Enflammés

Chapitre 2

Le réveil de Laly se fit dans la brume. Elle ne savait pas où elle se trouvait ni ce qu'il s'était passé. Ses souvenirs s'arrêtaient au moment où Riya l'avait emmenée auprès de celui qu'elle aimait depuis tant d'années. Qu'est-ce qu'il s'était passé après cela ? Qu'avait-il dit ?

Peu à peu, les souvenirs revinrent. Elle dut se creuser la tête pour s'en rappeler mais lorsqu'elle eut réussi, son visage blêmit. C'était pire que tout ce qu'elle aurait pu imaginer. Elle qui voulait son attention l'avait eu, mais pas dans la meilleure des situations. Elle avait fait la pire première impression qu'une personne pouvait avoir. Il l'avait même qualifiée de « fille de joie » et en seulement quelques minutes, il avait appris sa véritable nature. C'était un réel désastre.

Afin de penser à autre chose, elle commença à se relever et à observer son environnement. Elle se redressa du canapé en cuir qui l'avait accueilli et constata que la pièce était plongée dans la pénombre. En attendant quelques secondes, elle s'adapta plus facilement à l'obscurité. Beaucoup de couleurs envahissaient la pièce. Tout d'abord, le soleil renvoyait la belle couleur jaune des rideaux, ce qui permettait à la pièce d'avoir assez de lumière pour se repérer. Près de la fenêtre couverte par le rideau se trouvait une coiffeuse dotée d'un miroir assez grand pour qu'elle puisse voir tout le haut de son corps. Une garde-robe se trouvait juste à côté et en face de cette armoire se trouvait la porte d'entrée de la pièce. Les murs étaient peints en rouge. Un rouge si beau qu'il lui rappelait les coquelicots qu'elle avait l'habitude d'aller voir au milieu du printemps. Bien qu'elle fût éblouie par ces couleurs et par la beauté de la pièce, elle se demandait toujours comment elle avait pu atterrir en ces lieux. Elle était sûre de ne pas connaître cet endroit. Chez elle, tout était en bois et elle peinait à garder sa maison en bonne état. Ce n'était clairement pas le même mode de vie. Elle pensait que Riya l'aurait ramené chez elle mais ce n'était clairement pas elle qui lui avait donné l'asile. Elle partit dans le couloir en pensant que l'exploration lui donnerait un peu plus d'informations. Mais à peine eut-elle ouvert la porte qu'elle percuta quelqu'un.

« Enfin réveillée. Bon, tu voulais me servir sorcière. Ton vœu sera exaucé. »

Elle sourit. C'était bien lui. Bien qu'il ne semblait pas être ravi de sa présence, elle était heureuse d'au moins pouvoir lui être utile. Ce sentiment d'impuissance qu'elle avait auparavant lorsqu'elle ne faisait que le regarder avait disparu, et elle avait maintenant espoir de lui raviver la mémoire. Tout n'était pas perdu.

« Va me préparer un thé et apporte-le-moi dans les cinq minutes qui arrive. Je t'attendrais dans le grand salon »

Laly s'exécuta. Bien que ce n'était pas ce à quoi elle s'attendait quand elle lui avait proposé son aide, il l'avait accepté. Elle se dit qu'elle l'aiderait encore plus par la suite et que commencer par des tâches simples serait plus facile. Cependant, malgré la facilité de sa mission, la difficulté vint lorsqu'il fallut se repérer dans la maison. Elle était immense, et elle se demandait comment il faisait pour vivre ici. Quelques fois, elle croisait des domestiques ainsi que des valets. En avait-il vraiment besoin ? Les couloirs ne cessaient de tourner et faisait facilement 2m50 de largeur. Les murs étaient couverts de portes fermées que Laly n'osait ouvrir. Les lieux étaient très beaux, seulement, tout se ressemblait et cela n'aidait pas lorsqu'il fallait se repérer. Préférant ne pas être en retard auprès de son épéiste, elle tenta néanmoins de rentrer dans une des salles que contenaient ces nombreuses portes. Elle en choisit une qui était la première d'un nouveau couloir. La porte avait de nombreux reliefs dont un particulièrement grand et central qui représentait une coupe. Ce symbole se retrouvait sur toutes les portes qu'elle avait croisé et elle se demanda ce que cela pouvait bien signifier. Elle prit la poignée ronde et l'enclencha. En entrant, elle déboucha dans une chambre simplette mais qui avait son charme et qui semblait être bien entretenue. Le lit séjournant au milieu de la pièce, contre le mur du fond, semblait aussi moelleux qu'un nuage de coton. Si elle n'avait pas quelque chose à faire, elle se serait sûrement laissé tenter à rebondir sur le matelas. Cette fois-ci, les rideaux étaient gris et le papier peint était beige. C'était très différent de la pièce où elle s'était réveillée mais les deux endroits étaient cent fois plus beau que sa petite maison en bois.