Chapitre II : échos de trahison

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Quelques mois plus tard...

Un lever du jour, à peine les premières lueurs du matin perçaient l'obscurité, Lucile fut brusquement réveillée par un claquement de porte retentissant. L'écho de cette sonorité étrange semblait résonner dans son esprit, secouant sa tranquillité. Elle savait, sans en être tout à fait certaine, que c'était le son de la fuite. Comme si Julien, en partant, emportait avec lui un fragment précieux d'elle-même. Tout à coup, une prise de conscience la frappa de plein fouet, la poussant à se précipiter vers sa boîte à bijoux. Là, à sa grande stupeur et déception, le néant. La parure de sa mère, un lien tangible avec le passé, avait été dérobée.

Elle se leva précipitamment, s'habillant machinalement tout en laissant les vagues d'incompréhension et de colère l'envahir. Un tourbillon d'émotions la poussa à se diriger vers le poste de police local, son esprit tourmenté par une seule pensée : retrouver ce voleur, Julien, et récupérer ce trésor hérité de sa mère défunte. Face à l'officier de police, Lucile raconta comment elle avait été manipulée pendant des mois par Julien, un homme dont les mensonges et la ruse avaient façonné une relation basée sur la confiance, pourtant trahie.

Les mots se déversaient de sa bouche avec une urgence inattendue, décrivant la perte de cette parure de diamants et de perles comme une blessure fraîche et profonde. L'officier l'écouta attentivement, notant chaque détail, chaque émotion, conscient de l'importance de cette quête pour Lucile. Il lui demanda de décrire précisément ce Julien, cet escroc au visage gravé dans sa mémoire. Lucile se lança alors dans une description minutieuse : "Il arbore des cheveux courts, d'un blond terne, sa peau oscille entre des teintes métissées et la blancheur, ses yeux sont d'une teinte verdâtre énigmatique. Il mesure environ 1,80m, affiche trente ans au compteur, et un tatouage représentant un tigre, son animal totem, orne son bras gauche."

L'officier prit note de ces détails et, avec un professionnalisme minutieux, esquissa un portrait-robot. Une représentation visuelle de l'homme qui avait semé la discorde dans la vie de Lucile. Une fois le dessin achevé, il le lui montra, en quête de validation. Les yeux de Lucile rencontrèrent le visage retranscrit sur le papier, et elle hocha lentement la tête, confirmant que chaque ligne, chaque trait, étaient fidèles à ce qu'elle avait gravé dans son esprit.

L'officier prit alors le portrait-robot, se préparant à le diffuser, à faire de ce visage l'objet d'une chasse à l'homme. Les rues de la ville devinrent l'écran sur lequel ce visage se projetait, accompagné d'une demande urgente et discrète aux citoyens : "Si vous croisez cet individu, nous vous prions de vous rapprocher du poste de police le plus proche en toute discrétion, afin de ne pas éveiller ses soupçons." Les médias s'emparèrent de l'affaire, les journalistes flairant une histoire à la fois captivante et mystérieuse. En un battement de cil, les journaux en firent leurs gros titres, propageant le portrait-robot à travers la ville.

Toutefois, malgré l'ampleur médiatique, Julien demeurait insaisissable, comme une ombre se faufilant dans les recoins les plus sombres de la cité. Lucile, tiraillée entre l'espoir et la peur, se rendait au commissariat quotidiennement, scrutant les yeux fatigués des policiers en quête d'un signe de succès. Mais le temps s'étirait, deux mois passèrent, et toujours pas de trace de Julien. L'engouement médiatique s'effrita peu à peu, les annonces se réduisirent à quelques articles discrets dans des journaux peu connus.

Le désespoir gagnait du terrain dans le cœur de Lucile, s'enroulant autour de chaque parcelle de son être. L'énergie qui l'avait poussée à se battre, à espérer, à affronter l'inconnu, s'amenuisait. Une dépression silencieuse commençait à la noyer, chaque jour devenant une lutte intérieure pour garder la tête hors de l'eau.

Un amour aveuglantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant