Can't help it.

633 27 3
                                    

La brise nocturne de l'océan poussait le Thousand Sunny vers la prochaine île à atteindre. On entendait des ronflements provenant de la chambre des garçons, tandis que Nami, elle, se brossait les cheveux, vêtue d'une camisole et d'un mini-short, probablement en préparation pour aller dormir. Robin n'était pas là, enfin si, elle était bien sur le bateau, mais pas avec la rousse.

En réalité, Robin était avec Zoro, dans le bar à aquarium, tous les deux assis l'un à côté de l'autre sur le long fauteuil de cuir, l'effluve de l'alcool qui régnait sur les joues rougies. L'archéologue tenait entre ses doigts une coupe à vin remplie de vin blanc, ses jambes croisées qui faisaient remonter sa courte jupe noire à la moitié de ses cuisses fines. De son autre main, elle jouait avec une mèche rebelle de sa chevelure et l'accrocha derrière son oreille. Zoro lui, avec son long manteau vert qui laissait entrevoir sa musculature cicatrisée, s'était accotée contre le dossier de la chaise et contemplait la jeune femme devant lui, une bière en main.

Ils n'échangeaient aucun mot, ils se contentaient de la présence de l'autre, autour de verres d'alcool qui leur permettaient de décompresser de la journée. Ils avaient besoin de ce silence, éternellement magnétique, jusqu'à ce que Robin ne redéposa sa coupe et posa ses coudes sur la table, ses billes bleues qui s'accrochaient au visage du sabreur. Elle entrouvrit les lèvres :

— Zoro, chuchota-t-elle intimement.

Les bras croisés, l'interpellé leva ses paupières et déposa son regard sur les yeux océans de la belle brune. Il se repositionna calmement et s'empara de la bouteille de vin afin d'en servir à nouveau à Robin. Il la regarda en coin, ses joues en feu. Les siennes l'étaient probablement tout autant. Il observa ces quelques boucles foncées qui chatouillaient ses épaules dénudées, puis tranquillement, ses yeux s'orientèrent vers ses clavicules divinement dessinées. Elle s'était vêtue d'un chandail à épaules dénudées bourgogne et il ne cessait de penser que cette couleur correspondait à son caractère : une beauté calme et envoûtante.

Zoro souffla doucement du nez alors qu'il terminait de remplir la coupe de l'archéologue. On entendit la texture vitrée de la bouteille de vin blanc résonner à son contact sur la table du bar. Zoro se pencha et croisa ses bras contre celle-ci.

— Mmh... dit-il à son tour.

L'archéologue rapprocha son corps à celui du bretteur, se penchant sur ses mains. La lumière reflétait sur ses ongles vernis de rose, aveuglant à peine l'œil valide du bretteur. Elle pouvait sentir le souffle mentholé de l'homme aux cheveux verts qui caressait ses joues. Leur visage n'était qu'à quelques centimètres, Robin qui réduisait la distance au fil des secondes, leur souffle se mêlant l'un à l'autre, animant la fougue qui s'agitait dans leur bas ventre. Zoro ne reculait pas aux avances de Robin, il restait impassible. Il continuait de la regarder, une flamme naissante qui commença à brûler tout son être. Son corps lui criait de mettre un terme à cette distance, de s'emparer de sa bouche, de ses lèvres qui lui semblaient tout à coup irrésistiblement attirantes...

Il observa Robin qui se mordit la lèvre inférieure, luttant pour ne pas pervertir ses yeux, luttant pour ne pas baisser le regard vers cette poitrine qui le rendait étrangement si désireux ce soir... Zoro leva sa main et effleura du bout de ses doigts l'avant-bras de l'archéologue. Sa conscience lui disait d'arrêter, mais son corps, lui, voulait découvrir celui de l'archéologue, rien qu'un instant. La jeune historienne pencha sa tête, quelques mèches rebelles qui se logèrent sur son épaule et d'autres sur la commissure naissante de sa poitrine recouverte. Il remonta sa main le long de son bras puis s'arrêta à son épaule dénudée. Zoro remarqua que Robin fut prise de frissons et, imperceptiblement, un sourire en coin se dessina sur ses lèvres fines. Son corps se tendait face à ce geste minime de sa part.

Can't Help It.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant