— Tu vas mieux Isis? questionna discrètement le professeur d'histoire en se penchant au niveau de son élève.
Elle ne répondit tout d'abord pas, prenant ainsi le temps de lier sa question aux événements d'hier, lors desquelles elle se vit quitter précipitamment la salle en larmes en plein devoir surveillé. Or, Isis ne fuyait habituellement jamais ses devoirs scolaires. Elle rêvait d'un avenir bien trop ambitieux pour se permettre le repos.
— Oui, je vais mieux, merci! répliqua-t-elle en lui offrant un sourire qui se voulait rassurant mais qu'il percevait comme faux.
Il s'apprêta à insister une ultime fois, avant qu'elle ne se dépêche de le couper.
— Mais je ne suis pas sûre de bien avoir compris la consigne. Vous pouvez me l'expliquer de nouveau?
Elle écouta sourdement les explications de l'homme face à elle, alors que ses pensées se contentèrent de relancer les évènements du jour passé.
Sa mère l'avait traité de tous les noms, commençant tout d'abord à lui souhaiter de disparaître, avant de finalement achever en la traitant de putain. Mais, en ayant assez entendue, l'adolescente déboula hors de la voiture en plein trajet, les yeux larmoyants. Et dire que cette dispute avait éclaté à cause des grèves qui firent supprimer son bus matinal.
Elle s'était souvenue de ce que disait son père ou encore sa psychologue. Ces mots n'étaient pas réfléchis, et sa mère était simplement sous pression. Sa pauvre génitrice vivait bien trop d'événement anxiogènes pour qu'elle contrôle ses paroles ainsi que sa réflexion.
Et pourtant, elle ne put calmer ses pleurs, poursuivant celles-ci même lors de son contrôle d'histoire.
Mais maman s'est excusée et m'a acheté une boîte de chocolat pour se faire pardonner. Elle ne le pensait pas, elle l'a elle-même dit.
Et ce fut donc sous cette réflexion qu'elle se réconforta dans son silence intérieurement mortifère.
Peut-être que dans le fond, Isis était simplement trop fatiguée pour fournir tant d'efforts dans un combat qui l'achevait sans cesse.
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les liaisons dangereuses
Historia Corta𝘐𝘴𝘪𝘴 respirait la tristesse. 𝘐𝘴𝘪𝘴 respirait sans vivre. TW: évocation de mal traitance morale, bribes pessimistes et écrits entre quelques matins de peine.