I ~ Perilous situation

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Tout cela avait très bien commencé. Je n'avais jamais eu aucun doute sur ce qui allait se produire. Je n'avais jamais eu la moindre prédiction quant à ce que les chasseurs allaient faire à ma famille, à mes amis. En aucun cas je n'aurais envisagé que toute cette ville déraille à ce point. Je savais parfaitement les risques que j'encourais en venant m'installer dans LA ville du surnaturel avec mes parents eux-mêmes Kanima et Banshee. J'avais tout fait pour que tout se passe à merveille. Maintenant je les avais tous perdus. Ma mère, mon père, Brett et Lori. Mes parents, mes meilleurs amis. Ils étaient tous morts et je n'avais rien pu faire. À présent je pourrissais dans cette fichue usine en attendant que mon heure finisse par venir. J'avais suffisamment de connaissances surnaturelles ici pour savoir quelles étaient les adresses à éviter et quelles étaient celles à aller voir à tout prix si je voulais survivre. Scott McCall allait nous sortir de là, je le savais. Seulement, il fallait tenir jusque-là. Et rester en vie dans une ville infestée de chasseurs sanguinaires, c'était loin d'être chose aisée.

Je pris une lampe de poche tout en descendant les mille-et-un escaliers qui menaient jusqu'au parking souterrain de l'usine. L'endroit sentait le renfermé et les égouts mais c'était ma seule option si j'espérais trouver quelque chose d'intéressant et d'assez lourd pour bloquer la porte principale de cet affreux bâtiment. Il y avait bien trop d'entrées à surveiller, j'étais facilement repérable aux yeux des chasseurs. Quelle meilleure cachette qu'une usine abandonnée aux abords de la ville ? C'était presque trop facile. J'explorais les voitures laissées là en espérant dénicher un quelconque objet plus ou moins utile à ma cachette improvisée, mais je ne trouvai rien d'autre qu'une vieille couverture recouverte d'une substance que je n'osais même pas identifier et un bidon d'essence. Cela pourrait toujours me servir si j'avais un véhicule, mais étant donné que ce n'était pas le cas je n'en avais guère la nécessité. Je reposai mes trouvailles là où je les avais trouvées.

En marchant au milieu du parking dont les lignes étaient à moitié effacées par le temps, je distinguai un étrange bruit de frottement, qui s'avéra devenir de plus en plus fort, jusqu'à ce que j'ai l'impression qu'une foule de personne me fonçait dessus. Cependant, mon visage pâlit lorsque je vis ce qu'il en était réellement. C'était des rats. Des centaines de rats qui sortaient d'une bouche d'égout grande ouverte, à l'autre bout du parking. En jetant un coup d'œil rapide à mes mains tremblantes d'une peur incontrôlable, je compris immédiatement ce qui se cachait derrière cette apparition dégoûtante d'animaux. L'Anukité était proche. Je le ressentais. Seulement, un étrange pressentiment me tiraillait également. Comme si... Je n'étais pas seule. J'avançais rapidement en direction des rats tout en tentant de rester discrète. Mes dents s'étaient mises à claquer, mais pas à cause du froid. À cause de la peur.

Tout à coup, il apparût dans mon champ de vision. Cette créature dont on ne distinguait même pas le visage. Une chaire sans ADN précis. Mais mon regard fût happé par autre chose. Mes yeux s'écarquillèrent au moment où je le vis lâcher son arbalète en voyant l'Anukité. Ce dernier, attiré par le bruit que l'objet avait fait, se dirigea vers lui d'une démarche qui me glaça le sang. Je ne savais pas si c'était l'instinct, l'adrénaline ou l'esprit de survie, mais je m'étais jetée sur le garçon et l'avait plaqué dans un renfoncement de mur. Je lui intimai de se taire en plaquant ma main contre sa bouche. Il me dévisageait avec inquiétude mais il avait bien trop peur pour réagir comme un chasseur aurait dû le faire. D'une certaine manière, je le comprenais : à sa place j'aurais été littéralement morte de trouille. Je me tournai ensuite vers l'horrible créature, tendis mes bras vers elle et hurlai de toutes mes forces. L'Anukité fût propulsé si fort en arrière qu'il traversa littéralement l'énorme pilonne de béton qui soutenait le toit du parking. Sans réfléchir, je saisis le bras du garçon et le tirai vers les escaliers que j'avais empruntés à l'allée en claquant la porte derrière moi et en la blaquant à l'aide d'une barre de fer. Je pouvais voir qu'il saignait des oreilles à cause de mon cris surpuissant. Il me fixait, terrorisé, mais la peur me donnait la force de l'obliger à courir se cacher avec moi alors il ne protestait pas. Du moins pas pour l'instant.

En arrivant au deuxième étage - accessoirement celui où je logeais pour le moment - je fermai précipitamment l'immense porte qui nous séparait, à plusieurs dizaines de marches près, de l'Anukité. La respiration haletante à cause de notre course effrénée, je soupirais bruyamment en me laissant glisser au sol contre le battant en bois. Un sourire ironique se dessina sur mon visage lorsque mon regard croisa celui du garçon. Je le reconnaissais à présent : c'était Nolan, l'un des premiers garçons de l'école à être tombé sous l'emprise de Monroe, cette prétendue conseillère d'orientation.

« Alors là, on peut dire que je me suis bien mise dans le pétrin. » murmurai-je pour moi-même.

Je venais de sauver un chasseur et de le faire entrer dans ma planque. Tout ce que je ne voulais pas faire depuis le début de ma fuite.

Ça commençait bien...

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The Banshee And The Hunter - Nolan Holloway [T.3 FINI]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant