Chapitre 46

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PDV Finn

Je maudis intérieurement Stella d'avoir oublié de fermer ses volets. Le soleil m'a réveillé, il y a déjà une heure, à six heures, et depuis, il m'est impossible de me rendormir. Elle, en revanche ça ne semble pas la déranger. Si je ne la connaissais pas, je dirais qu'elle dort paisiblement. Mais je sais qu'elle n'est pas paisible, qu'elle souffre. Je l'ai entendue pleurer dans son sommeil cette nuit, comme plein d'autres. Et comme les autres, j'ai senti mon cœur se déchirer. Je lui ai donné un coup de coude en faisant semblant de dormir pour la réveiller. Si elle savait que je l'avais vu dans cet état, elle se serait sentie encore plus mal.

Je la sens doucement bouger contre moi et elle enfouie sa tête dans mon cou.

S : Salut...

J'ai récemment décidé que la voix de Stella au réveil était mon son préféré.

-Salut.

Je resserre ma prise autour de sa taille. Ces instants simples et spontanés que nous partageons sont ceux que je chéris le plus.

S : Vous partez à quelle heure ?

Une boule se forme dans ma gorge.

-L'avion décolle à dix-sept heures donc vers quinze heures, j'imagine. Millie m'a envoyé un message, elle ne va pas tarder à arriver.
S : Cooool... Baille-t-elle.

͠

S : C'est bon, tu peux y aller, m'informe Stella en sortant de la salle de bain.

Elle porte un jean bleu clair et un cardigan court beige. Ses cheveux mouillés tombent en cascade dans son dos. Mais ce qui me donne le sourire, c'est de voir qu'elle s'est maquillée. Moins que les premiers temps quand je l'ai connue, mais toujours plus que ces dernières semaines.
Je m'autorise à espérer que c'est parce qu'elle est sur le chemin de la guérison, qu'elle reprend goût aux choses qu'elle aimait.
Pour moi, ce trait d'eye-liner et cette fine couche de fard sur ses paupières sont le signe que la lumière au bout du tunnel n'est peut-être pas si loin.

Je lui attrape la main et l'attire à moi pour la prendre dans mes bras.

-Tu es magnifique, je lui chuchote. Je veux qu'elle sache à quel point je suis fier d'elle.
S : Arrête tu vas me faire pleurer, je vais être obligée de tout refaire, rigole-t-elle doucement contre mon épaule.

Je ne sais pas si elle se souvient de ce que je lui ai dit hier, peut-être même qu'elle dormait déjà. Mais peu importe, parce que je suis prêt à lui redire, chaque seconde s'il le faut.
Hier soir était une déclaration complètement désespérée, parce que mes sentiments m'avaient pris à la gorge, parce que j'avais senti le besoin irrémédiable de lui dire et de sentir sa présence.

Je finis par partir à mon tour dans la salle de bain pour me préparer.

Derrière la porte, j'entends Millie qui vient d'arriver. Je me dépêche de finir et sort la saluer.

S : On fait quoi aujourd'hui ? Demande Stella.
-J'ai pensé que ce n'était peut-être pas judicieux que tu sortes trois jours d'affilée alors je me suis dit qu'on pouvait rester ici et faire des jeux de société, j'en ai emmené plein.
M : Oui, enfin, tu m'as envoyé un message pour me dire d'en ramener, rectifie Millie.
-Le résultat est le même.
S : Je suis plus que partante, je vais vous atomiser !
-A voir, je n'en suis pas si sûr.

Après deux parties de Monopoly, gagnées par moi bien entendu, une infirmière vient apporter le repas de Stella et j'en profite pour aller chercher le nôtre. Je me rends rapidement dans le fast-food le plus proche et en ressors un quart d'heure plus tard les bras chargés en me dépêchant de retrouver la chaleur de la chambre de Stella.

Broken heart {FW}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant