Chapitre II

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Le retour jusque chez elle se passe dans le calme et la marche fait un bien fou à Mélissa cela lui permet de réfléchir sur la journée qui vient de se dérouler. Elle ne pensait pas en se levant ce matin qu'elle agirait différemment avec l'une de ses élèves, mais surtout qu'elle ressentirait une réelle affection pour elle.

Depuis le début de l'année scolaire, elle a repéré la petite et son attitude, mais quelque chose la retenait jusque-là, quoi ? Elle ne saurait le dire. Elle avait une telle détresse dans le regard qu'aujourd'hui c'est cette vision qui a fait flancher sa décision. C'est sur cette pensée qu'elle entre enfin dans son appartement avant d'avoir déposé ses affaires dans le salon et de partir se préparer un truc à manger.

Arrivée à son domicile, Madame Peters demande à Nina de vite aller se laver les mains avant de venir prendre son goûter. La petite revient rapidement à ses côtés et commence à dévorer les gâteaux posés sur la table près d'un grand verre de lait frais.

— Tu as bien travaillé à l'école ?

— Oui, on a corrigé nos devoirs ce matin avec Madame Anderson et j'ai même mangé avec elle, sourit la fillette.

— Ah oui ? Mais d'habitude les maîtresses ne mangent pas avec vous, lui précise Madame Peters.

— Non, elles sont dans une autre pièce, mais elle a oublié son repas donc elle a demandé à la dame de la cantine si elle pouvait s'asseoir avec nous et elle a dit d'accord, explique Nina sérieusement.

— Oh, d'accord et elle a mangé à ta table ? se renseigne la mamie.

— Oui, il n'y avait plus de place et sinon elle aurait déjeuné debout et je lui ai répété que mon papy dit toujours que ce n'est pas bien, précise Nina avec contentement.

— Et tu as eu raison, je suis fière de toi ma chérie.

La petite lui sourit en retour et finit de manger son goûter rapidement pour aller faire ses devoirs. Mais avant, elle demande à sa grand-mère :

— Mamie ?

— Oui, ma puce ?

— Papa va appeler ce soir ? Car on est lundi.

— Je ne sais pas, Nina... Je n'ai pas eu de nouvelles donc je n'en suis pas sûre.

Madame Peters s'attendait à cette question, comme tous les lundis, depuis un an. Le regard de sa petite fille lui brise le cœur, car elle espère à chaque coup pouvoir lui parler, mais depuis trois mois maintenant il n'a pas téléphoné une seule fois et cela commence à les inquiéter. Le manque de nouvelles d'un militaire n'est souvent pas bon signe, mais elle et sa famille ne veulent pas penser à ça, souhaitant qu'il aille bien et qu'il se trouve simplement dans un lieu où il lui est impossible de les joindre.

Mais comment expliquer cela à une petite fille de sept ans sans lui faire peur ?

— D'accord... Il s'en fiche de moi... dit-elle d'une faible voix tremblotante avant de courir en direction de sa chambre.

Une fois dans celle-ci, Nina se jette sur son lit et laisse sa peine couler le long de ses joues. Elle ne comprend pas pourquoi son papa ne l'appelle plus ni pourquoi il ne donne plus de nouvelle à personne. Elle sait que le travail de son père est très dangereux, il le lui a expliqué avant de partir, mais le téléphone ça passe partout non ? Se dit-elle. Elle n'arrive pas à calmer ses sanglots quand sa mamie vient la rejoindre et s'assoit sur son lit tout en lui caressant les cheveux.

— Ma chérie, ne pleure pas... Ton papa t'aime tu sais, il s'inquiète pour toi.

— Non, c'est faux !

Army Vs Life and LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant