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Les deux adolescents marchaient dans la rue bondée de personnes. Paris n’étaient pas une ville où sortir un samedi matin ! Mais Clara s’en fichait.

A vrai dire, la jeune fille allait passer toute la journée dehors donc… Mais, ce n’est pas comme si elle n’avait pas l’habitude de le faire. Tous les week-ends, elle faisait cette petite routine. Depuis que sa mère avait failli la tuer.

Bien sûr, Clara ne lui en voulait pas. Sous l’emprise de l’alcool, on peut faire des tonnes de choses qu’on regrette quelques heures plus tard. Et, sa mère était constamment sous l’emprise de l’alcool. Des fois plus que d’autres soirs…

Dans tous les cas, Clara partait à neuf heures quinze de chez elle, tous les samedi matin et dimanche matin. Sa mère dormait encore. Puis, elle passait sa journée dehors, dans un parc ou bien dans différents lieux publics, à l’abri de certains regards. Elle rentrait le soir, vers huit heures, l’heure où sa mère venait seulement de partir pour aller se saouler dans un bar. Puis, elle s’enfermait dans sa chambre, attendait que sa mère soit trop fatiguée pour continuer à taper à sa porte de chambre et à lui crier des insultes pour s’endormir et ainsi, tout recommencer le lendemain. 

Cette routine faisait partie de sa vie, maintenant. Et, depuis un an bientôt, elle s’y était faite. Même si, elle souhaitait, parfois, avoir une mère normale. Comme les autres.

"Tu t’en souviens quand tu avais lancé des cailloux sur notre maîtresse en grande section de maternelle, juste parce que je t’avais défié de le faire ?" Rigola Noah. 

"Bien sûre que je m’en souviens !" Pouffa Clara. "Je me souviens aussi m’être fait punie de jeux vidéo et de poneys. Un drame pour moi, à cette époque… !"

"Je me souviens aussi que, le lendemain, tu m’as défié de casser la fenêtre de la classe !" Continua Noah, des souvenirs pleins la tête. 

"Ouais… Notre petit jeu a bien duré quand même !" 

"Ouais… Et j’en suis sûr qu’il aurait pu continuer encore longtemps…" 

Clara tourna doucement la tête vers le jeune homme qui la regardait. Ils avaient vraiment fait les quatre cents coups ensemble et ça, elle ne pourrait jamais l’oublier. Il y avait ce quelque chose chez lui qu’elle adorait et, que les autres garçons n’avaient pas. Peut-être était-ce pour ça qu’elle l’avait laissé. 

"Au faite, je t’avais dit de protéger Emma…" Marmonna soudainement la petite blonde. 

"Ouais, bah, j’en avais pas envie." 

"Bah t’aurais du. Tu as vu ce qu’elle a fait ? Ce qu’elle devient ?!"

"J’ai essayé ! Mais Enzo m’en a empêché. De toute manière, elle me parle plus."

La jeune fille secoua la tête comme si elle ne comprenait pas ce qu’il disait. Elle se stoppa net et le regarda.

"Je te défie de l’appeler." Lança-t-elle, un sourire aux lèvres. 

"Pourquoi tu veux que je lui parle ? C’est pas comme si c’était encore ta pote, j’veux dire…" 

"Appelles-là ! Sinon, tu sais ce que tu dois faire." 

"Et je lui dis quoi ?"

"Je sais pas, ce que tu veux. A toi de voir." 

"Je savais pas qu’on jouait encore…" 

"J’ai jamais dit qu’on arrêtait !" Rigola-t-elle. 

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