Point de vue inconnu :
Le nez tourné vers mon repas, j'osai lever les yeux vers elle. Autour de moi, beaucoup d'autres élèves étaient là. Je me fondais dans la masse. Elle ne me remarquait pas. Elle ne me remarquait jamais. Personne ne me remarquait jamais. Pourtant, je n'étais pas invisible. Simplement, j'avais si peu d'amis que je mangeais avec moi-même chaque jour. Mais je n'attirai jamais les regards, SES regards.
Alors je lui avais envoyé une lettre. Un poème d'amour que j'avais réécrit en me basant sur un que j'avais lu un jour durant un passage sur internet. L'original ne me convenait pas. Il était trop simple, pas assez rempli, écrit avec des mots rimant parfaitement parce qu'ils étaient les mêmes. « Jours » et « toujours » par exemple.
Alors je l'avais réécrit, le complétant, changeant les tournures de phrases insatisfaisantes, mettant de réels sentiments dans ce dernier. J'espérai qu'il lui avait plu.
Aujourd'hui, elle souriait. Et je jure que si c'est grâce à ce poème, je lui en écrirais des centaines toute ma vie.
Oh ! Dieux ! Elle rit ! Il parvint à mes oreilles et je souris, le nez revenu à mon assiette. Son rire est comme une cloche chantant doucement dans le vent du matin. Tout en elle est magnifique. Tout en elle est stupéfiant. Bien sûr, son corps est beau comme nombre de personnes ici le dirait. Bien qu'ils auraient probablement recours à une phrase de ce genre irrespectueux : « Alice ? Ouais elle est bonne. ». Phrase que je déteste par dessus tout.
Alice n'est pas « bonne ». Alice est magnifique. Alice n'est pas « baisable ». Alice est merveilleuse. Alice est douce, gentille, intelligente, perspicace, sage, joyeuse, complaisante, excitée, aimante, protectrice de sa famille et de ceux qu'elle aime. Elle est tant de choses mais bien sûr, les qualités de l'esprit sont moindre pour les gens de nos jours.
Alors j'ai appris à les chercher pour mieux la comprendre. J'ai appris à l'admirer en silence, sachant qu'on ne me remarque jamais. J'ai appris à lui faciliter la vie parfois quand je savais qu'elle en avait besoin. Quand ils partaient en voyage de camping, je réécrivais mes cours et les passaient à Renesmée, la seule qui m'effrayait un peu moins que les autres. Non pas qu'Alice m'effrayait, loin de là, mais elle m'intimidait. Je ne pouvais marcher près de cette déesse sans ternir sa beauté. Alors je passais par d'autres pour y parvenir. Quand elle laissait quelque chose, je le récupérais et le donnais à un professeur pour qu'il le lui rende. Je restais dans l'ombre pour admirer sa lumière. Et ça me convenait parfaitement. Du moins jusque là.
Hier, quelqu'un d'autre avait dit l'aimer. Il avait dit « la vouloir pour la faire crier mon nom ». J'ai détesté ça. Je ne pouvais pas imaginer une fille merveilleuse comme elle, comme Alice, avec un connard comme lui. Alors je lui ai envoyé cette lettre. Peut-être qu'ainsi, elle saurait qu'elle a une autre option, quelqu'un d'autre qui éprouve les mêmes sentiments que ce gars, Jordan Landais, mais qui ne la voit pas et ne la verra jamais comme un trophée.
Je sais qu'elle peut faire ses propres choix. Mais je ne veux pas être le second. Pas quand le premier serait lui. Il lui fera mal. Il la blessera comme toutes les autres avant elle. « Il la baisera pour la larguer ensuite », c'est ce que disent toutes ses anciennes conquêtes quand il en a une autre. Et je ne veux pas qu'elle soit une énième fille sur sa liste. Je ne le permettrai pas.
Moi je veux la faire sourire, lui veut la faire pleurer. Moi je veux la voir heureuse, lui juste la montrer. Moi je veux qu'elle vive comme elle l'entend, lui veut la dominer. Nos différences sont là et elles sont notables. Mais bien trop timide pour oser me mettre sous son regard de feu et de miel, je préfère le confort des lettres et leur sécurité. Si elle ne retourne pas mes sentiments, au moins personne ne saura jamais qu'il s'agit de moi.
Sur ces mots lâches, je me levai, quittant la cafétéria comme un fantôme, ce que je suis, sachant que jamais son regard ne se posera sur moi. Seuls les animaux me voient et m'écoutent et ce, depuis que je suis enfant. Olympéa, la chouette qui a livré la lettre à la délicate Alice, est une amie de longue date. Je l'ai connu oisillon et maintenant elle est une grande dame.
Mon sac sur le dos, je me prépare à mon cours d'art, le seul que j'ai avec cette déesse vivante. Peut-être qu'aujourd'hui, je pourrais nager une seconde dans son parfum de lilas.
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✨Un Amour Qui Traverse Les Mots Sait Toujours Toucher Le Coeur✨ (Alice x OFC)
FanfictionPar un soir d'hiver, à Forks Washington, Alice reçoit une lettre portée par un oiseau. Elle ignore de qui cette dernière vient. Les mots qu'elle y trouve font rougir son âme, chanter son cœur, sourire son corps. Un amour qui traverse les mots sait t...