Chapitre 5

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Un vendredi soir. J'ai enfilé mon équipement, prête à sortir et effectuer ma propre enquête. Bien sûr, mes parents ne me laisseraient jamais sortir à une heure pareille, alors j'allais sortir par la fenêtre. J'allais tirer mes rideaux, quand j'ai entendu un léger coup dans une de mes fenêtres de vitre. J'ai regardé, et quelle n'était pas ma surprise de voir Mydothra! Je l'ai laissé entrer en posant un doigt sur sa bouche. Si jamais mes parents entendaient sa voix, ils seraient furieux. Il m'a donc chuchoté:

- Il fallait que je te parle...

- Moi aussi! 

- Vas-y en premier alors.

- Où étais-tu? 

- Chez moi. Je devais m'absenter car j'ai de moins en moins de contrôle sur moi. 

- Explique.

- Ma seconde apparence se manifeste de plus en plus souvent et à chaque fois, je commence à perdre le contrôle. 

- Mais...

Je ne pus finir ma phrase qu'il était à terre, se tordant de douleur. Il se releva, ses yeux avaient complètement tourné au rouge et ses cheveux avaient pris la couleur des flammes aussi. Il entoura ses bras autour de ma taille et sortit par la fenêtre. J'avais beau lui dire d'arrêter, il ne semblait pas avoir de conscience. Il se servait de mon équipement pour se déplacer de plus en plus vite. Soudain, nous avons plongé en piqué, pour atterrir dans les égouts. Après avoir tourné quelques coins en dessous de la ville, il me déposa. Il s'effondra et ses cheveux et ses yeux reprirent leur aspect normal. 

- Mydothra! Qu'est ce qui s'est passé? 

- je te l'ai dit! Je perd de plus en plus le contrôle! 

- Bon. Nous en reparlerons plus tard. Où sommes nous?

- Je ne sais pas...

- Utilisons mon équipement pour revenir sur nos pas.

- Impossible, je crois que tout ton gaz a été épuisé dans notre vitesse.

- Ça va nous prendre des heures! 

- Il fait relativement chaud ici. Passons la nuit ici, nous pourrons nous mettre en route demain matin. 

- Tu as raison. Tu connais un endroit où on pourrait s'allonger?

- Non, mais je suis sûr que si on continue à marcher un peu, nous trouverons une surface stable. 

Nous nous sommes mis à avancer. J'étais fatiguée, et tout ce que désirais c'était dormir. Nous avons tourné un coin, et par je ne sais quel miracle, il y avait des branches mortes. Nous les avons empilées et avec l'électricité de Mydothra, nous avons pu faire un feu. Un feu magique bien sûr, car avec toutes les substances chimiques qu'on pouvait trouver, un feu traditionnel aurait fait exploser les souterrains. Je me suis emmitouflée dans ma veste, et Mydo a fait de même avec la sienne. Nous nous sommes assis l'un à côté de l'autre en plongeant notre regard dans les flammes. J'ai fini par m'endormir, la tête accotée sur Mydothra. Lui n'a pas pu s'endormir, car il ne le faisait jamais. Il serait fatigué le lendemain, mais il m'a dit qu'il serait capable de récupérer un peu avec la lumière du feu. 

J'ai été touchée de voir qu'il n,avait pas bougé jusqu'au matin suivant. Le rouge aux joues, je l'ai remercié, puis nous nous sommes mis en route. 

Après un certain temps, nous avons vu une bouche d'égout. Nous avons tendu l'oreille, et nous avons entendu des chevaux. Nous devions être en dessous de la rue. Nous avons décidé de poursuivre notre chemin, question de ne pas se faire écraser. 

Près de deux heures passèrent. Toutes les bouches d'égout que nous avions vues étaient placées  au milieu de la route, et nous savions que les rues de notre ville étaient toujours bondées. C'est alors que nous vîmes notre première bouche d'égout située sur le trottoir. Nous sommes sortis puis avons senti l'air frais sur nos visages. J'étais tellement heureuse! J'ai enlacé Mydo, et il voulut faire de même avec moi au même moment. Nos lèvres entrèrent en contact. Cette fois, quand nous eurent un mouvement de recul, nous n'avons pas ri. Mydothra s'est à nouveau approché de moi et il m'a dit:

- Ça fait deux fois que ça arrive...

- Je sais...

- Emily, veux-tu sortir avec moi?

- Quoi?

- Écoutes, nous savons tous deux que nous éprouvons les mêmes sentiments. Avec moi qui devient de plus en plus incontrôlable, il faut en profiter avant que ça ne soit impossible. 

Je suis restée silencieuse. J'ai bouché le trou par lequel nous sommes sortis, puis je me suis tournée vers mon ami.

- ...Tu sais quoi? Tu as raison, lançais-je.

- Alors..

- C'est oui, Mydo.

Nous nous étreignîmes au beau milieu du trottoir. Il plongea ses yeux azur dans les miens. Pour la première fois volontairement, nous avons échangé un véritable baiser. 

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⏰ Last updated: Apr 01, 2022 ⏰

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Le Secret Que Je N'aurais Pas Dû GarderWhere stories live. Discover now