Chapitre 5

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Léo

Les vitres n'étant teintées qu'à l'arrière, les filles ont insisté pour prendre la banquette. Je suis déçu de ne pas l'avoir à côté de moi pour pouvoir remonter lentement sa robe sur ses cuisses. Je voudrais caresser sa peau et lui déclencher quelques frissons d'anticipation. Arrêté à un carrefour, je croise les yeux d'Isabelle dans le rétroviseur.

— Avant de continuer plus loin, j'ai une question pour toi, Isa. Quelle est la capitale du Brésil ?

— Brasilia.

— Et sa capitale économique ?

— São Paulo. Mais en quoi ces questions géographiques ont un rapport avec notre destination ou une nuit de débauche ?

J'enclenche la première et prends la direction de la villa.

— Aucun. C'était un test de culture générale.

— Tu nous aurais jetées dehors si je n'avais pas donné les bonnes réponses ?

— Non, mais j'aurais pris à gauche au carrefour.

Mes réponses courtes n'ont pas l'air de lui plaire. Sourcils froncés, elle échange des messes basses avec son amie.

Qu'est-ce qui leur arrive ?

D'habitude, les filles avec qui je couche ne posent pas autant de questions. Isabelle ne devrait pas réagir de cette manière. Nous n'allons passer qu'une seule nuit ensemble.

À d'autres, mec ! T'espères déjà remettre le couvert avec elle !

Je tais cette voix qui m'empêche de trouver une raison rationnelle à mon comportement, alors qu'Ewan tente de ramener un peu de sérénité dans la voiture.

— Vous vous connaissez depuis longtemps toutes les deux ?

— Depuis que l'on est petites, répond Fanny, légèrement agacée. Vous allez nous expliquer à quoi riment ces questions sur le Brésil ? Si vous ne nous dites rien, on descend au prochain feu rouge et vous pourrez vous la mettre derrière l'oreille !

Au ton de notre assistante, je serre les poings sur mon volant et Ewan se tourne vivement. C'est la première fois que nous l'entendons s'énerver. D'habitude, elle est plutôt timide mais, pour sa copine, elle sort les griffes. Je dois désamorcer la bombe avant qu'il ne soit trop tard. Si j'échoue, mon meilleur ami m'en voudra toute sa vie, Fanny quitterait certainement l'entreprise et je ne pourrais jamais tester cette nuit avec Isa.

Avant que je ne puisse rattraper mes conneries, il prend la parole.

— Excusez Léo pour son manque de tact. C'est un peu la folie au bureau, en ce moment. Si vous voulez revenir sur votre décision, on vous ramènera chez vous. Mais ne répondez pas tout de suite. Mademoiselle Fort, pardonnez la maladresse de ce rustre. Quant à vous, mademoiselle Souvira... Est-ce que je peux vous appeler par votre prénom ?

— On pourrait même se tutoyer.

Malgré la pénombre, je l'aperçois rougir dans le rétroviseur. À ses côtés, Isabelle a retrouvé son sourire et j'entends Ewan déglutir.

— Fanny... Comme je te l'ai dit tout à l'heure, tu me plais et j'aimerais avoir l'occasion de te connaître mieux.

— Je dois aussi répondre à des questions de culture générale ?

L'atmosphère dans la voiture se relâche entièrement au rire de mon ami.

— Non, pas besoin. Je sais déjà que tu es intelligente et une assistante hors pair. Dis-moi juste si tu es toujours d'accord pour finir la soirée avec moi.

Les démons d'Isa [Edité]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant