. Son histoire est une autre, peut-être que quelqu'un vous la racontera.

Voilà pour mon chapitre le plus long il fait au total 1259 mots je suis trop trop fière de moi voilà voilà bon bah bonne chance bon appétit voilà voilà.

Petites histoires tristes [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant