Elle marche vite dans la nuit encore une chanson triste dans les oreilles. C'est sa drogue. Là alors elle pense. Puis elle accélère son pas. Il y a cette lumière au bout de la rue qui faiblit puis reprend de l'éclat. Cette lumière la fait pleurer à chaque fois. Quand elle la voit elle accélère encore plus son pas pour la dépasser avant qu'elle ne faiblisse à nouveau. Quand la lumière est forte elle se rappelle des bons moments de sa vie. Puis quand elle faiblit elle pense au reste, à cette anxiété qui s'accroche à elle comme une seconde peau, à tout ses complexes si ridicules soient-ils, elle pense à cette infériorité qui la suit comme une ombre, elle pense à la lame de rasoir aiguisée qui l'attend chez elle prête à graver son adolescence dans sa peau. Les démons la rattrape et elle court. Elle essaie de les semer mais les démons grandissent et la dépasse alors leurs gigantesques mains essaient de l'attraper mais elle court toujours. Mais elle fatigue elle titube et trébuche et un grand démon l'attrape enfin, il s'appelle Solitude, grande masse grise informe avec deux yeux vide reflétant le ciel étoilé, ciel qu'elle aime tant. Elle est donc irrémédiablement attirée vers les yeux de ce démon. Solitude l'attire oui mais solitude lui fait endurer des souffrances mentales trop forte pour sa faible caboche. Alors elle se recroqueville sur Solitude et entend battre son grand cœur. Rythme effréné et irrégulier comme une mélodie désorganisée et pas plus harmonieuse que le bruit de la pluie a l'image du bruit des larmes qui lui coulent sur ses joues. Solitude l'attire irrémédiablement mais Solitude la tue. Alors elle court pour échapper. Elle ne veut pas mourir elle veut aider les gens, elle veut les faire rire les rendre mieux, elle veut créer des souvenirs pour pouvoir en discuter avec Solitude. Elle veut sourire en regardant son passé. Il commence à pleuvoir, elle adore la pluie. Pourquoi sûrement parce qu'elle est fascinée par l'eau. L'eau qui renaît toujours qui ne s'arrête jamais de courir de monts en rivières, de rivières en fleuves, de fleuves en mers puis en nuages pour enfin couler sur sa peau abîmée, couler sur ses joues rougies, puis sur ses lèvres tremblantes finissant leur voyage sur la route. Route maudite elle se dit souvent, elle pense trop c'est pour ça que Solitude la suit. Mais il n'y a pas que lui il y a aussi Instabilité, c'est un de ses démons les plus présents. Peut-être est-ce sa mère qui le lui a transmit, qui elle même l'a récupérée de sa mère. Elle ne sais pas mais Instabilité l'observe et l'attaque souvent. Elle en a marre de ses démons mais ils sont elle ainsi en voulant les heurter elle se heurte à son corps et la lame transperce sa peau et le sang coule et elle se sent bien. Et le sang est comme la pluie il glisse sur son corps couvrant sa blanche peau d'un filme rougeâtre. Elle n'aime pas ça non mais elle veut détruire Instabilité par tous les moyens. Ainsi tout les soirs se répète la même danse. La même course contre le temps qui passe doucement. Elle veut aller plus vite que le plus gros de tout ses démons :
Elle même.
Seulement c'est impossible alors elle continue de courir
Margaux
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Elle court
SpiritualC'est pas drôle c'est pas une histoire c'est rien qu'un égarement, c'est rien qu'un amas de pensées confuses, brouillonnes qui sortent de sa tête et viennent se figer sur des pages.