Chapitre 13

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-Et voilà, c'est moi qui suis derrière, j'ai l'impression d'avoir 15ans c'est naze. Salut Léo !

-Salut Yan!

-T'as vu?! Tu pointes ton petit minois et tes longs cheveux et bim! le Yan est relégué à l'arrière. Mais attends t'as un chien alors ?

-Ouais, c'est..

-Mais oui, Blandine m'a dit. Enfin elle ne savait pas grand-chose.

Marin démarre enfin et le bavardage de Yan emplit l'habitacle. Il est outré de ce qui est arrivée à ma pauvre chienne mais ce n'est rien à côté de la réaction qui l'anime quand il comprend que je ne lui ai toujours pas choisi de nom.

-C'est dégueulasse Léo. Tu ne peux pas lui faire ça, c'est comme l'abandonner une seconde fois. Franchement, tu me décois !! Mais tellement.

-Tu as des attentes trop élevées à mon encontre Yan. Tu risques d'aller de déception en déception.

Je ris franchement devant sa démesure. Cet échange sans prise de tête allège la nervosité qui m'habite depuis le réveil. Je me souviens alors que je ne suis ni timide ni facilement intimidée. Le grand mec à côté de moi a beau faire couler mon sang plus vite qu'une infirmière de l'EFS, je ne suis pas née de la dernière pluie.

-Marin arrête moi deux minutes.

Mon ton est plus impérieux que prévu.

-S'il te plait. J'ajoute.

Je saute de la voiture, laissant à Marin le soin de tenir mon chien et me précipite dans la ruelle piétonne.

Sept minutes plus tard précisément, je me glisse dans l'habitacle et reçois simultanément un coup de langue sur le menton et un regard interrogateur. Le coup de langue vient du chien.

-C'est bon les gars, on peut y aller.

-Je cracherais pas sur une explication.

-Evidemment, t'es curieux comme une pie. Je n'allais pas me pointer les mains vides. On n'est peut-être pas des bobos dans l'Est de la France, mais on sait se tenir.

-On n'a jamais rien dit de tel ! S'insurge Yan

-Et on n'est certainement pas des bobos nous-même.

Marin semble avoir retrouvé son naturel, il me parait moins tendu. Ou peut-être est-ce moi qui suis redevenue moi-même. Toujours est-il que les quelques minutes de trajets se déroulent dans une ambiance légère.

La voiture s'engage sur un étroit entre plusieurs bassins mystérieux et je réalise que 'ai bien peu d'information sur ce qui m'attend.

-C'est où cette petite sauterie ? J'ai du mal à imaginer la salle des fêtes communale au bout de ce chemin...

-Qui a parlé de salle des fetes ? On fait ça à la cabane à huitres près des bassins.

-Ha bon ? Je n'ai rien compris.

-T'as été un peu prise de court, je crois. Tu m'as paru un peu... déstabilisée.

La voix de Marin m'envoie une petite décharge au creux des reins. L'effet qu'il me fait est ridicule. Et si Yan n'est pas la moitié d'un débile, encore une ou deux allusions comme ça et notre moment d'intimité sera grand public.

-Je suis rarement déstabilisée, et surement pas par un truc qui n'est pas encore arrivé. Et qui pourrait s'avérer tout à fait décevant.

Yan, pour qui j'ai peut-être été un peu ambitieuse, s'empresse de prendre la défense de sa sœur.

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