C'est tout le temps la même chose. Je me lève au son de mon réveil, il est 6h30. Mes céréales, le lait dans un bol, le tout au micro-onde 30 secondes, le temps de me presser un jus d'orange, je prends ma douche, m'habille, j'enfile ma veste et mon sac et c'est parti pour une journée de cours tout aussi normale que les autres. Ça ne vous fait rien de voir que votre vie est une éternelle répétition ? Et bien moi si. Vous dire que je m'ennuie serait un euphémisme, JE ME FAIS CHIER ! Il ne se passe jamais rien de différent ou d'original dans la vie de l'étudiant en seconde année d'ingénierie que je suis. D'ailleurs, je ne me suis pas présenté : Jack Glycine, cheveux châtains, âgé de 20 ans, plutôt beau garçon ( enfin d'après moi, je ne suis pas sûr que ce soit l'avis des filles ), le mètre quatre-vingt avec une musculature fine et robuste.
Aujourd'hui, donc, identique aux autres, j'enfourche ma mobylette en direction de ma fac. Le vent dans mes cheveux, traversant une longue avenue je laisse mon esprit vagabonder : je m'imagine sur un pur-sang dans de grandes plaines, le cœur du cheval battant contre sa croupe, sa crinière me fouettant le visage...quand j'entends un klaxon retentir dans mes oreilles, tel un rappel à la réalité, juste à temps pour éviter la voiture sur le point de me percuter. La frayeur passée, je reste concentré sur la route toute la suite du trajet.
Arrivé à destination, je retrouvais mes amis ainsi que le torrent de feu qui consumait mon cœur. Il a pour nom Lucile : de délicates tâches de rousseur sur les joues, un visage rond et pétillant, avec un sourire dont elle ne semblait jamais se départager et une joie de vivre contagieuse, ainsi qu'un petit peu enrobée. Elle était la seule à réussir à me faire rire dans mes mauvais jours. Je salue mes copains et cours rejoindre ma bien-aimée et notre meilleur ami commun, Hiro. Nous formions ensemble le trio de choc, une amitié inébranlable. Il se trouvait que Hiro était aussi amoureux de Lucile, mais malheureusement pour lui, elle ne semblait même pas en avoir conscience, et son cœur était déjà pris. Nous rentrons bras dessus bras dessous dans le hall, le sourire aux lèvres. Nous commencions par deux heures de maths ( on était dans la même classe ), sauf Hiro qui était dans une spécialité différente et dès notre arrivée à Lucile et moi devant la salle, un groupe d'élèves nous siffla, et l'un d'eux dit :
« Regardez, voilà Nick et son cochon d'Inde !»
L'auteur de cette insulte était Noah, le gars populaire et imbu de lui-même, arrogant et dénigrant au possible, le mec le plus insupportable que j'ai jamais vu.
Par sa petite taille, son léger enrobage ressortait plus et elle était souvent victime d'insultes, mais le chevalier servant est là !
« Alors Noah, pas trop déçu de la soirée d'hier ? À ce qu'il parait, t'es revenu la queue entre les jambes après t'être pris un râteau par Coline, réplique-je avec un sourire en coin.
-Eh! Non ! Ouais bah de toute façon, je l'ai jamais aimé, s'empourpre-t-il. »
Cela faisait maintenant trois ans qu'il était amoureux d'elle, même si il ne l'aurait jamais assumé et malgré les nombreux refus de cette dernière.Nous rentrâmes et nous installâmes, et je vis le visage baissé de Lucile :
« T'inquiète pas, seul les crétins aiment avec les yeux, le vrai amour se ressent avec le cœur, la réconforte-je.
- Merci, tu as raison, je ne sais pas pourquoi je laisse les paroles de cet idiot me toucher, dit-t-elle en se blottissant contre moi, j'ai vraiment de la chance de t'avoir.
- Arrêtes, c'est moi qui te remercie, pour ton soutien dans mes mauvais jours, ton amour, et surtout ta patience, parce que ça doit pas être facile tout les jours de me supporter !
- Ah ça, je confirme ! s'esclaffe-t-elle, taquine. Tu es la personne la plus lente et fainéante que je connaisse ! »
Enfin je retrouve ma Lucile, l'inébranlable, la pile électrique que j'adore.
Le cours commença et nous ne nous parlâmes pas jusqu'à la fin.
Nous retrouvâmes nos amis et Hiro à l'heure du déjeuner, et passâmes un excellent moment, loin des cours et des soucis de la vie, pourtant je m'ennuyais. On pourrait croire que je suis un insatisfait, qui ne se contente pas de ce qu'il a, mais tout ce que je veux, c'est vivre une vie d'aventure, de suspens et de découvertes !C'était la fin des cours, je rentre dans mon petit studio, et me pose peinard sur mon canapé devant la télé, un bol de céréales sur les genoux. Puis cette sensation étrange revient, cet ennui et cette solitude : pourtant je n'étais pas comme ça avant, c'est arrivé un jour, aux alentours de ma rentrée en seconde, tel un serpent se frayant un chemin jusqu'au plus profond de votre cœur, pour vous anesthésier tous petits plaisirs. Sur cet arrière-goût désagréable, je m'endors.
Je me réveille le lendemain, toujours sur mon canapé, et je regarde le réveil.
« 8h ! Merde, j'ai cours moi ! »
Je me précipite, pas besoin d'enfiler des vêtements, j'ai dormis avec, je mets mon sac sur l'épaule et je sprinte jusqu'à ma mobylette. Bien évidemment, elle ne démarre pas pile le jour où j'en ai besoin ! Raaah ! Je me mets à courir, et je reçois un message de Lucile :
« T'es où ? Ça fait 20 minutes que je t'attends, je croyais que tu venais me chercher ?
- J'arrive, j'arrive, je me suis réveillé tard ! Lui réponds-je.
- Toi ? En retard ? Eh ben dis donc, c'est une première.
- Ah Ah Ah ! Envoie- je, agacé. C'est pas drôle, arrête de te moquer de moi ! Ma mobylette ne marche plus, essaye d'y aller à pied, on se rejoint au portail de la fac. »J'arrive finalement à l'école, surpris qu'elle ne m'ait pas répliqué une petite pique pour exprimer son mécontentement de devoir y aller à pied, mais il n'y a personne devant le portail. Je pense qu'elle est déjà allée en cours, je me dépêche donc et j'arrive pile à l'heure à ma salle de classe mais, surprise, Lucile n'y est pas ! Je m'installe et me demande :
« Elle ne serait pas arrivée à temps ? »
La journée passe mais aucun signe de ma bien- aimée, et je commence à m'inquiéter, serait-elle malade ? J'en parle à Hiro qui me dit qu'il ne l'a pas vue de la journée et qu'il commence lui aussi à se poser des questions. Je décide alors de passer chez elle le lendemain et promet de rassurer Feuille, puis rentre chez moi et je m'endors, dans mon lit cette fois ci, paisiblement.Je me lève de bonne heure le lendemain, et me dirige vers sa maison. Je sonne chez elle, et c'est sa mère qui m'ouvre. Je comprends tout de suite que quelque chose ne va pas lorsque je vois les larmes couler de son visage.
« Qu'est-ce qu'il se passe, où est Lucile ? M'affole-je.
- Hier...sniff...elle est partie en courant pour ses cours, et elle...une voiture l'a percuté à un coin de rue, et il ne s'est même pas arrêté ! Elle a passé une demi-heure à se vider de son sang avant que que quelqu'un ne la trouve ! Elle est maintenant à l'hôpital, en réanimation depuis 20 heures, sanglote-elle.
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Les Limites de L'infini
Paranormal« Il t'attend, accepte ce pouvoir, et vainc la. Ton choix décidera du sort de l'univers. » Jack, étudiant de 17 ans, vit dans une perpétuelle routine qui le laisse las et désintéressé de tout, mais contrebalancée par sa petite amie, jusqu'au jour o...