Nous.

31.

Enzo regarda sa mère, un verre de champagne posé devant elle. Elle l'énervait au plus haut point. Elle croqua dans un de ses macarons roses avant de se lever avec son verre. 

"Tu ne discutes pas !" s'écria-t-elle en commençant à gravir les escaliers. "Les parents de Matéo et lui-même viennent manger et tu vas rester ici manger avec nous. C'est quand même incroyable !" marmonna-t-elle finalement avant de monter dans son bureau.

L'adolescent détestait déjà ces vacances de Noël. Lui qui pensait être tranquille, il ne l'était pas une seconde. Heureusement qu'il partait dès demain chez ses grands-parents !

Il sortit rapidement de sa maison, sa veste à la main. Le vent soufflait violemment, le faisant enfiler son manteau un peu plus rapidement que prévu. Très énervé, il se dirigea rapidement vers l'arrêt de bus le plus proche afin de se rendre chez sa meilleure amie, Zoé. 

Après une bonne dizaine de minutes, il appuya sur la sonnette de son appartement très moderne et attendit que quelqu'un lui réponde.

"Oui ?" répondit la voix de la grande blonde à l'interphone.

"C'est Enzo, tu me laisses entrer ?" 

"Euh... je ne sais pas."

"Allez grouille, j'ai froid !" 

"OK", rigola la jeune fille.

La porte s'ouvrit et Enzo gravit les escaliers très rapidement. Une fois arrivé devant la porte de sa meilleure amie, il la découvrit, le sourire aux lèvres, appuyé sur sa porte.

"C'est vrai qu'on se les caille, ici !" lança-t-elle en commençant à avancer vers sa chambre.

Enzo entra et ferma la porte derrière lui. Il remarqua rapidement la mère de Zoé, assise sur le canapé, au téléphone. Elle lui fit un signe de la main avant de retourner à sa conversation apparemment très importante. 

Il avait toujours été étonné de la relation qu'entretenait Zoé et sa mère. C'est-à-dire, aucune. Lui, il avait une assez bonne relation avec sa mère et, même avec son père. 

Une fois arrivé dans la grande chambre de la jeune fille, il se posa à côté d'elle, sur son lit. De là, ils avaient une incroyable vue sur la tour Eiffel. 

"Waouh, t'as dévalisé Chanel, ou quoi ?" Rigola-t-il en voyant la dizaine de sacs posés par terre.

"Je me fais mes propres cadeaux de Noël !" lança-t-elle en se retournant sur le dos. "Alors, que me vaut cette visite tardive ? Je te rappelle qu'il est quand même six heures... !"

"Ma mère a invité Matéo et ses parents à venir manger chez nous ce soir... !" marmonna le garçon, déprimé.

"Oh. Peut-être que vous aller pouvoir vous expliquer ! Ecoute, moi j'ai rien contre lui. Je lui parle encore, juste pas devant Clara mais, tu devrais faire un effort..." 

"Vous êtes tous contre moi, ou quoi !?" Soupira le jeune homme.

"Non, c'est juste que, t'y vas un peu fort je trouve... Les autres fois, tu lui as pas fait la gueule ! Tu te souviens pas au début d'année quand tu as pas voulu dire à Clara où il était parce que t'étais son meilleur ami ? Je comprends juste pas ta réaction..."

C'est vrai qu'il ne comprenait pas non plus sa réaction. Peut-être qu'il ne lui parlait plus parce que cette tromperie avait été rendue publique. Alors que les autres, seul lui le savait vraiment. Les autres s'en doutaient mais, ils ne disaient rien. 

Et aussi, peut-être qu'il ne lui parlait plus parce qu'il avait couché avec Emma.

"Tu veux boire un truc ? Ma mère a acheté ces espèces de milkshake maison... je sais pas trop ça a quel gout mais, j'ai que ça à t'offrir. Ou du champagne. Ou de la vodka. Ou de..."