La ballade du Brûlé

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Oh my Lord, tu m'as mit une guitare entre les mains.
Ô cher-E adelphe, je vais te conter une histoire.

Celle d'Orphée,
Un homme profondément bon,
Dont les passions l'ont emmené dans une descente aux Enfers,
Avec lui son grand cœur.

"Sortant une énième fois du cachot,
Je redécouvre la vie d'avant.
Les arbres ont perdu leurs feuilles, le ciel est blanc,
Les températures bien basses,
L'hiver approche à grands pas.
Sur les rails de ce train au sein de la grande capitale,
Les lampadaires éclairant de leur douces lumières orangées,
Le glacial bitume sale de la ville Lumière.
Ton portrait m'ait soudainement apparu.
Apollon sous sa forme la plus humaine,
Il m'a fait signer de mon sang un papier,
Afin de vivre pleinement, en spécifiant qu'il serait vite de retour.
Je t'ai alors rencontré, toi.
Ma Passion, ma Muse, ma Demoiselle.
Cet hiver de sortie était bien plus brûlant que n'importe quel été vécu derrière ces barreaux.
La bénédiction m'a enfin touché.
La libération acquise.
Mes péchés ont été lavés.
Je vais : vivre !

Touché par la grâce, assit parmi les Dieux,
Mon âme enlacée autour de moi,
Dans les rues de ma vie.
Deux bons vivants, transportés par nos passions,
Dans la voiture, sur ces rues pavées.
La vie déroulée sur un tapis rouge,
La lumière divine présente,
Pendant que l'apocalypse gronde dehors, l'orage dans le ciel.
Un destin tout tracé,
Avec la main de ma Dame dans la mienne,
Les étoiles filantes éclairant dans la nuit.
Un jour je revis Apollon, pendant des semaines il m'observait.
Mais jamais il ne vint me parler.
Dans le métro d'en face, dans un taxi, dans un bar,
Sans un mot je continua à vivre,
Plus passionné que jamais.
Le corbeau noir se mit à être là où se posait mon regard,
Jusqu'à être au dessus de ma porte.
Pourtant, toujours autant d'étoiles filantes,
Parsemées de bourrasques brutales non désirées.
Puis Apollon accompagné de sa succube, revint me parler de nouveau.

La colombe s'envola du grenier.
Expulsé du Paradis,
Artifices de plus,
Entraîné dans une longue chute sans douleur,
La vision du monde devint soudainement trouble.
Je me suis réveillé dans le fossé d'un carrefour.
Destin funeste, je me remis à marcher
Jusqu'à me lever pour aller au milieu du carrefour.
Je resta planté la, à attendre
Pendant des heures, des jours, peut-être des semaines qui sait.
Puis soudain, il apparu.
Plus vrai que nature.
Il échangea mon âme contre cet instrument de l'Enfer,
Six cordes enflammées contre un pacte.
Désormais la pluie ne traverse plus les nuages,
Les nuages brûlent comme le feu du Soleil.
Le carrefour devenant d'immenses incendies,
Le feu qui flamboya et embrasa mon cœur,
 Les cendres du cœur devenant de la pierre, une chaîne autour de cette roche.
Un tournant aux Portes des Enfers.

 Mon âme toute entière, moi aussi je brûle.

[27/11/20 ; Chanson]

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