CHAPITRE 32

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C'était absolument étrange d'évoluer sans Elijah. Le blond était un peu perdu, mais il pouvait compter sur Orianne pour lui tenir compagnie durant les pauses. Une tasse de café en main, il avisait les babillages de son amie. Elle lui racontait comment son copain l'avait surprise en lui offrant un week-end en amoureux.

— Du coup, vous allez où ?

— Dans le sud. Il est plus chaud qu'ici !

— Tu n'as pas une ville précise ? s'étonna le blond.

— Non, pas vraiment. On va le faire au feeling, je pense. Comme toujours !

Sur son portable, elle regardait des endroits qu'elle avait toujours voulu voir. Il y avait des petits villages à l'architecture ancienne, des ports, une plage et beaucoup d'autres espaces qu'Archie ne connaissait pas. Peut-être qu'il devrait y inviter Eli et Noora, un de ces jours ? La demoiselle n'avait jamais campé, ce pourrait être une occasion parfaite !

— Et toi, tu pars, pendant les vacances ? s'intéressa la brune.

— Oui, on va en Norvège pendant deux semaines.

— Rien que ça ! La chance !

— On m'y a invité, et j'ai embarqué la famille en même temps, c'est tout.

— Tu n'as pas l'air ravi...

— Ce n'est pas ça ! C'est que j'appréhende un peu. De les revoir.

— Tu n'y es pas allé depuis longtemps ?

Le professeur hocha la tête. Quelques années, oui. Leur voix était devenue plus basse qu'au début de cette conversation, de peur que quelqu'un n'entende ce qu'ils se disaient. Le blond n'avait pas vraiment envie de le crier sur tous les toits. Autour d'eux, les adultes vaquaient à leurs occupations. Un professeur d'économie corrigeait les dernières copies pour les rendre l'heure d'après. Le reste parlait doucement avec des tasses dans les mains. Il y avait deux ou trois absents, car ils fumaient au milieu de la marée d'élèves.

— Je te souhaite bon courage alors. Je vais y aller, j'ai encore pas mal de taff.

— Bon courage à toi aussi. Les gamins ne sont pas trop chiants ?

— Tu sais... ils passent en coup de vent et soufflent à la moindre info.

— C'est dur pour beaucoup de monde en ce moment, j'ai l'impression.

— Vivement les vacances, je te le dis !

— Allez file, tu vas te faire taper sur les doigts.

Orianne haussa les épaules avant d'embarquer ses affaires pour rejoindre son bureau. Lorsque la porte se referma sur son passage, Archibald n'eut pas le temps de souffler qu'une personne tirait la chaise à ses côtés.

— Comment ça va toi ?

Ho. Lison.

— Bien et toi ? Ça fait un bail.

— C'est clair !

Il n'avait pas envie de lui parler. Du moins, pas comme cela.

— Faudrait qu'on se fasse un truc tous les deux ! Une soirée-bar ?

— Pourquoi pas, marmonna-t-il.

Elle lui offrit un immense sourire triomphant. Il n'avait absolument pas envie de passer du temps en tête à tête avec elle. Il ne savait toujours pas comment réagir lorsqu'elle se penchait sur lui, comme à cet instant. Lison était une femme pleine de charme, allant de son intelligence, son humour et ses idées, mais elle n'était pas pour lui. Elle ne s'appelait pas Elijah Lempereur. Sauf qu'il ne savait toujours pas comment lui annoncer qu'en aucun cas, il quitterait son compagnon. Ils avaient fondé une famille, même si elle était faite de bric à brac, mais jamais il ne quitterait la situation dans laquelle il se trouvait.

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